11 novembre

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5draprf.jpgCérémonies patriotiques ce matin. Il y a 89 ans, la Première guerre mondiale s’achevait et les familles pleuraient plus de 9 millions de soldats, dont 1,4 million de Français. Sans compter les victimes civiles, les blessés, les mutilés et les gazés, les prisonniers et les expulsés, les veuves et les orphelins.

Aujourd’hui, l’Europe semble en avoir fini avec ces atrocités et une page semble tournée. Pourquoi, dans ces conditions, continuer à commémorer le 11 novembre ? Ce fut le cœur de mon propos à la mairie.

D’abord par empathie à l’égard de ces millions de sacrifiés, dépassés par la folie de leur temps. Sans le recours à la mémoire, la dignité humaine reste un concept vide de sens. Comme l’a écrit l’historien Pierre Miquel, « être un homme, c’est se souvenir des défunts. Ce qu’ils ont vécu est incroyable. Il faut les croire et surtout ne jamais les oublier. »

Ensuite pour rappeler à chacun l’horreur de la guerre. Pour tenter d’inculquer ce salutaire devoir de vigilance sans le culte duquel une civilisation, aussi raffinée soit-elle, peut à tout moment glisser vers l’abîme. Ne sous-estimons pas, en effet, la fragilité de nos sociétés dites développées. Celles-ci ne seront jamais à l’abri d’un possible retour de la barbarie sous des formes diverses : racisme, antisémitisme, exclusion de l’autre sous prétexte qu’il est différent…

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3 réponses à 11 novembre

  1. je me rappel un peu d’un livre de pierre Miquel sur cette guerre, et ce qui me reviens en mémoire c’est:
    Ces tristes généraux qui pour quelques mètres qu’ils soient français ou allemand ont envoyés des milliers de paysans et d’ouvriers de petits commerçants et artisans aux massacres! la bêtise monumental de ses hommes aux pouvoirs qui ont sacrifiés nos peuples , nos grand-parents ,pour une colline ,un champ ,une route! Qu-ils soit Français, Allemand , Catholique ou Athés , pour moi ce ne sont pas des héros mais des assassins ! Oui Jean-jacques Continu a faire mémoire des ses hommes , car il yen a encore des hommes comme cela ! Des saadam Hussein et des Bush, des Ben-Laden et leurs généraux doigts sur la couture du pantalon et de la Bible ou sur le Coran!

  2. Rodolphe Bourlett dit :

    « Pourquoi, dans ces conditions, continuer à commémorer le 11 novembre? »
    Peut-être, en plus des raisons que vous invoquez, aussi parce que le premier conflit mondial marque la fin d’une ère de plus de deux cent ans de guerres entre la Prusse, devenue à la suite de la guerre de 1870 l’Allemagne, et la France. Ces deux peuples bercés par un fleuve commun, ces deux peuples séparés à la mort de Charlemagne, ces deux peuples cousins envieux l’un de l’autre dans leur même soif de diriger une Europe qu’ils jugeaient trop étroite pour vivre en harmonie, furent à l’origine durant ces deux siècles des guerres sur le continent européen. La France de Louis contre la Prusse de Frédéric, la catholique contre la protestante, avec pour charnière une Alsace et une Moselle prétexte à la moindre agressivité envers le voisin.
    C’est cette époque qui prend fin, une fin faite de feux d’artifice tirés par des « grosses Bertha » et des canons de 75, de tranchées, plaies de la terre, tombeaux de millions d’hommes. Parce que deux peuples avaient appris à se haïr, parce que leurs dirigeants avaient mis de côté la diplomatie, parce qu’aussi les marchands d’armes y avaient des intérêts, aucune autre fin n’était permise.
    Début d’une époque aussi que marque la « Der des der ». Les peuples de l’Europe des Kaisers, des Empereurs d’Autriche-Hongrie s’étaient, à travers le choc des armes, frayés un chemin vers l’indépendance, vers la liberté. Un autre monde semblait en marche, un monde dans lequel les peuples disposeraient de la volonté de disposer d’eux-mêmes, un monde dans lequel le Droit primerait, dans la relation entre Etats, sur la force grâce à une Société des Nations garante de ce principe, un monde enfin dans lequel les guerres ayant pour dessein de conquérir les territoires des Etats voisins.
    Le mythe Europe pouvait prendre chair. Mais la griffe du Tigre, par l’accroc fait dans le traité de paix, devait en partie être responsable d’atrocités nouvelles, vingt ans après. Leçon pour le gouvernant qui humilie les vaincus et voit dans les mesures de sanction la seule échappatoire à ses propres peurs.
    Mais aujourd’hui, qu’est-il le plus à regretter : la commémoration du 11 novembre en tant que tel ou le fait que le sacrifice de millions d’hommes en quatre ans, suivi, une génération après, par des millions de sacrifices supplémentaires ne serve toujours pas à la sagesse des représentants des peuples et à l’éducation des citoyens, à la consécration de l’Humanisme ?

  3. scorff dit :

    Un militant de la vie nous a quitté ce dimanche.

    Beudeff est mort, vive Beudeff!

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