Séminaire du Bureau national, ce matin, pour préparer notre journée de samedi à Avignon sur le thème de la nation. Au même moment, nos voisins les belges vivent une crise dont l’intensité démontre l’utilité de nos réflexions.
Une suite de réformes constitutionnelles conduites en 1970, 1980, 1989 et surtout 1993 ont progressivement abouti à la transformation de royaume, fondé en 1830 sur un modèle unitaire et centralisé, en un Etat fédéral aux structures inédites, comprenant six entités fédérées qui se chevauchent géographiquement.
En effet, si l’Etat fédéral continue d’exercer les fonctions régaliennes (défense, politique étrangère, justice), les 3 « Régions » (Flandre, Wallonie, Bruxelles-Capitale) sont compétentes dans les matières liées à l’économie et au territoire. En sus, les 3 « Communautés » (flamande, française, germanophone), fondées sur le régime linguistique, sont chargées de la langue, la culture, l’audiovisuel, l’enseignement et des matières dites « personnalisables » (aide sociale, santé, formation professionnelle, protection de la jeunesse, tourisme).
Si cela a fonctionné pendant près de 15 ans, la crise actuelle montre que deux idées de la Belgique s’affrontent. D’un coté, les plus nombreux, les plus riches, les plus puissants, les Flamands qui recherchent pratiquement une confédération avec une coquille étatique réduite au strict minimum. De l’autre, les wallons (40 % de la population), plus faibles, plus démunis d’influence politique, nostalgiques de l’Etat unitaire.
Pour tous les belges aujourd’hui, la nation n’est pas une abstraction mais bien un sujet de débat. Comme pour les socialistes…