Ce soir, dans une ambiance à nouveau tendue, l’Assemblée a voté en dernière lecture le projet de loi créant la rétention de sûreté.
Intervenant au nom de mon groupe, à l’extrême fin des débats pour résumer notre attitude, j’ai souhaité dire avec la gravité que le propos méritait, combien, de notre point de vue, ce texte était dangereux par les chimères qu’il fait naître.
Que se passera-t-il demain, si après qu’un individu ait purgé sa peine, après avoir été placé en centre médico-socio-judiciaire, après avoir été déclaré exempt d’une probabilité très élevée de commettre à nouveau l’une des infractions visées à l’article 706-53-13 du code de procédure pénale, il finisse par sortir et, en dépit de toutes les expertises, récidive en se rendant coupable d’un autre crime atroce ?
Que dirons-nous alors à tous ceux qui, de bonne foi, auront cru qu’une telle situation n’arriverait pas ?
A tous ceux qui, ayant écouté les élus de l’UMP auront cru que ce type d’enfermement constituait la panacée ?
A quelle nouvelle surenchère, le gouvernement et sa majorité seront-ils alors conduits à se livrer ?