Etat de droit ou droit du chef de l’Etat ?
Dimanche 24 février 2008 | Publié dans Clash !Nicolas Sarkozy vient de demander à Vincent Lamanda, premier président de la cour de Cassation de rechercher des solutions pour rendre la rétention de sûreté applicable immédiatement, une disposition pourtant censurée par le Conseil constitutionnel jeudi.
Cette initiative du Chef de l’Etat est inédite dans les annales de la Vème République. Comme le dit Pascal Jan : “C’est une démarche surprenante, déroutante et pour tout dire choquante“. Comment, en effet, ne pas y voir une volonté de contourner la décision du Conseil Constitutionnel ?
Il faut donc rappeler qu’au terme de l’art. 62 de la Constitution « Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. »
Or à ma connaissance, le Président de la République est une « autorité administrative » et la Cour de cassation « une autorité juridictionnelle ». Ni l’un ni l’autre, y compris dans sa formation de jugement, ne peuvent donc aller contre une décision du juge constitutionnel.
La seule voie possible juridiquement parlant pour que le dispositif que vient de censurer le Conseil soit applicable, c’est la révision de la constitution…