Le soleil a donné le ton de mon premier porte à porte hier, en compagnie de Sylvain Eliès (15ème sur la liste) dans les rues Gaorem Dro et Bournazel.

Comme l’an passé, l’accueil est bon. Les personnes rencontrées s’intéressent aux municipales et immédiatement ce sont les questions locales qui permettent d’engager le dialogue.

Ici ce sont des places de stationnement qui manquent, là un miroir, bien utile, que les services municipaux ont supprimé, plus loin, le projet de recalibrage du Steir qui inquiète. Mais très vite, on parle pouvoir d’achat, inquiétude sur la situation économique, agacement de constater que Quimper ne tient pas son rang.

Et puis, sans doute en raison de mon mandat, on me parle de Sarkozy qui irrite par son comportement, de Rachida Dati dont la politique d’enfermement systématique n’est pas toujours partagée, des politiques de santé et du maintien des services publics.

Les derniers chiffres de l’INSEE confirment le dynamisme démographique de la Bretagne : + 25 000 habitants par an depuis 1999. Cette hausse concerne les 4 départements et est particulièrement forte dans les communes de moins de 10 000 habitants.

Si cette attractivité est une chance pour le dynamisme de notre région, elle n’est pas sans conséquence, notamment sur les prix du foncier et des logements. Ainsi les terrains, les maisons, les appartements subissent une augmentation dépassant les 50 % en 4 ans…

Ces prix excluent une large part de la population de certains territoires. Ils repoussent de nombreux ménages loin de leurs lieux de travail et allongent considérablement leur temps et frais de transport. Ce sont également nos espaces naturels et agricoles qui pâtissent d’un étalement rapide de l’urbanisation.

Notre réponse, c’est l’Etablissement Public Foncier. La région, les 4 départements, les communautés d’agglomération ont délibéré en faveur de sa création. Le ministre Borloo a dit son appui et pourtant rien de vient ! L’UMP n’en veut-elle pas ?

Pourquoi la Vendée a-t-elle eu la possibilité d’en créer un en décembre 2007 et que le gouvernement le refuse à la Bretagne ?

Quelques bons sondages pour la gauche rendent optimistes les socialistes. Je n’ai de cesse autour de moi que d’en appeler au calme. Qu’on se rappelle 2001 !

J’ai repris mes dossiers qui contenaient 46 études réalisées. Dans une vingtaine, les sondages se sont avérés très éloignés du résultat final. Dans une dizaine, les écarts furent importants mais explicables par le fait que les instituts ne disposaient pas des bonnes configurations et enfin 17 villes seulement, où les résultats montrèrent peu de différences avec ceux de l’élection.

Si l’on resserre l’étude, en quoi consistaient les écarts ? Quasi systématiquement en une surévaluation de la gauche. En effet, dans la plupart des cas, ce sont des points en trop attribués à la gauche plurielle et particulièrement aux têtes de liste PS et PC, et des points qui manquent à la droite républicaine.

J’ai aussi retrouvé l’interview d’un sondeur (Pierre Giacometti, dans le Figaro du 18 février 2001), qui explique qu’une enquête qui attribue un score de 2nd tour inférieur à 55 % ne permet pas de préjuger avec certitude de la victoire !

En mars prochain, 2 004 cantons sur les 4 220 que comptent les 102 conseils généraux seront renouvelés.

Cette série est numériquement favorable à la gauche : 808 cantons sont à gauche et 1 196 sont à droite.

Globalement, dans 33 départements soit le tiers de l’ensemble, la majorité ne tient qu’à un écart maximum de 4 sièges. Ils sont donc susceptibles de connaître l’alternance.

Ainsi, sur cette seule base, la gauche apparaît en situation de gagner 11 départements : l’Indre et Loire, le Lot et Garonne, les Deux-Sèvres, la Somme, l’Allier, la Charente-Maritime, la Côte-d’Or, l’Eure et Loir, la Corrèze, la Vienne et le Val d’Oise.

Mais inversement, il existe 22 départements dont le président est membre du PS mais dont la majorité est menacée. Ce sont pour 10 d’entre eux des conseils généraux ayant basculé en 2004 (le PS avait alors conquis 12 présidences) et leur avance en siège y est faible.

Reste que comme le notait hier à Pontivy, Claudy Lebreton, en 1998, la gauche avait conquis 12 conseils généraux et tous sont encore aujourd’hui majoritairement socialistes ! Il est donc plausible que nos fragilités se traduisent en renforcement et que le PS continue sa conquête au point, au lendemain de la consultation, de compter dans ses rangs 60 présidents de conseils généraux…