Je crois que l’entre deux tours est la période la plus compliquée à vivre pour un responsable politique d’une organisation départementale.
Il faut, en effet, tenter de concilier la logique finistérienne du parti et les intérêts locaux. Cela n’est pas toujours aisé.
D’une part, pour le PS, la ligne est simple : conforter les sortants, conquérir des mairies et des cantons. Et le comportement connu : des candidatures partout au premier tour et au second désistement en faveur du candidat de gauche le mieux placé.
D’autre part, les stratégies locales sont plus floues. Elles s’expliquent par l’histoire de la commune, son paysage politique où le parcours personnel de tel ou tel candidat. Cela conduit parfois à ce que la gauche soit divisée alors que les hommes et les femmes viennent du même parti au point que le rassemblement du second tour s’avère délicat voire impossible. De même, en raison de notre faiblesse organisationnelle, nous avons pu solliciter une personnalité non membre du PS pour conduire une liste, qui se révèle sourde aux intérêts globaux du PS.
Au total, il faut donc faire preuve de patience et de compréhension. Toujours tenter de convaincre plutôt que de contraindre. Ne jamais perdre l’objectif : faire gagner la gauche sans fragiliser la pérennité locale du PS.
Cette année encore, de Lesneven à Clohars Carnoët, de Carhaix à Morlaix, de Landerneau à Quimper, de Concarneau à Plouigneau, il fallut bien du temps et de la persévérance pour rapprocher les points de vue… Pas toujours avec succès.
Il y aura de la joie dimanche prochain et aussi des déconvenues.
On ne devrait jamais perdre une mairie qu’on a gagnée.
Il n’y a pas que pour le responsable politique d’une organisation départementale que cette situation est difficile à vivre. Localement, expliquer, tenter de convaincre et prendre les coups en directs de camarades d’hiers et d’ennemis de demain, ce n’est pas facile non plus. Compte tenu de ma nouvelle expérience en ce domaine, je souhaiterais suggérer une petite solution, qui n’éviterait pas tout, mais peut-être préviendrait en partie ce type de situations. Mon idée est qu’avant d’accorder le soutien à une liste ou à un candidat, une convention explicite les règles d’une part, mais d’autre part, précise qui, ou quelle liste, est considéré de gauche. Aujourd’hui le sentiment de beaucoup de lesneviens, c’est celui de la trahison ( dite en des termes souvent plus populaires ), trahison des responsables locaux, comme des responsables fédéraux. Or, que ce soit en politique, comme dans d’autres occasions de la vie, ce n’est pas dans l’émotion que l’on trouve le plus de raison.