L’Assemblée a débuté ce soir l’étude du projet de loi sur les OGM. Il suscite des réactions passionnelles et souvent caricaturales, peu propices à une approche sereine d’une question dont les enjeux sont effectivement importants, en particulier à moyen et long terme.
Je ne fais pas partie des députés qui interviendront, ce texte ne relevant pas de ma commission. Mais je le suis avec intérêt. J’ai ainsi repéré que sa première difficulté est de proposer une loi globalisante, alors que chaque OGM est particulier. C’est pourquoi il est difficile d’être « pour » ou « contre » les OGM en général…
J’y reviendrais mais je veux commencer par une affirmation. Je voterai contre ce texte mais n’accepte pas les critiques de ceux qui jugent qu’en agissant ainsi je serais « contre la science et la recherche« . C’est même le contraire.
Avec mon groupe, nous défendons une conception humaniste, fondée sur le progrès de la science basé sur la raison. Mais la conception de la science a évolué. Edgar Morin après d’autres souligne que les scientifiques ne peuvent plus être des spécialistes isolés dans leur tour d’ivoire qui répondent avec des certitudes aux questions que leur pose la société.
La science est devenue une discipline « du contexte et du complexe« . Elle progresse d’incertitudes en incertitudes, et ne peux que donner, à un moment donné l’état des connaissances.
Et ici, en l’espèce, compte tenu d’un certain nombre d’erreurs passées (DDT, vache folle, amiante, …), le principe de précaution s’impose lorsqu’il s’agit de risques de dommages « graves et irréversibles« . Loin d’être une entrave, il doit au contraire dynamiser et éclairer les décisions.
« progrès de la science basée sur la raison ». Toi-même dans la suite dément ce postulat. Alors, prudence…
« vache folle, amiante, gaucho, etc. ». C’est sans parler de tous les remèdes retirés du marché et qui avaient reçu l’AMM après bien d’autres vérifications que les produits alimentaires à l’exemple du « distilben » dont les effets ne se font sentir que sur la génération féminine suivante.
Dès que l’on touche au coeur de la biologie et du vivant, souvent les choses dérapent à notre insu( supression d’une ligne de prédateurs par exemple).
Le danger permanent vient de l’homme.
il est difficile d’être “pour” ou “contre” les OGM en général…
Complètement d’accord avec toi JJ
nous défendons une conception humaniste, fondée sur le progrès de la science basé sur la raison.
là aussi je partage à 100% ton point de vue!
le principe de précaution s’impose lorsqu’il s’agit de risques de dommages “graves et irréversibles“. Loin d’être une entrave, il doit au contraire dynamiser et éclairer les décisions.
Je te soutient sur ce sujet s’agissant des OGM et sur ce qui « est grave et irréversible » mais il est à mon avis compliqué,et ne peux être appliqué sur toute nouveauté « par principe » que sur des critères objectifs de « dangerosité non évaluée » car les « scientifiques » sont eux même dépendant de l’économie de marché ou eux même philosophiquement parti prenante d’une « idéologie », donc principe de précaution oui, MAIS AVEC PRECAUTION !
Modifier génétiquement un végétal par exemple en vue de le rendre disponible aux plus grand nombre , dans des conditions climatique ou naturellement il à des difficultés à pousser , est une chose (positive), mais dans des conditions ou son implantation et sa distribution se font sans déséquilibrer les éco-systèmes , les économies locale et dans le respect de la démocratie , ce qui n’est pas le cas de certaines multinationale, qui monopolisent et verrouillent le progrès. Ce qui revient aux Etats et aux chercheurs est dans les mains de la finance , voilà à mon avis le problème majeur des OGM aujourd’hui!