La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, hier soir, lors du Grand Jury vient de l’avouer : elle juge possible que la Sécurité Sociale se désengage du remboursement des frais liés à l’optique, voire aux soins dentaires, afin que ceux-ci soient pris en charge par des organismes complémentaires.
Je passe sur le caractère discutable de l’annonce qui indique combien la négociation avec les partenaires comme le monde mutualiste est jugée quantité négligeable…
Mais je reste estomaqué par le ton presque badin avec lequel elle a fait cette déclaration ! C’est pourtant une annonce particulièrement choquante avec une conséquence évidente : nous allons subir une forte augmentation du coût de leur complémentaire santé (pour ceux qui peuvent déjà s’en payer une).
La droite cherche ainsi à faire des économies, alors que 14 % de la population renoncent déjà à se soigner pour des raisons financières. Les franchises médicales étaient le hors-d’œuvre, nous sommes passés au plat principal avec la fin de la Sécurité Sociale pour tous.
Ce désengagement de la SS sur le remboursement des lunettes me semble cacher une magouille subtile dont toutes les cartes ne nous sont pas connues.
Si elles ont à les prendre en charge, la modestie des remboursements de la SS en ce domaine ne peut pas entraîner une majoration importante des complémentaires.
Par contre une substentielle majoration des complémentaires aidera à faire passer la pilule sur d’autres dégagements à venir.
Le positionnement des elus des conseils d’administration des complémentaires ( je ne parle que des mutuelles) ne leur permet pas un réel pouvoir d’appréciation face aux technostructures en place.
Je voudrais ne pas comprendre que nous sommes en face d’un dévoiement majeure de la démocratie mutualiste
J’ai bien peur que nous n’en soyons qu’à la partie visible de l’iceberg !
D’accord avec Stéphane…Nous n’avons pas encore tout vu ni subi en termes de détricotage des solidarités et du lien social….
Madame Bachelot, comme tous les ministres qui l’ont précédée, n’a aucune notion des soucis quotidiens des français. Nous avons actuellement au gouvernement des élus qui n’ont que faire du coût des lunettes, que faire du coût des soins dentaires, que faire des déremboursements des frais médicaux.
Quand on grandit avec une cuiller en or dans la bouche, comment peut-on comprendre les angoisses des fins de mois ?
Tant pis pour les Fadela Amara et autres Martin Hirsch, ils n’étaient pas obligés d’accepter de se commettre au sein de tous ces nantis qui n’ont que mépris pour le peuple qui souffre.