Tendu, fermé, évasif
Vendredi 25 avril 2008 | Publié dans Clash !Nicolas Sarkozy se voulait humble (même pas de montre ostentatoire), pédagogue et complet. Je l’ai trouvé cynique, tendu, fermé et évasif.
Cynique, il s’est paré des habits du candidat pour mieux passer sous silence l’échec manifeste de sa politique, imputant tous ses échecs à des facteurs exogènes (pétrole, dollar, matières premières, « subprimes ») et s’accaparant les rares bonnes nouvelles, même celles indépendantes de sa volonté…
Tendu, il a fui toutes les questions précises (prix du gaz, envol des prix de produits de première nécessité, …), énonçant quantités de contrevérités au sujet du pouvoir d’achat, confondant notamment les milliards d’euros accordés aux entreprises ou aux riches héritiers et les revenus des salariés.
Fermé, il a nié la hausse des déficits publics (+ 0,1% de PIB), de la dette (+ 40 milliards d’euros), des prix des produits de première nécessité et même l’inefficacité du paquet fiscal, imputant son rejet par les Français à une « erreur de communication ». Tous ceux dont le revenu stagne apprécieront.
Évasif, il n’a annoncé aucune mesure concrète, si ce n’est la fin de la Prime pour l’emploi qui sera littéralement « siphonnée » pour financer un hypothétique RSA.
En définitive, il a continué d’entretenir l’illusion de la rupture quand les Français vivent la réalité de la rigueur.