L’annonce de la disparition de Jean Peuziat va bouleverser bien des socialistes dans le Finistère.

C’est un homme au charisme exceptionnel qui vient de nous quitter, un homme authentique dont la vie toute entière aura été marquée par un engagement au service des idées du progrès et par un amour de la chose publique et de l’intérêt général.

Premier député socialiste de Douarnenez sous la Vème République, conseiller général, adjoint au maire, artisan inlassable de l’union de la gauche, travailleur acharné au service des Finistériens et surtout de sa ville de Douarnenez, il fut un des pivots essentiels de notre fédération. Fort de son expérience ancienne d’élu local, il apporta longtemps dans nos débats collectifs, l’éclairage pertinent, le questionnement judicieux, la réponse appropriée. Et ne manquait jamais de faire connaître son accord, parfois son désaccord !

Sa volonté et son engagement resteront. Nous en sommes désormais tous dépositaires. Nous continuerons donc et nos succès de demain seront le plus bel hommage que nous pourrons leur rendre.

Photo : le Télégramme

Hier matin, Martin Hirsch a été auditionné par notre groupe. C’était une première. Jamais un membre du gouvernement n’avait été invité à s’exprimer devant un groupe d’opposition. De notre point de vue, cette initiative contribue à redonner au Parlement son rôle de contrôle et d’évaluation de l’exécutif.

Sur le fond ses propos n’ont pas dissipé nos inquiétudes concernant l’avenir du RSA (revenu de solidarité active) et notamment sur son étendue, sa prise en charge et son financement.

Il a confirmé sa volonté de fusionner en une même allocation les grands minima sociaux (RMI, ASS…) ainsi que la prime pour l’emploi (PPE) qui est un dégrèvement d’impôts pour huit millions de Français à petits et moyens revenus.  Nous lui avons alors rappelé que cette fusion risquerait d’exclure plusieurs centaines de milliers de revenus modestes des bénéfices de la PPE. Martin Hirsch ne l’a pas démenti…

Sur la prise en charge du RSA, en réponse aux inquiétudes exprimées par certains de mes collègues, sur le risque de défausse des dépenses sociales de l’Etat sur les collectivités locales, il a garanti que le RSA n’engendrerait aucune augmentation des charges pour les collectivités…

Sur le financement, Martin Hirsch a reconnu qu’il était engagé « dans une course de vitesse » au sein du gouvernement pour obtenir les fonds nécessaires à la généralisation du RSA en 2009, fonds qu’il estime entre 2 et  3 milliards… Mais pour le moment, nous ne constatons que des décisions qui rabotent les programmes sociaux.

Etonnante ambiance dans les couloirs de l’Assemblée. A l’évidence les députés UMP, des députés UMP plutôt ruent à nouveau dans les brancards et multiplient les critiques contre le gouvernement.

“Tous les jours, il y a quelque chose. Quand ce n’est pas la carte famille nombreuse, ce sont les lunettes. Ca suffit, ça manque de visibilité, de cohérence, de cohésion au gouvernement” tempête Jacques Le Guen selon l’AFP. Au lendemain des municipales, nous nous attendions à la montée de ces critiques logiques, et reconnaissons le, nous avions été surpris des réactions modérées que nous avions entendues. Mais depuis le texte sur les OGM, de couacs en échanges de noms d’oiseaux la droite tangue.

Le problème c’est que le reproche ne porte que sur la méthode alors que c’est le fond de la politique conduite par François Fillon qui est la cause de la déprime dans laquelle la France plonge. Du coup, les députés auront beau en appeler à “l’esprit de cordée” pour reprendre le mot de leur président, cela ne les empêchera pas de dévisser.

C’est dur de se rendre compte qu’à quelques jours de l’anniversaire de l’accession au pouvoir de leur champion, les Français expriment surtout leur déception.

La toile réserve des richesses insoupçonnées. Ainsi ai-je lu sur un site une très édifiante analyse des résultats des élections municipales dans notre département sous la plume de Gérard Borvon, responsable des Verts à Landerneau.

Il y affirme tout tranquillement et probablement avec gourmandise en parlant des socialistes “il faut retenir qu’ils ne deviennent sages que dans on les fait perdre (voir ce qui s’est passé à Rennes). L’étape que nous avons franchie peut maintenant nous permettre de repartir“. La phrase est explicite non ?

Du coup, je comprends mieux pourquoi la gauche, bien que majoritaire dans les urnes n’est pas parvenue à gagner les consultations dans quelques communes où les Verts avaient obtenu de bons scores… Pour bâtir des alliances, il faut être deux !

Et puis j’ai un affreux doute, l’auteur de cette analyse éminemment positive n’était-il pas candidat au second tour des élections régionales sur la liste du PS ? Les socialistes lui semblaient alors bien plus fréquentables… A moins que ce ne fut qu’un choix opportuniste, ce que je n’arrive pas à croire.