Manuel

Publié dans Articles | 5 commentaires

valls.jpgJ’ai reçu mercredi, de la part de son auteur, le livre « pour en finir avec le vieux socialisme… pour être enfin de gauche ! » que vient de publier Manuel Valls.

 

Manuel est un copain depuis notre première rencontre en 1980 pour la fondation de l’UNEF qui s’appelait alors « Indépendante et Démocratique ». Cela fait donc près de trente ans que j’observe son bel appétit.

 

Il ne s’en cache d’ailleurs  pas. Il le fait avec un allant, une énergie, une activité qui force l’attention. Il aime la bataille et les compétitions. Il prépare ses coups longtemps à l’avance, sans se dissimuler, il les exécute avec une certaine brutalité. Son beau parcours électif démontre qu’il sait animer des équipes, mobiliser les militants, définir des campagnes. Bref c’est un professionnel de la politique.

 

Il n’est pas encore un astre ou une étoile car pour le moment, il révèle, sur le plan national bien sûr, davantage de qualités d’officier de troupe que de vertus d’officier d’état major. Reste que parmi les véritables hommes politiques, ce sont souvent la résistance physique et la combativité qui font la différence et Manuel n’est dépourvu ni de l’une, ni de l’autre.

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5 réponses à Manuel

  1. Roger dit :

    La brutalité dont il fait preuve en certaines occasion explique peut être pourquoi il préfère Clémenceaau, ministre de l’Intérieur, brutal briseur de grèves, qui a ensuite mis toute son énergie à la poursuite de la guerre, qui a imposé des conditions drastiques à l’Allemagne vaincue favorisant l’avènement du nazisme, à Jaurès assassiné pour avoir tenté d’empêcher la guerre.

  2. emmanuel dit :

    une question : comment peut on être un « professionnel de la politique » ? puisqu’élu ce n’est pas un métier … enfin ca ne devrait pas l’être !

  3. Roland B dit :

    La vraie question est ici sans doute la re-construction du PS plutôt que de mettre en avant telle ou telle personnalité.

    J’ai lu récemment le livre de Julien Dray « Et maintenant ? ». Un peu déçu dans un premier temps car il ne donne pas de vision de la société mais plus une méthode de reconstruction du PS. Il n’imagine pas non plus de mesures concrètes, qui me semblent manquer cruellement au PS actuellement. Après réflexion, il a sans doute la bonne démarche : dans un premier temps réunir. Je suis convaincu que cette union peut se faire autour de valeurs communes, autour d’un projet de reconstruction, autour d’une perception de la société et de son évolution à moyen et à long terme.

    Je suis persuadé, par ailleurs, que l’objectif du prochain congrès du PS ne doit pas être de nommer un homme ou une femme leader, mais une équipe pour la refondation du PS. Le PS doit se faire à l’idée qu’aucun leader ne s’est dégagé dans les dernières années : ni Ségolène Royal, ni François Hollande, ni Bertrand Delanoë, et encore moins Laurent Fabius. En inventer un aujourd’hui serait dangereux à la foi pour l’heureux élu et pour le PS. Cette équipe doit à mon avis réunir des quadras qui auront la capacité de représenter les différents courants du PS, de construire ensemble et de communiquer. Et je suis certain qu’il en existe au PS.

    Enfin, Manuel Valls est-il un des lieutenants (pour reprendre votre analogie, Jean-Jacques Urvoas) qui pourra participer à cette reconstruction et à ce travail d’équipe. Je n’ai pour l’instant pas d’opinion sur la question. Je lirai donc son livre à sa sortie.

    Amitiés

    Roland

    P.S. : Roger, je vous rejoins en ne prenant pas non plus comme exemple Clémenceau qui par le Traité du Trianon a fait énormément de mal à l’Europe en redéfinissant de manière sauvage un découpage des pays à l’est du Rhin.

  4. yh dit :

    bonjour,

    je considère que m valls a l’immense mérite de tenter de dépoussiérer le corpus idéologique du ps.

    il parle vrai et cela est intéressant en soi.

    quelques exemples:

    1) sur la sécurité , il offre des perspectives à la gauche en rompant avec un certain angélisme terriblement destructeur au sein de l’électorat.
    la sécurité est sans nul doute une valeur de gauche.

    2) concernant les retraites , il pose la réalité des faits démographiques et économiques.il serait temps de ce point de vue que le socialisme français accepte une évolution que l’ensemble de la gauche européenne a intégré depuis longtemps.
    3) il a le mérite de poser la question des services publics non pas sous l’angle unique de la quantité mais aussi et surtout de la qualité.

    de ce point de vue, je considère que les conceptions actuelles des syndicats d’enseignants sont foncièrement conservatrices et nullement de gauche.
    est ce utile de préciser ici que les moyens de l’éducation nationale n’ont cessé d’augmenter depuis 10 ans ( en pourcentage du pib) alors que dans le même temps les inégalités sociales s’amplifiaient de manière dramatique ( l’accès des enfants de famille modeste aux grandes écoles est en baisse vertigineuse ; p bourdieu en son temps a parfaitement démontré que cette situation n’était pas liée au nombre d’enseignants mais plutot et de manière plus subtile à la détention d’un savoir transmis familialement)

    il est clair que le peuple de gauche attend des réponses qualitatives.( un exemple le ps aura t’il un jour le courage de restreindre l’accès à certaines filières universitaires , dont on sait bien qu’elles mènent au chomage)

    4) concernant la politique économique et sociale, je rejoins l’auteur lorsqu’il indique avec justesse que les priorités sont:

    - la recherche fondamentale et appliquée ( la france commence à être sérieusement à la traine) , voici une vraie priorité budgétaire .
    - le soutien aux pme ( vivier de l’emploi )
    - une redistribution plus égalitaire des richesses ( exemple: lier la gratuité de l’université aux revenus, lier les allocations familiales aux revenus)

    en un mot, m valls m’intéresse car il semble avoir intégré le fait que la démagogie et les vieilles antiennes ne permettront pas au ps de revenir au pouvoir.

  5. Cela fait donc près de trente ans que j’observe son bel appétit.
    JJ c’est vrai que ne pas avoir d’appétit en politique est dommageable , j’ai pu le constater dernièrement ou les candidats n’était pas légions, mais il y a aussi des appétits que l’on pourrai qualifié de « gargantuesque » ! C’est donc une bénédiction dans une section quand nous trouvons des militants assez courageux et en bonne santé pour prendre des responsabilités!

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