Un an de mandat
Samedi 28 juin 2008 | Publié dans Blablabla...
Hier j’ai proposé aux journalistes une rencontre pour dresser un rapide bilan de cette première année de mandat de député. Dans les dernières semaines, j’avais anticipé ce rendez vous en me livrant au même exercice devant les socialistes des différentes communes de la circonscription.
Un tel exercice est une évidence, presque une exigence. Pas un jour ne s’est passé depuis le 17 juin 2007 sans que je n’ai eu une pensée pour les 29 539 électeurs qui ont choisi d’élire un député de l’opposition. Il ne faut jamais oublier ceux à qui on doit d’être là . Je me sens redevable. Et depuis un an, je n’ai de cesse que de chercher à mériter leur confiance.
Candidat, je m’engageais à « protéger » et à « agir ». Député, je m’emploie à dénoncer les réalités telles qu’elles sont, les politiques telles qu’elles se mènent. Sans outrance, sans excès, mais en donnant les informations justes et en permettant aux citoyens de former leur jugement. Ce fut notamment l’enjeu du combat sur le paquet fiscal. Inlassablement, avec mes collègues, nous y sommes revenus. Marquant combien ces 15 milliards d’euros avaient été dépensés inutilement, injustement, inefficacement.
Je cherche aussi du mieux possible à alerter l’opinion. Ce furent le sens des combats sur la loi de rétention de sûreté, sur le risque de l’ADN comme procédé de contrôle de l’immigration ; sur les OGMs qui, finalement, étaient à l’occasion d’un projet de loi autorisés dans leur culture au risque de créer de graves dommages aux productions de qualité.
Et parce que ces critiques seraient stériles sans propositions, avec le groupe socialiste, je contribue à en imaginer. Nous en avons émis tout au long de ces derniers mois : sur le pouvoir d’achat, sur le logement, sur le financement de la Sécurité Sociale, sur les retraites. Avons-nous été suffisamment entendus ? Avons-nous, nous-mêmes, suffisamment insisté sur ces propositions ? Evidemment pas. Cela doit d’ailleurs nous conduire à ajouter pour demain une 4ème mission : celle d’être unis.
Il n’y a d’opposition que si, elle-même, est capable d’être en cohérence. En cohérence par rapport à ce que nous avons fait. En cohérence par rapport à ce que nous avons dit. En cohérence par rapport à ce que nous sommes. Chaque fois qu’une voix discordante se lève dans nos rangs, ce n’est pas un problème pour le PS, c’est une difficulté pour l’opposition.
Il faut qu’il y ait du débat, c’est nécessaire. Il faut qu’il y ait de la délibération, elle est indispensable. Mais, une fois que la décision est prise, elle s’impose à tous. Il ne s’agit pas de rentrer dans je ne sais quel carcan disciplinaire ou obligation de suivisme, mais tout simplement de se faire entendre et il ne peut pas y avoir de crédibilité possible pour l’opinion si, sur le même sujet, il peut y avoir plusieurs voix qui disent différemment notre position.
29 juin 2008 at 13:33
“Il ne faut jamais oublier ceux à qui on doit d’être là ” . Un homme politique est toujours redevable, devant les militants qui l’ont désigné et devant les citoyens qui l’ont choisi. N’oublions pas qu’un prince n’est pas grand-chose sans la faveur de ses sujets (Machiavel).
C’est une fonction ingrate mais n’est-elle pas louable ? Pour peu qu’on honore la place qu’on occupe, s’efforçant d’être humble et digne.
“Dénoncer” est la première étape, “agir” est la suivante. Ce ne sera pas chose aisée car les jeux de pouvoir sont foncièrement cruels, refuser de regarder cette réalité en face, c’est se perdre. Il faut donc être réaliste et devenir aussi méchant que ses adversaires : question de survie !
J’ose croire en votre “virtu”, et je terminerai en rappelant que la politique est un combat que l’on mène pour les autres.
Cordialement
29 juin 2008 at 15:10
Nous partageons par la lecture de tes commentaires et le suivi de tes actions, les difficultés rencontrées pour corriger les injustices et le cynisme du gouvernement.
Il faut vraiment une obstination de tous les instants, pour combattre les mauvais coups dictés par un président et une droite dévouée comme jamais à la cause des privilégiés !
Même si la modestie de l’auteur doit en souffrir, le suivi de ses actions témoignent d’une persévérance, d’une intelligence, d’une pédagogie, et d’une abnégation au service de la collectivité.
La mise en perspective de cette lutte avec les propositions, l’unité dans le combat si nécessaire, tant souhaitée, permet d’espérer en des jours meilleurs qui se préparent aussi avec ce travail effectué.
Notre patience va être récompensée par la reconstruction que nous aurons à mener.
Mais que ce chemin est long !
Sincèrement merci et bon courage.