Obama se recentre

Maintenant qu’Obama est devenu le nominé présomptif des démocrates, on repère à la gauche du parti démocrate, cette aile « libérale » qui voyait en lui le parfait anti-Bush, des signes de désenchantement.

Personne n’est dupe : alors que s’est engagée la campagne nationale, aussi bien Barack Obama que John McCain doivent impérativement se placer davantage au centre de l’échiquier politique. Le monument de la gauche qu’est le magazine The Nation, le reconnaissait dans un éditorial. Mais au prix de quels renoncements ?

Obama n’y va pas par quatre chemins. Des questions économiques où le futur nominé s’est employé à minimiser l’opposition qu’il avait manifestée contre le traité de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique à la moralité où il vient de renoncer au financement public de sa campagne alors qu’il n’avait eu de cesse dans la primaire de stigmatiser Hillary Clinton sur ce thème, il semble sans états d’âme.

Les déchirements de la gauche font bien sûr le délice des républicains, même si leur propre candidat n’a pas été en reste, lui aussi, de revirements spectaculaires, comme à propos des impôts ou de la défense de l’environnement.

Au demeurant, ces volte-face ne semblent pas avoir entamé la popularité du démocrate. Bien au contraire : pour la première fois, un sondage national vient de lui donner une avance considérable – plus de 15 % – sur son rival.