L’Assemblée a voté dans la nuit de mercredi à jeudi l’insertion d’un nouvel article au sein du titre 12 de la Constitution, stipulant que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».
Je reste très mitigé sur le résultat du vote. Comme je l’ai dit lors du débat, l’inscription de cette disposition dans un titre consacré aux collectivités territoriales pourrait laisser penser que la promotion des langues régionales n’est pas une véritable préoccupation pour le gouvernement.
Pire encore, ces collectivités se verront de fait confier par l’entremise d’un tel article une nouvelle compétence sans affectation de recettes financières correspondantes, alors même que les massifs transferts de charges opérés ces dernières années ont déjà considérablement réduit leurs marges de manœuvre.
Au nom du groupe socialiste, j’avais défendu un amendement précisant, à l’article 2 de la constitution, que la langue de la République est le français « dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine », – seule voie susceptible de conférer à ces langues une authentique protection juridique.
La majorité UMP s’y est malheureusement opposée de manière frontale, et, faute de mieux, nous n’avons eu dès lors d’autre choix que de nous rallier à sa propre proposition, afin de sortir d’un statu quo dont la persistance eût été la plus mauvaise des solutions. Il n’en reste pas moins que l’option retenue ne pourra nullement satisfaire tous ceux que préoccupe la pérennité de nos langues régionales.
Salut Jean-Jacques, je réagis un peu tard à ton article. Comme tu le dis, l’inscription dans la Constitution d’une reconnaissance des langues régionales fait naitre de profonds clivages dans au Parlement. Il sera difficile que celle-ci, tout comme l’amendement dont tu parles, soient adoptés lors d’un vote. Pour ma part je ne suis pas obligatoirement pour, en tout cas aujourd’hui. Je pense qu’il serait plus ‘productif’ de déplacer le combat d’un véritable mélange culturel, que les cultures soient nationales, internationales ou régionales. Et ce combat passe par la défense du maintient des options de langues dans la plupart des établissements scolaires. Or aujourd’hui c’est le contraire que se passe, une après l’autre les options sont fermées par pur soucis d’économie, en conséquence de la politique d’éducation de la droite depuis 2002.
A mon sens, une culture (langue, écrit etc) ne survie pas grâce simplement à son inscription dans le marbre, mais par sa pratique, sa transmission. Ainsi si l’on veut que la langue bretonne, avec sa culture, tout comme les autres langues régionales ainsi que les langues mortes, persistent dans notre société, dans notre culture il faut défendre notre Éducation nationale, et la réformer vers le progrès, pour que les élèves puissent avoir le choix d’accéder à de nouvelles cultures et langues lors de leur parcours scolaire. Le gouvernement est en train de tuer cette diversité, poussant les établissements à arreter l’apprentissage du grec, du latin, excepté évidemment dans les ‘grands’ établissements type Henry IV, il fait de même avec les options de langues régionales. Et Diwan n’est pas une réponse appropriée pour moi car c’est un enseignement parallèle, et enfermant dans une seule langue. Le mieux serait un véritable enseignement des langues en primaire, secondaire et en enseignement supérieur, avec des choix véritables, et accompagnés d’un enseignement du contexte de ces langues.
amitiés
yves
Jean Jacques,
« Mieux que rien mais… » Permettez moi de détourner votre titre d’article sur la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution pour l’appliquer au sentiment que ressentent les Français de l’Etranger alors que grâce à la droite ils vont avoir des députés.
Nous, militants socialistes à l’Etranger, nous avons compris la position du PS face au vote sur la Réforme mais pourquoi cet acharnement sur nos députés?
Vous avez renié vos promesses électorales de 2002 et 2007, vous avez savonné copieusement la planche à tous candidats socialistes pour les prochaines élections de l’AFE ( Assemblée des Français de l’Etranger), sans parler de celles des députés.
Vous avez montré une ignorance totale de nos réalités et pourtant, notre Secrétaire Fédéral, Pierre Yves Le Borgn’, a fait un long et patient travail d’information.
Par peur du fameux 12-0 (12 députés de Droite aucun de Gauche) vous vous êtes repliés sur vous même.
Est ce que vous vous imaginez si nous nous faisions pareil lors des prochaines élections?
Je suis inscrite à Trégunc pour les municipales et les parlementaires. Je vote aux municipales parce que je me sens concernée par la gestion de la ville où sont mes racines mais où je ne vais qu’en vacances. Mais que m’apporte réellement de voter pour Gilbert Le Bris. Que connait’il de mes problèmes spécifiques ( scolarité hors de prix, réseaux consulaires se réduisant comme peau de chagrin, réduction des instituts, etc..)? Comment peut il les défendre?
Malheureusement grâce à Sarkosy, une petite fenêtre sur le monde va s’ouvrir à l’Assemblée. J’espère que à cause du PS ce sera pas effectivement un 12-0.
Hélène Le Moing
Section des Pays Bas