La fraîcheur de nos journée incite à la lecture ! Alors je continue à me documenter dans la perspective des futurs débats parlementaires.
J’ai ainsi lu hier un ouvrage collectif publié au début de cette année, sous la responsabilité de Laurent Mucchielli, sociologue et auteur de nombreux travaux sur les délinquances et leur traitement pénal. Sous le titre évocateur de « La frénésie sécuritaire, retour à l’ordre et le nouveau contrôle social », il décrypte les origines idéologiques de la pensée du Président de la République sur la sécurité.
Le diagnostic est presque effrayant par sa cohérence mais malheureusement rien n’est exagéré.
C’est d’abord l’empilement de lois votées en urgence s’appuyant sur l’émotion et réformant le droit et la procédure pénale tous les six mois en moyenne sans que la précédente n’ait pu être évaluée.
C’est ensuite le fichage systématique, le développement de la vidéosurveillance, l’inflation carcérale par le recours accru à l’emprisonnement, la suppression de la police de proximité et l’utilisation des technologies d’origine militaire pour agir dans les banlieues.
C’est enfin la moralisation du discours politique et l’émergence d’un nouveau populisme pénal.
Tout cela finit par former un tout logique qui aurait permis à ce court et engagé ouvrage de s’intituler, en fait, « démontage du mensonge sécuritaire ».
Ah le 4 août, la nuit du 4 août! c’est bien le moment de lire que notre sécurité est établie.
Je crois qu’on est pas les seuls dans ce cas; même si ce n’est rassurant de savoir que les autres en font autant.
Un autre goulag est-il possible? (au moment de la disparition de Soljénitsine)
Je suis et nous sommes tous dans l’insousciance et l’indifférence généralisée, pire dans une certaine compréhension; pourvu que ce ne soit pas de l’aveuglement.
Les enseignements que tu tires de l’étude Mucchielli conduisent à confirmer le sentiment que nous sommes bien en présence d’une Présidence dont la vision est aux antipodes de ce que devrait être celle d’un Président de gauche.
Quand la gauche était aux affaires, elle a réalisé des actions de grande portée.
Cependant, elle ne les a pas bien vendus à l’électorat et aujourd’hui, nous ne sommes plus en présence d’un Giscard ou d’un Chirac.
Nous avons affaire à un Président qui a avalé bien des idées de Le Pen et en à fait son miel , avec un talent évident et une pugnacité de tous les instants
Nous allons faire comment, pour sortir de la déploration impuissante ?