Première question que doit trancher le prochain congrès du PS : quel projet socialiste face à la mondialisation ?
L’insuffisance des ressources budgétaires et l’ampleur des déficits interdit de continuer à augmenter les dépenses publiques. Les conséquences de la mondialisation, c’est-à-dire l’appauvrissement des pays sans ressources énergétiques et à hauts niveaux de salaires et de protection sociale posent aux gauches européennes un redoutable problème.
D’où leurs difficultés à mobiliser des majorités électorales. Si bien qu’elles sont déchirées entre deux tentations : le grand saut libéral-démocrate (parti démocrate italien, New Labour) et l’aventure populiste (Allemagne, Autriche).
Dans ces deux derniers pays, le renouveau de l’extrême-gauche conduit aussi à réactiver un discours anti-capitaliste en prônant une politique nationale protectionniste. Il est vrai que les dysfonctionnements graves du système économique mondial qui ont marqué la période récente favorise cette inclinaison non seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan moral.
Est-ce une voie que nous pourrions emprunter ?
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Non.
J’écoutais hier France culture où nos camarades Ferrand et Bergougnoux dénonçaient la position Lcr/Npa qui consiste à soutenir aujourd’hui les acquis qu’ils combattaient hier : nationalisations, protection sociale…
C’est encore une fois à nous d’inventer les nouvelles formes de régulation que certains jugeront insuffisantes.
Nous devons d’abord créer du pouvoir d’achat. Donc, nous servir des outils à notre disposition pour le faire, le marché et le capitalisme. Mais nous devons les contrôler finement, pour qu’ils produisent suffisamment et proprement. Nous devons alors mieux faire que la droite, qui se contente de laisser faire. C’est évidemment à l’opposé de ce que propose l’extrême gauche, mais en quoi est-ce gênant ? Des groupuscules bruyants ne représentant qu’eux même ne sont d’aucune aide pour prendre le pouvoir en 2012.
Remarque générale:
La tenaille décrite évoque pour moi les temps noirs où, beaucoup parmi les meilleurs, pensaient qu’il n’y avait plus rien d’envisageable entre nazisme et communisme.
Heureusement, certains qui s’y refusaient, ont pu faire entendre leur voix dans le désert, rassembler des énergies pour gagner contre toute attente et trouver une voie nouvelle.
Sur un sujet capital, celui de l’emploi, je me permets de résumer en quelques phrases ce que d’autres ont dit mieux que moi, mais avec un volume de mots que le blog ne permet pas
L’immense peur de la perte de son emploi du fait de la mondialisation est-elle fondée ?
* Pertes massives d’emplois ?
La preuve ne parait pas apportée – moins de 15.000 par an selon l’Insee
* Pertes systémiques du fait de la spécialisation des économies ?
Sud: activités de main d’œuvre – Nord: activités élaborées -
Comme les activité élaborées sont dans des secteurs en croissance, la perte d’emploi devrait être compensée.
* Situation sociale ?
Là, c’est partout très difficile
Il n’y a pas de glissements faciles entre les emplois faiblement qualifiés et ceux qui le sont pleinement.
Se contenter d’un simple fond d’ajustement à la mondialisation ne peut pas être accepté par la gauche, car cela revient à intégrer la notion de travailleur pauvre dans une norme.
Une dernière remarque :
Si les centres de R & D se développent aussi au Sud, comme cela semble se produire, les employés qualifiés ne devraient pas croire qu’il vont rejoindre les non qualifiés dans leurs angoisses, car la sortie de la misère du Sud offrira des débouchés énormes pour les entreprises du Nord.
Ce passera alors par la révolution tranquille du droit de regard des salariés sur la juste et bonne affectation des résultats – Qui d’autre que la Gauche pourra le mettre en place ?