Alité depuis hier, je profite pour lire des ouvrages qui trainaient dans ma bibliothèque. Ainsi cette première biographie d’Olivier Besancenot.
Ce qu’on y apprend est inquiétant car édifiant. L’homme est évidemment très populaire et on en comprend les raisons : une tête vraiment nouvelle, un ton inattendu, une garantie d’être quelqu’un qui va casser la vaisselle ou qui va tirer la nappe de dessous des plats. Bref, un rebelle moqueur.
Mais combien de ses électeurs connaissent son parcours et ses idées ? Sa gouaille masque une véritable détermination à détruire le PS et tout ce qui s’apparente pour lui au réformisme. Son sens de la répartie a toujours été au service de la tendance la plus dure de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Son apparente ouverture ne sert qu’à dissimuler les réflexes les plus primaires du sectarisme.
Il ne croit qu’à « la lutte » c’est-à-dire dans son esprit qu’à la protestation stérile. Il se complait dans la dénonciation et dans l’incantation. Il se présente aux élections mais récuse toute stratégie d’alliance si ce n’est avec Lutte Ouvrière.
Son monde est résolument manichéen. Il n’a rien appris du terrible XXème siècle.
Je trouve qu’il y a beaucoup de marketing autour d’Olivier B. Il joue à fond le jeu d’un système qu’il prétend dénoncer : le mythe d’jeunes du Che dont on feint d’oublier qu’il fumait ses cigares en assistant à l’éxécution de ses opposants, un logo tout droit sortie d’une école de commerce, articles de presse dans VSD, Paris Match et j’en passe…
Le nom « NPAnticapitaliste » c’est le zero projet sauf « la bonne vieille révolution » dont on ne sait et ne saura jamais ce qui se passerait ensuite.
Sinon une « bonne vieille dictature » car la fin justifie les moyens?
J’attend qu’Olivier B. nous présente son projet de monde alter-nouveau avec des hommes alter-nouveaux pour une véritable « internationale »… dans un seul pays! Etre le meilleur défenseur du monde des mesures conquises au cours du dernier siècle par les sociaux-traitres français c’est bien mais un peu léger.
Je me souviens d’un « 100 minutes pour convaincre » avec DSK où le facteur avait fait de brillantes démonstrations, paquet de chips à l’appui mais avait totalement séché à la question suivante de Duhamel :
« M. Besancenot si demain vous êtes au pouvoir, quels sont les 3-4 mesures que vous mettriez en place immédiatement? »
On attend toujours une réponse…
Je me souviens aussi d’un Arrêt sur images où, preuves à l’appui, il était démontré que quelques que soient ses interventions orales, elles étaient mots pour mots, intonations pour intonations, respirations pour respirations identiques… C’était hallucinant. Une vraie performance.
Et cet homme veut nous faire croire qu’il est spontané, qu’il a la répartie facile et qu’il n’est pas rompu aux méthodes de la politique-réalité ? …
Ils sont forts ces néo-révolutionnaires.
tout comme arlette!!!! sympathique….mais derrière la mascarade se trouvent des idées dangeureuses pour la démocratie….tout simplement.Chez eux, tout est calculer, peser, préparer! ils veulent faire simple, ils veulent faire peuplent….il en ai rien! c’est bien d’ouvrir les yeux
Quand il faut faire simple, ils savent le faire. Question médiatisation, avec son petit air de ne pas y toucher, Besancenot est fort.
Mais s’il attire autant, c’est aussi et surtout parce que d’autres qui se disent de gauche marquent des buts contre leur camp.
Quand la droite traditionnelle est faible, l’extrême droite est forte.
Quand la gauche traditionnelle est faible, l’extrême gauche est forte.
Le problème est aussi simple que cela. Si la gauche faisait clairement et proprement ce qu’elle a à faire, l’extrême gauche retrouverait son état normal, c’est à dire l’inexistance.
C’est sur que leurs idées sont dangereuses, comme le sont celles de l’extrême droite, mais avant de les critiquer, il faut chercher à savoir pourquoi ils sont là…
Sur le sujet, une réflexion de Daniel Bensaïd que je vous soumets :
http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2008/09/quel-avenir-pou.html#more
Entre la gauche et l’extrême gauche, il y a une frontière. Le PS est la gauche.