RSA, les points à bouger

Je travaille beaucoup en ce moment sur le RSA. Je persiste à penser ce projet intéressant, dans son principe, face à la montée de la pauvreté qui concerne près de 8 millions de personnes dont de très nombreux salariés.

Toutefois, à ce stade, plusieurs réserves doivent être émises.

Ainsi le maintien du bouclier fiscal à 50 %, intégrant la nouvelle contribution de 1,1% sur le capital,  exonère les plus riches de toute participation au financement, laissant en première ligne les petits et moyens épargnants ; lors du débat parlementaire fixé lors de la dernière semaine de septembre, cette incohérence doit être pointée.

Ensuite, le financement à concurrence d’1,4 milliards apparaît insuffisant alors qu’il faudrait 3 milliards pour boucler le dispositif. Parallèlement, le gel de la Prime Pour l’Emploi va réduire le pouvoir d’achat de dizaines de milliers de salariés payés au niveau du Smic, ou juste au-dessus. Ce gel représente près de 500 millions d’euros de manque à gagner pour la seule année 2009.

Enfin, le taux du cumul entre revenu d’activité et revenu de solidarité reste faible (62 %). Cette décision va multiplier le nombre de très bas salaires, et accentuer la précarité. Le nombre de travailleurs rémunérés très largement en dessous du Smic risque d’enfler.

Il est donc indispensable d’améliorer sensiblement les modalités financières et pratiques d’un dispositif, utile sur le principe mais qui pour l’heure et avant le débat au Parlement, comprend beaucoup d’insuffisances et des garanties aléatoires face au risque de pression salariale à la baisse.