Matinée hier à Ergué Gabéric pour assister au « rendez vous participatif » organisé par le conseil général sur « l’accompagnement des personnes handicapées » et participation en fin d’après midi à l’inauguration de la « Maison départementale des Personnes Handicapées ».
Le propos qu’y a tenu Pierre Maille était frappé au coin du bon sens. Lorsqu’on parle de handicap, il nous vient tout naturellement à l’esprit l’image d’un fauteuil roulant. Pourtant la réalité est bien plus diversifiée comme les multiples témoignages entendus l’ont illustrée.
Voilà pourquoi, dans l’idéal d’une société solidaire, le handicap ne doit donc pas constituer un monde à part mais une réalité qui nous touche tous, non un malheur absolu mais une simple donnée de la vie parmi d’autres.
Cependant, bien des embûches se dressent avant d’atteindre cet objectif dont l’indifférence ou la défiance sont les plus lourdes à lever. Ces deux manifestations ont apporté une pierre utile à leur destruction
Ayant une enfant lourdement handicapée (autiste), je suis stupéfais par les discours poiltiques visant à améliorer le cadre de vie des personnes souffrant de handicap. Lorsqu’ils sont au pouvoir, ils mettent en place une loi qui soit disant va améliorer considérablement les choses. Et pourtant, il manque de tout dans ce pays pour donner à nos handicapés un cadre de vie qui soit en rapport avec leurs pathologies, avec ce qu’ils méritent. La création de la maison départementale du handicap, si elle n’est pas une mauvaise idée, ne remplacera jamais une structure pour personne handicapée. A mon sens, il ne sert pas à grand chose d’avoir un bureau unique par département, si dans ce même bureau on vous annonce qu’il n’y a pas de place nulle part pour votre enfant, qu’il faut le mettre sur des listes d’attente qui quelques fois sont inteminables, etc…
J’ai souvenir que l’été dernier, le gouvernement a sorti un plan autisme. J’ai souvenir aussi que quelques jours plus tard, des parents de jeunes atteints de ce terrible handicap manifestaient devant une MAS dans le Morbihan pour qu’on y réduise pas le personnel pour des raisons budgétaires…Que voulez-vous dire devant ça?…Comment voulez-vous que les parents ne soient pas perdus, voir dégoutés?
Oui, Monsieur le Député, vous avez raison de dire que lorsqu’on parle de handicap, les fauteuils roulants nous viennent tout naturellement à l’esprit, et c’était aussi ma vision de la chose, avant l’arrivée de ma fille dans mon existance. Oui, l’indifférence et la défiance sont lourdes à lever, même si on ne peut nier que de ce côté là, il y a de gros progrès…Mais il reste encore tant à faire.
Ajourd’hui, j’ai cinquante ans, ma fille va avoir 18 ans. Il y a une question qui me taraude de plus en plus, car il me reste sans doute moins d’années à vivre que d’années que j’ai vécu. Qu deviendra-t-elle après mon départ, celui de mon épouse, s’il n’y a pas de structure ou elle puise vivre dignement, tout simplement dignement?…la maison départementale du handicap ne répond pas à ce genre de question. Elle apporte une amélioration administrative sans doute indéniable, mais elle ne règle pas les problèmes les plus lourds des handicapés. Il est nécessaire de construire des structures dans ce sens. Ce sera encore plus efficace qu’un service administratif…
Merci toutefois d’en parler sur votre blog, c’est sympa…
Michel CRESPIN
CARHAIX