Petit retour en arrière car je suis interrogé sur le sens du vote favorable au projet de loi dit “Grenelle 1“ de la semaine passée.

Depuis le début, le PS soutient la démarche du Grenelle de l’environnement qui a marqué une prise de conscience collective indispensable.

Dès lors, en cohérence, nous avons approuvé ce texte car il fixe de grands objectifs pour la préservation de la planète, notamment en matière de changement climatique, d’érosion de la biodiversité et d’impact des pollutions environnementales sur la santé. Citons par exemple, l’objectif de parvenir à 23 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale de la France d’ici 2020 ou la réduction de 50 % d’ici dix ans de l’usage des pesticides.

Durant le débat, mes collègues ont travaillé avec l’objectif d’enrichir le texte. Et pour la première fois depuis le début de la législature, le gouvernement a accepté près de 100 amendements défendus par le groupe socialiste…

Nous avons donc estimé qu’au final, malgré les insuffisances du texte en particulier en ce qui concerne l’agriculture et l’eau, ces avancées méritaient un vote favorable. Nous avons aussi voulu donner un signe en direction des Européens en renforçant la position de la France dans la négociation du paquet Climat-Energie européen.

Dimanche dernier j’ai vu le dernier Woody Allen mais je n’ai pas grand-chose à en dire. Par contre, je conseille ce formidable western !

Tous les ingrédients obligés y sont : l’arrivée à cheval du mercenaire impénétrable, son art à ramener l’ordre dans le saloon de l’hôtel, le maniement du colt 45 et du fusil calibre 8, l’attaque des Indiens, le duel final et même le départ vers l’horizon de l’éternel célibataire. Du déjà vu ? Et non justement et c’est le talent du réalisateur.

Il décline ces codes, revisite le jeu qu’ils représentent. Il nous raconte l’histoire d’un idéaliste politique et sentimental contraint d’avaler des couleuvres. Un bloc de sang-froid capable de regarder l’inquiétant hors-la-loi dans les yeux sans ciller mais troublé par une femme, une veuve, opportuniste et nymphomane.

Chaque détail a son intérêt et sa vérité : paysages étirés, félin surgissant à droite de l’image, mais aussi carreaux sales du saloon et même train en marche arrière !). Bref un western classique qui égrène ses surprises avec une sensibilité moderne.

Le FMI vient donc de laver DSK. Ce point, qui n’inquiétait à dire vrai que peu de monde, étant acquis, il faut maintenant revenir sur les mobiles de ceux qui ont cherché sa déstabilisation.

Les motivations politiques sont patentes. La nomination d’un socialiste à la tête du FMI n’a pas été accepté par tout le monde notamment pas par les russes dont le rôle dans cette histoire a été décrit par tous les magazines.

Par contre, je n’ai que rarement vu de réflexions sur le Wall Street Journal.  N’a-t-il agit que par recherche du scoop ? Sans doute pas. Certes l’information fut bien traitée : annonce en « une » et photo couleur, privilège rare… Mais qui a dit que ce journal avait été racheté l’an passé par News Corporation, le groupe média de l’ultra-conservateur Rupert Murdoch.

On imagine assez bien son hostilité aux projets de Strauss-Kahn de faire du FMI, un outil de gouvernance rigoureux du système financier défaillant. Quelle meilleure façon alors pour tenter de casser toute velléité d’un nouveau Bretton Woods que de chercher à nuire à un néokeysnesien ?

Ce matin, dans la très belle salle de l’Archipel à Fouesnant, se tenait l’Assemblée générale de la SNSM.

Existe-t-il une association plus admirable dans une société de plus en plus individualiste, où le culte de la réussite personnelle fait figure de valeur suprême ? A rebours de ces tendances, elle maintient vivante une tradition d’altruisme et de courage propre aux gens de mer.

Les présidents des 29 stations du département n’ont pourtant pas l’air de s’en glorifier. Comme si un tel dévouement était naturel… Il est vrai que mieux que d’autres, ils  connaissent le prix de la solidarité si nécessaire car si la mer attire des hommes de tempérament, des esprits curieux et passionnés, elle est aussi, malheureusement, le lieu de tous les excès et donc de tous les malheurs.

Il n’empêche, j’ai eu beaucoup de plaisir à leur transmettre notre admiration et notre respect. Je suis en effet convaincu que les valeurs qu’ils portent sont de celles dont notre civilisation a besoin pour retrouver ce sens perdu de l’action désintéressée au service du bien commun.