Voici quelques jours, Alain Miossec, recteur de l’Académie, m’a écrit pour justifier la décision du Gouvernement de « redéployer » dans les classes une partie des enseignants spécialisés des Réseaux d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED).
Je viens de lui répondre, en lui faisant savoir que ses explications ne me paraissaient guère convaincantes. Ainsi, contrairement à ce qu’il avance, les RASED conservent toute leur utilité en dépit de l’instauration d’un soutien scolaire le samedi matin.
Ces deux dispositifs s’adressent en effet à des publics très distincts. Le soutien se révèle pertinent pour des élèves confrontés à une difficulté ponctuelle dans le cadre des programmes scolaires. Les réseaux d’aide, en revanche, s’appliquent à remédier à des troubles plus lourds, structurels, liés par exemple à la mémorisation ou à la conceptualisation. Les enfants qui en sont victimes ne tireront aucun profit tangible d’un simple soutien scolaire inadapté à leur situation.
L’argument selon lequel la suppression pure et simple des RASED ne serait nullement à l’ordre du jour me semble tout aussi indéfendable. Le Finistère, par exemple, est bel et bien voué à voir disparaître les 91 emplois – 43 enseignants à dominante pédagogique, 17 à dominante rééducative, 31 psychologues – qu’y comptaient les réseaux lors de la dernière rentrée.