Rencontre hier à Quimper avec Jean Paul Bailly, président du Groupe « La Poste ». Et évidemment au cœur de nos échanges, la future loi sur son statut.
Le texte devrait venir devant l’Assemblée à la fin du premier semestre. Son contour est encore flou. Les annonces du début novembre d’Henri Guaino (en se demandant quelle est la légitimité de ce monsieur pour évoquer ce genre de problème !) indiquant que « le projet d’ouverture partielle au privé du capital de La Poste ne sera pas mis en oeuvre en période de crise financière » n’ont en rien rassuré les postiers et tous ceux qui sont attachés au service public.
On connaît l’enjeu : parce que plusieurs opérateurs postaux européens se sont transformés en société par actions, à l’image de la Deutsche Post en Allemagne ou de TNT aux Pays Bas, la Poste s’estime pénalisée face à ses concurrents pour financer sa croissance. Jean-Paul Bailly a, de fait, redit son vœu de passer d’un statut d’exploitant autonome de droit public pour celui de société anonyme afin de financer sa croissance à l’approche de la libéralisation du marché européen du courrier en 2011.
Evidemment, je lui ai dit mon inquiétude sur le principe d’un tel changement qui pousserait La Poste inévitablement dans une logique exclusivement financière, à mes yeux probablement incompatible avec le service public.
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Vous me faites rire !
Vous vous inquiétez d’un changement de statut de LA POSTE.
Avant vous, la déclaration commune PS-PC du 29 avril 1997 promettait « pour France Telecom, Thomson et Air-France, l’arrêt des privatisations »
N’est-ce pas Lionel JOSPIN qui a ouvert le capital de FRANCE TELECOM ?
Un peu de sérieux …
Réaction de JJU
Pour être précis, il faut dire que c’est en 1996 que le gouvernement d’Alain Juppé a transformé l’opérateur téléphonique public en société anonyme, en vue d’une ouverture du capital. De fait c’est le gouvernement de Lionel Jospin qui l’a effectué en octobre 1997 mais il garantissait que les missions de service public seraient assuréees et que l’État resterait à plus de 50 % dans le capital. Ce fut le cas jusqu’en en 2003 où la droite a voté une loi autorisant l’État à passer sous les 50 %. Ce n’est qu’à ce moment là que France Telecom est devenue privée au point aujourd’hui de ne plus avoir l’Etat actionnaire que pour 27 % du capital.
Concernant Guaino; quelle était la légitimité de raymond Barre quand il est devenu 1er ministre? attention aux arguments ou arguties.
Il en va de la Poste de FR télécom de la DGA, cette dernière que je connais mieux. Le problème, où est la ligne qu’on affiche et qui sera adoptée? Le flou domine ne t’en déplaise JJ…
honnêtement , je ne comprends pas vos arguments:
1) je rejoins paul ; il me semble que c’est bien le ps qui a initié ce mouvement et en particulier l fabius et l jospin
2) je ne vois pas en quoi l’ouverture du capital de la poste impliquerait de facto l’abandon du service public
3) pensez vous que le service offert par f télécom soit moins aujourd’hui? si oui en quoi?
pour répondre à yh,le service public n’est plus assuré dans la mesure où vous attendez une semaine pour être dépanné,que les opérateurs qui prennent vos appels ne prennent qu’une réclamation à la fois même quand vous signalez tout un quartier en derangement après un orage et une tempête,leur rendement est surement controlé,et que la plupart des interventions sont payantes!!
Entendre parler d’un sujet que l’on ne connait pas est fréquent, mais il ne faut pas en abuser ou alors on devient sourd ou abruti.
La distribution du courrier et des colis (je ne parle pas des autres fonctions qui sont venues se greffer sur la mission de base) doit être la même en Belgique, aux Pays Bas, en Allemagne et en France.
Où trouve-t-on une analyse comparative de la rapidité du service et des coûts ?
Si, à gauche, nous voulons que la Poste joue un rôle social supplémentaire, en chiffrer le coût et en défendre l’intérêt est un autre combat.
La Poste n’est pas encore privatisée que déjà les techniques de management du secteur privé sont à l’oeuvre.
Il suffit d’en parler aux employés de votre bureau de Poste – si le temps consacré à chaque « client » le permet – et vous constaterez les dérives importantes déjà pratiquées en contradiction totale avec la mission de service public.
Une question : est-ce le rôle d’un service postal de proposer, parmi les produits à la vente dans un bureau, des pochettes surprise ?
Proposer aux clients qui en ont les moyens un produit profitable à l’entreprise est une façon de financer le service public rendu à l’usager. Ca permet donc de faire payer le service rendu à tous à un prix raisonnable par ceux qui ont les moyens de s’offrir des produits annexes. Le principe est le même que le couple impôts/service public : usage du service public égalitaire, financement en fonction des revenus.
Je préfère cela à une hausse du prix du timbre, ce qui est, pour le coup, dangereux pour le service public postal.
A pierka
Alors la fin justifie les moyens…… Bientôt j’rais chercher ma baguette de pain et mes préservatifs à la poste?
Le rôle de la poste est pour moi de transmettre en temps et en heure des lettres, des colis, ou autres mandats; comme il est indiqué dans le contrat chaque fois que j’utilise un timbre poste (eh oui c’est un contrat!! entre la poste et moi).
Que la poste soit gérée par des fonctionnaires ou non m’importe peu pourvu que la délégation de service public dont elle dispose soit respectée.(Ex: même tarif où que vous habitiez en France).
Par contre je m’énerve quand, la poste, au lieu de gérer ma file d’attente, fait passer en priorité ceux qui viennent chercher un service bancaire. Je sais bien que tout le monde fait de tout maintenant…. La banque est voyagiste,le pharmacien est au parfum, la poste est une banque (postale????). J »apprécierais que chacun assume d’abord, sa raison sociale, voire y excelle; avant de se lancer dans la pure recherche du profit maximum.
Pierka je pense, que les services postaux, n’ont pas besoin de proposer à la vente des pochettes surprises ou des films vidéo pour équilibrer son budget…..ou alors il lui faut devenir épicier.