Ce fut, je crois, une belle soirée. Un intervenant de grande qualité, une salle de 250-300 personnes attentives, des sujets graves traités avec précision et retenue, la conférence de Jean Marie Delarue fut une initiative réussie.
Le sujet ne le garantissait pas : comme l’écrit le contrôleur général des lieux de privation de liberté dans son rapport annuel « qui s’intéresse vraiment au sort de 63 000 personnes effectivement en détention ? ». La vraie et agréable surprise fut donc l’intérêt manifesté par ceux qui ont choisi de consacrer quelques heures à l’un des défis lancés depuis si longtemps à notre société.
Je ne sais si leur attente fut comblée, reste que les réponses de mon invité furent à son image : celle d’un juriste rigoureux, pétri de convictions humanistes et dont le verbe ne se laisse jamais emporter par la facilité de la stigmatisation.
Avec cette initiative, la première depuis l’élection d’il y a 22 mois, j’avais souhaité permettre la confrontation des opinions. Son succès en appellera d’autres, par exemple au second semestre avec Alex Türk, le président de la CNIL.
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« l’intérêt manifesté par ceux qui ont choisi de consacrer quelques heures à l’un des défis lancés depuis si longtemps à notre société. »
Hum ce n’est pas parce qu’on ne peut être présent qu’on est indifférent..
C’était une belle soirée.
Juste, une drôle de sensation : les rapports de la cour européenne des droits de l’Homme, repris dans la presse, montrent du doigt les prisons françaises. Les suicides se succèdent et, depuis peu, s’affichent dans les colonnes de nos canards. On imagine ces espaces, souvent romancés, misérables, indignes de la République. Un sujets pour les Romantiques. Le tableau ne peut pas être aussi noir. Et pourtant, à entendre M. Delarue, et on le croit, il l’est.
Cette soirée, sur fond humaniste, n’était pas décalée. Elle était, je crois, nécessaire.
@Catherine et @ Laëtitia
Sur cette rencontre, sur le temps passé ou non à ce sujet, je veux vous faire part de mon modeste point de vue.
Devant les horreurs du monde et de chez nous, les gens en tôle, ce n’est pas énorme, 60 à 70.000 personnes, mais c’est épuisant car on n’en voit jamais le bout et il est manifeste que çà fatigue tout le monde, à commencer ceux qui font un effort, parfois un gros effort, pour y porter un intérêt constant.
Alors, pourquoi s’accrocher à ce sujet ?
Des centaines d’heures en parloir m’ont donné l’idée que l’une des rares justifications d’actions dans ces domaines crépusculaires pouvait être d’appartenir à la gauche, sans que l’on soit obligé d’en chercher une définition savante.
Ne cherchons pas d’autre explication, la prison sera un problème traité et « résolu » par la gauche, parce qu’elle est avant tout portée par un idéal ou une foi, selon les idées de chacun.
il y a-t-il des prisons modèles? Je ne sais pas, mais l’autre jour nous avons pu voir à la télé, celles de MONACO; il semble que les personnes y sont traitées avec dignité par du personnel compétent; mais dans les rues, ça ne rigole pas! Si notre contrôleur général pouvait visiter Monaco à titre de comparaison…
La question que je voulais poser et que finalement, je me suis abstenu:
D’après moi, le problème central que l’état ne veut pas voir parce que ce serait trop cher, est bien la prise en charge à la sortie de la prison; c’est là précisément qu’il manque un secrétariat d’état qui serait chargé du suivi de tous les sortants de prison jusqu’à la réinsertion et au delà et le temps qu’il faut; certains quelques mois, d’autres des années, quelques uns toute leur vie; pour y pallier, on fait faire à la prison des tas de choses qui ne sont pas son « coeur de métier ». Ainsi, nous aurions des peines plus courtes et des réinsertions plus longues. D’ailleurs, la dernière intervention de M. Delarue allait dans ce sens; quand il a expliqué; avant, pendant, après…
Cette question mériterait, il me semble, un débat et des engagements de la gauche pour le moment où…
Ce n’est pas un sujet qui me passionne énormément, et il faut reconnaitre que personne n’est à l’abri d’un dérapage dans l’existance. Il y a le problème de la surpopulation carcérale, et il y a celui des locaux dans lesquels vivent ceux qui sont prisonniers. Mais si la prison est effectivement l’issue logique pour la plupart de ceux qui font de grosses bêtises, faut-il y envoyer tous ceux qui en font des petites? N’y a -t-il pas d’autre solutions pour ceux là? C’est une question que je me pose. Je n’ai pas de solution miracle.
Sur les locaux, je dirai simplement que les prisonniers ont le droit de vivre dans des conditions décentes.
Quand au problème du suicide des prisonniers, il faudrait savoir a quoi cela est du? Est du aux conditions de vie en prison ou est ce du au regret par rapport à l’acte qui a conduit en prison?
J’ai trouvé un site interessant ici:
http://www.surveillants.net/s/modules/news/
http://www.youtube.com/watch?v=ONT4MD8xkxw
J’ai assisté à cette rencontre avec Jean-Marie Delarue, avec grand intérêt.
Son humanisme laisse augurer d’un souci permanent de faire prévaloir le respect de la dignité humaine face aux poussées répressives de la politique pénale menée par ce Gouvernement.
Malheureusement, comme vous l’avez fait observer dans la présentation de votre invité, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, n’a pas de pouvoir d’injonction, ce qui limite considérablement l’impact de ses recommandations.
Il est à souhaiter que les parlementaires, respectueux des principes fondateurs de notre droit pénal dans la tradition de Beccaria, appuient son travail et défendent à ses côtés les droits de la personne.
Je n’ai pas pu assister à cette conférence et je le regrette. Je voulais juste rappeler qu’un pourcentage non négligeable de détenu(e)s ne purgent pas une peine mais attendent d’être jugés…et pourraient attendre ailleurs (hormis quelques cas particuliers).
Pour faire écho à l’intervention de Michel C., quelques soient les conditions de détention, la sensation d’enfermenent (difficile à appréhender lorsqu’on est libre) peut à elle seule pousser au suicide.
Enfin, et sans remettre en cause la nécessité d’améliorer les conditions de détention bien sûr, « l’avant prison » est une des clés du problème : choix d’une peine autre que l’enfermement, moyens donnés à tous les professionnels qui encadrent les condamnés en « milieu ouvert » pour éviter l’incarcération….pas vraiment dans l’air du temps, je sais…mais il est urgent de « résister » au sens noble du terme…