Je ne pouvais être à Rezé ce soir et je le regrette mais le vote solennel sur la modification du Règlement de l’Assemblée avait lieu à 16 h 45 et je devais y présenter notre explication de vote (voir la dépêche de l’AP).
Nul doute que Martine Aubry et Ségolène Royal feront un sort à l’argument principal de l’UMP dans cette campagne : le bilan flatteur de la présidence française de l’Union Européenne. Pierre Moscovici a largement préparé le terrain cet après midi lors des questions au gouvernement.
Quels sont en effet vraiment les résultats de ces six mois ? La crise en Géorgie ? Le cessez-le-feu n’a rien réglé, les violences restent chroniques et les milices se multiplient. Le plan carbone ? Dépassé avant même d’être signé. Plus personne ne fait référence à l’accord signé. Quant à la réaction à la crise, beaucoup de bruit pour rien. Tout ce qui a été décidé, c’est une vague coordination des politiques nationales, qui n’a pas empêché chaque État de n’en faire en réalité qu’à sa guise.
Il faut donc revenir à l’essentiel : voter UMP, c’est soutenir la politique du Président de la République en France et confirmer l’orientation libérale de la construction européenne.
Non ! Incroyable ! Aurais je été (une fois de plus) entendu ! (A une semaine des élections, il était temps)
Enfin, le nuage de fumée s’estompe, et le PS arrête de penser – momentanément – à « qui sera le candidat de 2012″ pour s’intéresser à l’élection immédiate ! ENFIN ! PAS TROP TOT !
Sincèrement, j’appelle le PS à « faire tourner » les meilleures pages de M. DESJARDINS ancien rédacteur du FIGARO, qui n’y va pas de main morte sur Sarkozy le magicien de pacotille ! Très doué pour faire son « show » ses résultats sont pitoyables :
–deux provinces en moins pour la Georgie, arrêt des combats avant l’arrivée de Sarko en Russie, « dix points » complètement violés par la Russie, etc. Un seul « bon point » mais qui n’est pas dû à SARKO…Mais à M. TOPOLANEK (plus discret) et Mme MERKEL : crise du gaz fini en Europe.
–Chine ? Vous avez remarqué que l’UMP n’en fait jamais mention.
–G20 : plaisanterie ? Les « paradis fiscaux », les vrais, ne sont pas touchés ! Seul gagnant dans l’affaire : le FMI. Pour le reste…On s’est surtout entendu pour ne rien faire !
-UPM : mise à part un spectacle qui a coûté les yeux de la tête…L’UMP est à l’agonie ! Merci Angie ! Il faut dire que SARKOZY a failli, rien de moins, que tuer l’idée européenne ! Voir livre DESJARDINS.
Bon…Si j’étais le PS, je ferais tout pour mettre en avant M. BAYROU, M. VILLIERS, et M. Dupont Aignan. Après tout, ce serait de bonne guerre, non ? Que fait d’autre N. SARKOZY ? En vous mettant en boite ?
SEGO pourrait jouer la carte « BAYROU » pendant que MARTINE irait voir DE VILLIERS et NDA. Le PS a visiblement du mal à comprendre l’expression : « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».
Si le PS veut infliger une vraie défaite à SARKO (il ne faut pas croire les sondages…Réalisés par Opinion Way ! Plus crédible, tu meurs ! Vous savez, ce sont ceux qui disaient que SARKO avait convaincu les Français lors de son intervention télé, avant que le CSA dise le contraire !) il faut ni plus, ni moins, que l’UMP arrive (au moins) en troisième place.
Il reste dix jours. Mettez les à contribution ces jours ci ! Comment ?
-D’un coté en montrant à quel point SARKO ne s’est pas révélé digne de la FRANCE durant sa pseudo présidence française du CONSEIL EUROPEEN (et non de « l’Europe »)
-D’un autre coté, en utilisant les réseaux du PS, pour faire rentrer dans les studios les DE VILLIERS, NDA, ou encore BAYROU.
Il va de soi que les électeurs de ces partis ne sont pas des électeurs que le PS pourra convaincre. En revanche, ils peuvent « appauvrir » le « stock » de voix de l’UMP. Mais cela ne sera possible que si le PS donne aux partis susceptibles de « rafler » des voix UMP…La possibilité d’avoir une audience médiatique. Pour l’instant, c’est tout bénef pour SARKO !
Donc, personnellement, si j’étais au PS, j’aurai la stratégie suivante :
1. Je demande à M. ROYAL de traîner BAYROU ou NDA (qui a un faible pour elle apparemment) dans les studios. Une invitation ROYAL = une invitation NDA ou BAYROU (de préférence NDA, comme çà vous êtes sur que le clan chiraquien (qui existe toujours) se focalisera sur NDA)
2. Je demande à MARTINE de faire la même chose avec DE VILLIERS. Comme çà, on impose le trouble fête de service dans les médias, et cela gène l’UMP.
3. Dans le même temps, M. DESIR tape fort sur la pseudo présidence française, et fait bien parvenir aux oreilles des électeurs de SARKO (si nécessaire, via les militants, qui posteront sur le site ump blog) que la TURQUIE, SARKO la veut.
4. Le PS se décide à enfin présenter un candidat pour la COMMISSION. C’est le moment, car le PPE est fragilisé par ce qui se passe en Angleterre, où les conservateurs vont quitter le parti pour en créer un autre. BENEF POUR LE PS !
5. Je demande que le PARLEMENT et le GOUVERNEMENT rendent transparents leur compte, histoire que les électeurs voient si la FRANCE vaut mieux que l’ANGLETERRE. Si le PS n’a rien à cacher, pourquoi ne pas le faire ?
6. Mise en lumière du programme, par MME LEBRANCHU et par les députés concernés par l’UE. Via les « cartons » : l’Europe c’est çà ! TIENS UN BON SLOGAN : L’EUROPE NE MERITE PAS…SARKO, BARROSO, LES OGM, etc.
Bon, sinon, pour « lancer » vraiment le démarrage (fort tardif) de la campagne européenne, pensez vous qu’il serait possible de questionner le Gouvernement sur les points suivants :
-La banane d’Outre mer : aujourd’hui et demain, au Conseil des ministres UE-ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) on discute de l’aide que l’UE doit accorder aux Etats ACP producteurs de bananes en compensation de la future baisse des taxes à l’importation en Europe qui favorisera les bananes latino-américaines. Peut être M. LE MAIRE pourrait il expliquer comment l’UMP qui prétend protéger la France, via l’UE…Espère convaincre, alors que son « secrétaire d’Etat » va signer un accord désavantageant « nos » bananes ?
-Politique de la pêche : dans le cadre de sa mission de Ministre de l’Agriculture, etc. M. BARNIER a considéré que la politique commune de pêche (PCP) doit être réformée. Réunis le 25 mai à Bruxelles, les ministres de la Pêche de l’UE ont eu un premier débat sur le Livre vert de la Commission européenne consacré à la réforme de la PCP. Le débat est resté très général, donc très consensuel sur le principe même de la nécessité d’une réforme. Le commissaire Joe Borg (Pêche et Affaires maritimes) a profité de l’occasion pour rappeler aux Vingt-sept que la lutte contre les rejets figurait parmi les priorités de la Commission et que celle-ci comptait bien renforcer les dispositifs mis en place en la matière dès la campagne de pêche 2010. Peut être conviendrait il que nos pêcheurs soient au courant de ce qui les attend !
-Social : aujourd’hui, quand une entreprise va travailler dans un autre État membre elle tenue de respecter le salaire minimum en vigueur (s’il existe)…C’est en effet, la directive sur le détachement du travail qui prévoit cette possibilité. Le problème, c’est qu’il n’y a d’obligation que de respecter ce minimum légal ou conventionnel (pas les niveaux intermédiaires). Autrement dit il suffit de payer un ingénieur… au Smic. Peut être le PS pourrait il demander à ce que le Gouvernement – à savoir M. Hortefeux – prenne l’engagement de soutenir une tentative du PSE, visant à changer cet état de fait, préjudiciable aux citoyens.
-social : l’UMP nous dit que son but est de « protéger » les citoyens. Problème : après cinq années de négociation pour une nouvelle directive sur le temps sur le travail pour aboutir à la case départ, on arrive à un échec. Un échec de l’Europe de n’avoir pas su accorder un peu de considération aux travailleurs. Car il est un fait incontestable : la préservation de la santé et de la sécurité des travailleurs qui est l’objectif primaire de cette directive n’a pas vraiment été pris en compte par la plupart des négociateurs de cette réforme. Mais ce n’est pas un échec pour le Parlement européen. La faute à qui ? Aux Gouvernements (Conseil des Ministres) et à la Commission BARROSO, qui a joué le rôle de télégraphiste, oubliant son rôle de gardienne des traités. Résultat ? On reste à la directive sur le temps de travail de 1993 – revue 2003 – telle qu’interprétée par la Cour de justice des CE. C’est-à-dire : 1) toutes les heures de garde doivent être décomptées dans le temps de travail ; 2) l’opt-out est conservé. Si l’UMP veut vraiment « protéger » l’UE ou la France…Pourquoi soutient elle BARROSO ? Champion de l’anti social ?
Retour rapide sur la soit disant flamboyante présidence française par N. SARKOZY (merci M. Jouyet ?) : soyons juste, il n’a pas tout raté…Mais l’autocontentement n’est pas de mise.
• Union pour la Méditerranée (UPM). Dossier emblématique, il n’a pas vraiment atteint le but proclamé. De grand projet de civilisation, l’UPM a été rétrogradée à un secrétariat chargé de gérer des grands projets. Il faudra voir l’avenir de ce projet. Mention : très très moyen.
• Immigration. Le « pacte européen pour l’immigration et l’asile » a été bouclé sans fioritures. La carte bleue pour certains travailleurs « qualifiés » a été avalisée. Mais l’ambiance est plus à la répression de l’immigration illégale qu’à l’intégration des immigrés. Mention : passable
• Energie climat. Sur ce « paquet » difficile, obtenir un accord n’était pas évident. La déception de certaines organisations écologiques ne doit pas faire oublier que mettre aux enchères des quotas d’émissions de CO2 vaut bien quelques dérogations… Mention : assez bien.
• Défense. Négocié dans l’ombre, ce sujet a connu des progrès réels. L’Europe a déployé 3 missions d’importance (Géorgie, Kosovo, Pirates), avancé sur des projets industriels. Et le Quartier général européen pourra être renforcé. Mention : bien.
• Le Traité de Lisbonne. Le « non irlandais » avait mis une priorité de plus pour la France. Après quelques cafouillages, le Premier ministre irlandais a accepté de convoquer à nouveau les électeurs l’année prochaine. Mention : passable.
• les dossiers législatifs. Le bilan est honorable puisque plusieurs accords ont été obtenus ce semestre, comme le recouvrement des pensions alimentaires, le travail temporaire ou le paquet sur la sécurité Erika III. Mention : assez Bien.
• la gestion de crise. Passable pendant la présidence…Mais N. SARKOZY a réduit tous les efforts à rien, en jouant au petit frustré d’avoir perdu « sa » présidence, quand il a fallu rendre le bâton.
• l’organisation. Si l’appareil administratif et diplomatique français est toujours « efficace » note un observateur (M. QUATREMER), et Sarkozy « une Lamborghini de la com’ » (journaliste anglais du Sunday Times), la présidence française a connu certains ratés notables : plusieurs ministres « séchant » au Parlement ou « franchement mauvais », une communication « hyper-centralisée à l’Elysée » qui a conduit à quelques couacs retentissants, comme le sommet UE-Ukraine, déplacé dans le désordre d’Evian à Paris. A chaque fois, c’est «pompier » de la présidence, Jean-Pierre Jouyet, le ministre des Affaires européennes qui a été appelé à la rescousse. Mention : très moyen.
BREF….Si la PRESIDENCE FRANCAISE a, par certains cotés, été un « succès » il faut plus en remercier le « bon européen » JOUYET (très apprécié) que Monsieur « moi je »…Qui n’a fait que son show.
Le dossier géorgien
La réalité des faits et la perception positive du public me font penser à Munich – horreur des faits /enthousiasme au Bourget !
Que va-t-il se passer quand deux dossiers font sauter à la gueule de Sarko ?
* Le terrible face à face atomique Israél / Iran
* Les conséquences abominables de la chute de 30 % du PIB d’l'Ukraine depuis janvier 2009.
Quelle entourloupe va trouver Sarko ?
A jean rambert : tout a fait d’accord avec vous ! D’ailleurs M. DESJARDIN ne dit rien de moins !
Résumé du livre de M. DESJARDIN :
La Présidence du Conseil Européen par la France : un fiasco complet
a) La crise géorgienne
1) Nicolas Sarkozy sur les traces de Daladier :
Ha ! L’affaire géorgienne ! Un haut fait d’arme du Président français. A en croire la presse française Monsieur Sarkozy aurait tout simplement botté les fesses de Monsieur Poutine et de Monsieur Medevedev.
La réalité est bien moins rose : Monsieur Sarkozy a complètement capitulé devant l’impérialisme russe, s’est totalement fait berner par ses homologues russes, et a très rapidement retourné sa veste, imitant ainsi, à quelques années prêts, le grand « succès » enregistré par la délégation française, présidée par Monsieur Daladier…A Munich.
Les similitudes sont d’ailleurs impressionnantes entre ces deux événements : Nicolas Sarkozy (et donc l’UE) n’a t il pas accepté que les Russes annexent purement et simplement deux provinces géorgiennes, au nom « du droit des Russes à protéger les russophones » comme jadis Daladier et Chamberlain s’étaient inclinés devant la volonté du « pacifique » Hitler désireux de protéger les germanophones en envahissant Sudètes ?
A la décharge du Président français, l’affaire était compliquée sur la forme, comme sur le fond…La seule chose qu’on puisse en réalité lui reprocher, à part ignorer totalement la situation de la Géorgie, et la « renaissance » russe, c’est se s’être mis dans une telle galère, et d’avoir en conséquence, de fait reconnu très officiellement la capitulation de l’UE devant l’impérialisme russe, prouvé au monde entier (et notamment aux Américains) que l’UE avait peur de la Russie et que ce ne serait pas demain que celle ci aurait une politique de Défense « indépendante » (d’où la nécessité pour la France de réintégrer vite fait bien fait les structures militaires de l’OTAN…Ce qui va encore un peu plus déséquilibrer le rapport de force), et que la France était bien sur le chemin de la vassalisation…Ce qui de la part d’un Président français, qui plus est Président du Conseil Européen, n’est tout de même pas sans gravité ! Mais il est vrai qu’en 1938, toute ce que la presse française comptait d’éditorialistes faisait un triomphe au pacifique Daladier, il fallu un an pour qu’on comprenne que la pleutrerie de la classe politique française avait moins impressionné le « gentil » chancelier d’Allemagne que ce qu’on s’était imaginé alors !
En 1938, la capitulation de la France devant Hitler a envoyé un signe d’une aussi forte intensité. La France ne faisait rien de moins que de marquer son impuissance, elle qui de source officielle détenait pourtant la meilleure armée au monde, et qui inquiétait Hitler. On ne réécrira pas l’Histoire, mais Hitler aurait il osé poursuivre ses annexions, et s’en prendre à elle…Si elle avait aussitôt mis le holà ? Pas sur…Quoi qu’il en soit, ce « signe » envoyé par la France fut un prélude aux catastrophes du 20 ème siècle…Et ce n’est pas pour rien que le Général De Gaulle s’est employée, après la guerre, à inverser cette image bien peu flatteuse, et ce positionnement trop favorable aux deux puissances d’alors.
2) Un accord en six points tout a fait risible :
A la tête de la Géorgie – ou de ce qu’il en reste – se trouve un bon ami des Américains : Saakachvili. Aidé par eux pour entrer dans la cour des grands, celui ci nargue depuis plusieurs années la Russie, tandis que les Américains ne cessent (sous l’ère du charmant président Bush junior) de parler d’elle qu’au passé. Évidemment, au bout d’un moment, cela énerve. Là encore, similitude entre l’Allemagne déchue de la 1ère guerre mondiale, qui attend sa revanche, et la Russie de Poutine et de Medevedev qui n’attendait qu’une occasion pour montrer qu’elle retourne sur la scène internationale.
Au départ, ce n’est que cela, l’affaire géorgienne : une bataille d’égos. Un retour aussi de la bataille futile entre les USA et les Russes par combats interposés.
Coincés par l’Afghanistan et l’Irak, l’Administration américaine ne peut se porter au secours de son bon ami géorgien. Elle ne fait que le prévenir de la présence suspecte de troupes russes à la frontière, et de mouvements ou émeutes dans les provinces controversées, que la Russie cherche à annexer. Or…Que fait ce dernier ? Il fonce droit dans le panneau…Et donne ainsi une occasion à Poutine d’envahir un territoire, pour se porter au secours de la population civile d’un pays étranger !
L’histoire aurait pu en rester là, si Nicolas Sarkozy, sans qu’on le lui demande…N’avait pas eu l’idée présomptueuse et étrange, de s’insérer dans un conflit entre deux puissances ! L’Administration américaine aurait lâché son impulsif allié en Géorgie, et la Russie aurait annexé deux provinces à son immense territoire. Comme à leur habitude, les Européens auraient fermé les yeux…Et le monde aurait continué de tourner.
Oui, mais voilà ! Nicolas Sarkozy a décidé (une lubie ? Encore ?) de faire son show en faisant un « haut fait d’arme » pour impressionner tant ses partenaires, que les éventuels citoyens d’Europe. Que Monsieur Sarkozy ait eu l’impulsion et le désir de ne pas laisser USA et Russie batailler seuls, au détriment de la Géorgie, pour des raisons honorables (le droit des Peuples à disposer d’eux mêmes) ou moins (une guerre c’est toujours pénible…Surtout quand cela a des incidences sur la distribution de gaz en Europe)…En tout cas diplomatiquement correctes (il est légitime que le Président de la France défende les intérêts de son pays, et que celui du Conseil Européen s’inquiète de ceux de l’UE)…C’est tout a fait défendable, judicieux…Et on ne peut qu’applaudir.
En revanche, quand on a l’ambition de venir mettre son grain de sel…Il est impardonnable qu’on ne prenne pas connaissance du dossier, qu’on compte uniquement sur son volontarisme affiché, et sur quelques tours de passe passe, surtout quand ceux qu’on vient troubler dans leurs négociations ne sont pas des enfants de chœur et encore moins des idiots !
En tant que Président de la France, et Président du Conseil Européen, Nicolas Sarkozy aurait pu – vivement – rameuter ses partenaires européens, membres du Conseil de Sécurité…Et contraindre ainsi la Russie à s’expliquer devant l’ONU. La Chine – à qui il avait apporté la faveur de venir à Pékin, et qui l’avait largement humilié – était toute prête à lui accorder son soutien, d’autant plus sûrement qu’une bataille de leadership s’engageait dans le même temps entre elle et la Russie ! Angela Merkel était, elle aussi, prête à soutenir une telle position, tout comme l’Angleterre (qui avait besoin de gaz rapidement) sans parler des USA…Qui manifestement (et à raison) auraient préféré une solution diplomatique, plutôt qu’une défaite politique face à la Russie !
Nicolas Sarkozy aurait ainsi pu faire un coup double ! Sinon triple ! En convoquant la Russie à l’ONU…Il aurait fait très exactement comme Jacques Chirac en 2003…Mais à l’encontre de la Russie, et non des USA. Car si le motif de la « guerre préventive » des USA était illégitime, et si la France avait réussi, par sa détermination, à faire échec à la politique de Bush – l’invasion de l’Irak n’était plus aussi « juste » après çà, et cette invasion illégale aux yeux de l’ONU allait pourrir la situation des Américains en Irak, sans parler du crédit restauré de la France, partout dans le monde ! – on ne voit pas pour quelle raison il aurait été plus « légitime » que la Russie envahisse un territoire étranger, même au motif de la défense des Droits de l’Homme ! Car en l’espèce, ces droits ne pouvaient être invoqués… « L’agresseur » étant le Président géorgien ! Celui ci n’aurait eu aucun mal à rappeler qu’un État Souverain – fut ce t il la Géorgie – a tout a fait le droit de mater, sur son territoire, une rébellion sécessionniste…Surtout si celle est encouragée par l’étranger !
Mais comme la France, en 1938, n’a pas osé faire appel à la SDN…Nicolas Sarkozy a préféré endosser les habits (trop grands) du roi Saint Louis ou bien du diplomate avisé, à la Talleyrand…Sauf que n’est pas Talleyrand qui veut…Et que la réputation de Sarkozy, en matière diplomatique, est bien loin d’arriver à la cheville du roi Louis IX de France !
Le 12 aout, Medevedev annonce la fin des combats. Le 13…Seulement, il reçoit son homologue de France. Ainsi, le monde entier sait que Nicolas Sarkozy n’a joué aucun rôle dans le conflit entre la Russie et les USA, par l’intermédiaire de la Géorgie ! Mais qu’importe ! Les médias français laissent entendre que la seule venue de Sarkozy – avant même toute rencontre – a eu les effets escomptés ! Pendant ce temps là, les médias, à l’étranger, rigolent de la bonne blague (ou claque ?) lancée à Nicolas Sarkozy !
Car les « six points » dont se rengorge Nicolas Sarkozy ne sont que le recopiage servile de la volonté du Kremlin.
-On n’y trouve pas un mot sur l’intégrité de la Géorgie ! Au contraire, les deux provinces « géorgiennes » sont présentées comme indépendantes !
-L’agresseur est la Géorgie qui a osé envahir deux provinces…Géorgiennes ! – ce que tout État, pour préserver justement, son intégrité, est en droit de faire…S’il est Souverain ! – Et l’armée géorgienne est priée de quitter les lieux !
-Et si les « forces militaires russes » doivent effectivement partir, les « forces de paix russes », elles, restent ! Bref…Victoire totale ! Les Russes annexent deux provinces (anciennement) géorgiennes !
Et mieux…Le « mécanisme international » et « les discussions internationales » prévus par l’accord ont été complètement « oubliées ». Mais comme l’a dit très sérieusement Nicolas Sarkozy, le 14 novembre 2008, et sans hésiter une seconde s’il vous plait : « la Russie a largement rempli ses engagements ! »
Il est vrai…Ses engagements internes…Car pour ce qui est des six points, elle les a complètement violé, avec le consentement tacite, il est vrai, de Nicolas Sarkozy, et de tous ses partenaires européens, qui impatients de retrouver le bon gaz russe, et fébriles à l’idée d’une guerre sans soutien des USA…Ont préféré faire, eux aussi, le gros dos.
Quel succès il est vrai :
-Les troupes russes « de paix » ! Ont installé des ponts militaires, creusé des fossés, établi de nouvelles frontières entre la Géorgie et les deux « Républiques indépendantes », jadis provinces géorgiennes » qui l’entourent.
-Les troupes russes ont grignoté un peu plus le territoire géorgien, en s’installant à quelques kilomètres (moins de 50) de la capitale géorgienne !
-Les dites « Républiques indépendantes » ont annoncé leur entrée dans la CEI
-l’UE (et donc Nicolas Sarkozy) a officialisé que l’entrée de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’OTAN était suspendue ! Si ce n’est pas une capitulation çà !
Certes, comme le dit lui même Nicolas Sarkozy (en s’en vantant) la Géorgie n’a pas été annexée par la Russie – ce n’était d’ailleurs pas l’intention ni de Medevedev ni de Poutine – mais prétendre qu’il a réussi à « arrêter les Russes avant la Capitale de la Géorgie » – est indécent, idiot…Et ne relève absolument pas l’opinion néfaste qu’on peut avoir de Nicolas Sarkozy au niveau international !
Car Poutine et Medevedev, comme le prouve la fin des combats – déclarée par Medevedev le 12 aout – ont arrêté les chars russes là où ils l’entendaient. Et par sur injonction d’un Président français qui croit être un as, un stratège ! Alors qu’il n’est qu’un pion…Peut être est ce même les Américains qui l’ont « engagé » à entrer dans la galère, pour s’éviter une défaite politique, pénible pour eux. Il est vrai que si les USA ont peur de la Russie, on voit mal pourquoi la petite Europe, continuerait à réclamer un bouclier américain qui ne protège personne. En n’intervenant pas, ou en réunissant ses partenaires pour une action commune en direction de la Russie, via l’ONU…Nicolas Sarkozy aurait aussi pu montrer la pertinence d’une politique de Défense commune INDEPENDANTE et non sous l’influence des deux puissances du 20 ème siècle ! (Il aurait suffi de rappeler à ceux qui ne voient d’espérance que dans les USA, le sort de la Géorgie. Voici le sort des alliés des USA : le lâchage complet.) Faire échec au retour de la guerre froide ! Et faire rayonner la France, autant que lors de son opposition à la guerre en Irak ! Mais par une seule lubie…Il a brisé trois succès envisageables et préparé la 3ème guerre mondiale ! Haut fait d’arme assurément !
b) Processus de Barcelone, l’Union Pour la Méditerranée
1) Une réunion banale :
Le 13 juillet 2008, étaient réunis à Paris, au Grand Palais, quarante quatre Chefs d’État ou de Gouvernement. Tout le monde était là pour, soit disant, parler (oui parler…Car débattre est un mot honni en France depuis quelques temps…Au point qu’on confond le débat (légitime) avec la « polémique » (instrumentalisation d’un fait sur lequel on revient sans cesse) du fameux projet français d’union pour la méditerranée.
Parmi les invités, on pouvait trouver le Syrien et le Libanais, le Turc et le Grec, mais aussi des Scandinaves, qui sans doute se demandaient bien ce qu’ils venaient faire là ! Deux absents manquaient à la fête : le récent « ami » de Monsieur Sarkozy, le sieur Kadhafi, et « l’ami » de la France (particulièrement depuis les mandats de Monsieur Chirac) le roi du Maroc. (Ce qui bien sur était particulièrement gênant étant donné le sujet traité)
Hypnotisés, les médias français n’ont pas manqué, de leur coté, de s’extasier sur la performance présidentielle, consistant à réunir ainsi autant de « frères ennemis » autour d’une même table. Sauf que, ne serait ce qu’en raison de leur fonction étatique…Lesdits « frères ennemis » n’ont pas attendu Nicolas Sarkozy, ou l’opération pour l’union pour la méditerranée…Pour discuter ensemble, et même s’asseoir autour d’une même table !
Bachar el Assad, Michel Sleiman, Ehud Olmert, Mahoud Abbas, Costas Caramanlis,Recep Tayyip Erdogan se connaissent, en effet, depuis de nombreuses années, et se rentrent très souvent lors de réunions internationales (ne serait ce qu’à l’ONU !) mais également en réunions bilatérales…Et cela même si, et sans doute parce que, leurs pays sont en de très mauvais termes…Et qu’il convient dès lors de garder une possibilité de dialogue, y compris même si la guerre n’est pas à exclure.
Bref…Nicolas Sarkozy n’avait ici absolument rien réalisé de grand…Et si ces quarante quatre chefs d’État et de Gouvernement avaient accepté de venir à Paris, c’est sans doute par respect envers la France (plus qu’envers son Chef d’État), par esprit de conciliation, et peut être aussi, plus prosaïquement, pour faire un bon diner dans le pays du bon vin et de la bonne chair.
2) Un remake du processus de Barcelone :
Que dire de la rencontre elle même ? Que ce fut un fiasco complet. Un élément de celle ci l’annonçait d’ailleurs : le refus de la « photo de famille » qui est faite traditionnellement, histoire de garder une preuve authentique du « succès » enregistré. Élément annonciateur qui n’allait pas tarder à être confirmé par les faits.
Nicolas Sarkozy avait sorti de son chapeau cette idée d’union pour la méditerranée lors de la campagne présidentielle de 2007. De toute évidence, il était allé la piquer à ses prédécesseurs…Puisque cette « idée originale » (dixit Monsieur Fillon) avait été présenté seize ans plus tôt par Mitterand (au moment de Maastricht)…Qui souhaitait faire échec à « une Europe politique, vassal des USA », en mettant dans la place un concurrent à la CEE. Bonne idée sur le papier…Que son homologue allemand d’alors, et le roi du Maroc (ami de la France là aussi) avaient rejeté, en lui expliquant son caractère irréalisable ! Il semble que Jacques Chirac ait pareillement essayé de défendre une telle idée…Mais que son « bon ami » du Maroc…Lui ait fait savoir dans quel bourbier il allait s’engager…Ce qui explique sans doute que Jacques Chirac, ait sagement décidé de remettre dans un placard une idée frelatée et impossible à mettre en place.
Nicolas Sarkozy, soit parce qu’il s’estime meilleur que d’autre, soit pour faire oublier d’autres soucis « domestiques », a donc organisé ce show au Grand Palais destiné à le faire, apparemment, passer pour un homme d’État…Ce qu’il n’est pas, et ne sera visiblement jamais.
N’hésitant pas à plagier Mitterand, puis Chirac, il était donc naturel qu’il fonce droit dans le mur, comme ses homologues, tant européens, qu’internationaux, le comprirent assez vite. Désireuse sans doute de ne pas ridiculiser trop directement le Président de la France – qui s’avérait être pour le coup président du Conseil Européen – la chancelière allemande a donc pris les choses en main.
L’idée du départ était de réunir dans un cadre institutionnel tous les pays riverains de la Méditerranée, et de la transformer en un « lac de paix » (sic!) de fraternité, de prospérité, etc. Poétique, lyrique, cette idée était charmante…Sur le papier. Car, comme d’habitude, Nicolas Sarkozy, pas plus que ses « conseillers » à commencer par le fameux Gaino – qui pour l’occasion avait parlé dans ses discours d’Alexandre sans connaître la vie du Macédonien ! – n’avaient potasser le dossier.
En effet, alors que venait à l’esprit de Nicolas Sarkozy l’idée de l’UPM…En 2007…Un « truc » officiel, créé en 1995 (sous la houlette de Jacques Chirac ?) dans le même genre existait déjà : le Processus de Barcelone euro méditerranéen…Alias EUROMED !
Or, EUROMED – maintenu officiellement : un peu comme les commissions en France – avait bien sur, depuis longtemps, sombré corps et biens ! Car la mer Méditerranée n’a jamais été, et ne sera jamais un « lac de paix » ! Au contraire, elle fait plus office de fossé entre deux mondes, que de surface maritime où un pont peut permettre aux deux mondes de se rejoindre ! D’un coté, le monde « chrétien », riche, et qui fait de la démocratie son « régime le moins pire »…De l’autre le monde « musulman » qui est riche de son pétrole, mais qui vit dans la pauvreté et sous la dictature. Bref, comme ligne plus symbolique entre le Nord et le Sud, on n’aurait pu trouver mieux ! Sans parler des lignes de front que suscite les conflits religieux ou ethniques !
La seule différence qui existait entre l’UPM et le Processus de Barcelone, ou l’idée de Mitterand…C’est que si les deux prédécesseurs de Nicolas Sarkozy avaient tenté de couler le bateau UE de manière indirecte…Ou tout au moins de corriger l’axe trop favorable à Berlin, pris par l’UE…Nicolas Sarkozy croyait lui pouvoir abuser ses partenaires en leur mettant sous le nez ses desseins ! A commencer par la chancelière Allemande !
Sauf qu’Angela Merkel (il s’agit là de son nom de jeune fille et non de femme mariée comme semble l’oublier à chaque rencontre Monsieur Sarkozy) est loin d’être une idiote. Celle ci sait parfaitement que l’Allemagne bénéficie tant sur le plan commercial que politique, ou encore diplomatique, de sa position centrale en Europe…Depuis l’élargissement vers les nouveaux pays de l’Est. Comment aurait elle pu rester inerte devant les velléités du Président français de faire contrepoids à cette primauté de l’Allemagne, en regroupant derrière la France tous les pays dits du « club med » ?
3) L’Allemagne fait sombrer l’UPM :
Le plus drôle dans toute cette affaire, c’est qu’au moment même où tous les médias français annonçaient le grand show du Président Sarkozy comme un succès – avant, pendant, après – Angela Merkel torpillait, à Paris, le « grand projet » chéri du conseiller particulier du Chef d’État de la France !
En bonne diplomate, qui connait ses dossiers, Madame Merkel n’a en effet pas manqué, dans un premier temps, de faire remarquer les similitudes, pour ne pas dire le plagiat complet, du processus de Barcelone, à ses partenaires. Et elle a « innocemment » suggéré de relancer ce dernier, en sommeil sinon coma profond depuis x années. Et pour enfoncer le clou, elle a fait valoir qu’on ne pourrait pas reprendre ce processus à partir de l’existant…Mais qu’il fallait y intéresser l’ensemble des États membres de l’UE ! Ce qui ipso facto rendait à l’Allemagne sa primauté…Et compliquait d’autant plus la création d’une UMP viable…Puisque c’est en partie à cause du nombre des acteurs, que le processus de Barcelone avait lamentablement échoué !
Nicolas Sarkozy a bien essayé de faire valoir cet argument du nombre, et d’expliquer avec justesse, qu’il était bien plus réaliste et cohérent que ce projet d’UPM n’englobe pas toute l’Europe dans un projet qui ne devrait que concerner les riverains de la Méditerranée…Il n’a pas été entendu. Et le processus de Barcelone, en pire ! A finalement été mis sur les fonds baptismaux ! Au grand contentement de la chancelière allemande, et dans l’indifférence des autres acteurs venus à Paris.
Nicolas Sarkozy aurait pu, pourtant, convaincre…Et faire valoir la logique de son projet, et la nécessité de le limiter aux riverains de la Méditerranée…Mais pendant la première année de son mandat il n’a cessé d’entamer le crédit de la France :
-en approuvant, sans réserve, qu’on passe outre le vote souverain du Peuple qu’il représente
-en faisant scandale dans la presse internationale, tant en raison de son comportement, que de l’affichage sinon de l’exhibitionnisme de sa vie privée
-en insultant diversement ses interlocuteurs, en passant en coup de vent, ou en excluant certains partenaires au prétexte qu’ils sont trop « cons » !
-en usurpant le succès européen de la libération des infirmières Bulgares à son profit
-en se vantant ostensiblement d’avoir libérer Ingrid Betancourt
-en se moquant de ses partenaires tant européens qu’internationaux
-en présentant ses ambitions de manière directes et peu diplomatiques
-en ne tenant pas l’alcool suite à un entretien avec Vladimir Poutine !
Résultat ? La chancelière allemande n’a eu aucun mal à le présenter comme un « fou » ! (Au même moment, le Point s’interrogeait sur « Sarkozy et les psy » !), un arriviste, soucieux uniquement de sa propre gloire, méprisant envers tout et tout le monde ! Et comme leurs impressions confirmaient les propos de la chancelière…Les quarante quatre Chefs d’État et de Gouvernement présents n’ont eu aucun scrupule à infliger une petite leçon, via Mme Merkel, au donneur de leçon, et pseudo maître du monde…Nicolas Sarkozy !
Le 13 juillet 2008, alors que Nicolas Sarkozy recevait quarante quatre Chefs d’État et de Gouvernement…Chacun des acteurs savaient en effet qu’on allait seulement faire un bon repas, avant de repartir travailler sur des choses, vraiment, sérieuses ! En passant de dix sept invités à quarante quatre participants, l’UPM n’avait plus aucun sens, puisque la discussion initiale entre riverains de la Méditerranée intégrait maintenant ceux de la Baltique et de la Mer du Nord…Peu concernés, à vrai dire, par les thématiques mises en avant par le Président Sarkozy : la création de nouvelles liaisons maritimes entre les ports du nord et ceux du sud de la Méditerranée, la lutte contre la pollution de la Méditerranée ou la création d’une université méditerranéenne !
Et Nicolas Sarkozy qui avait voulu rouler en beauté la Chancelière allemande, en faisant contrepoids à l’UE via cette UPM…Devenait du coup le dindon de la farce puisque avec le secours des pays de l’Est l’Allemagne allait non seulement continuer à maîtriser le « jeu » européen…Mais aussi dominer les débats sur cette fameuse UPM. Mais au fond qu’importe. Nicolas Sarkozy se désintéressait le soir même, déjà, de cette UPM. Le show avait eu lieu (ouf ! Sinon quelle claque encore plus magistrale !)…Et à défaut d’avoir brillé auprès des médias internationaux – qui relevaient surtout la splendide reculade dudit Chef d’État face à l’Allemagne (comme lors de l’examen de la proposition française d’un « traité simplifié ») – Nicolas Sarkozy pouvait se consoler en lisant les titres de la complaisante presse française qui annonçait, sans rire ! Que Nicolas Sarkozy avait fait mieux que Talleyrand au Congrès de Vienne ! Ou encore les courtisaneries du bon docteur Kouchner : « il a écrit une page d’Histoire ! ». (Que ne ferait on pour plaire au maitre de l’Élysée !) Toujours une blague d’avance ce Kouchner !
Nicolas Sarkozy s’est vu imposer par l’Allemagne :
-le nom de son projet : processus de Barcelone, Union pour la Méditerranée…Au lieu d’Union Méditerranéenne !
-le nombre de ses invités : quarante quatre au lieu de dix sept !
-l’aggravation du processus de Barcelone : trente deux participants au lieu de quinze (comme en 95)
-le siège de l’Union : Monsieur Sarkozy voulait la Tunis, l’Allemagne Barcelone : qui a gagné ?
-un échec politique : l’UPM est destinée au même sort que le processus de Barcelone ! Un coma profond !
Mais en France, c’est sans doute ce qu’on appelle un « succès » ! Si Nicolas Sarkozy a effectivement écrit une page d’Histoire…Ce n’est pas à son avantage :
-de toute l’Histoire de France (Ancien Régime compris) aucun Chef d’État n’a autant humilié son pays !
-Nicolas Sarkozy est le premier Président français qui se sera vantée d’un succès (médiatique ?) destiné à l’échec total !
-Nicolas Sarkozy est le seul Président qui détenant une bonne idée (même irréalisable) est la seule cause qui explique son échec dans la négociation !
Cela mérite assurément de figurer dans l’Histoire !
c) Relations France/UE et Chine
Moins présenté comme un « succès » que les autres « faits d’arme » du Président Français, la relation entre la France/UE et la Chine, n’ont pas été brillantes ! C’est le moins qu’on puisse dire. En cette occasion, Monsieur Sarkozy a montré toute son incompétence en matière diplomatique et toute sa maladresse politique.
Il est vrai que si succès il y a eu…C’est dans la magistrale force du Président Sarkozy à se nuire à lui même, et à être son pire ennemi ! Champion du diviser pour mieux régner, le Président Français est aussi extrêmement performant pour unir tout le monde contre sa personne ou sa politique ! L’affaire chinoise est un ex type.
1) Le donneur de leçon entre en scène :
Il faut le dire…Tout avait bien commencé (sur le plan de la real politic) pour Nicolas Sarkozy. Le 25 novembre 2007, en voyage officiel, le Président de la France « négociait » des contrats, qui furent salués par les médias français…Même si, déjà, on comprenait que la contrepartie à ces beaux contrats s’appelaient « absence de la Secrétaire d’État aux Droits de l’Homme ».
Toujours complaisante, la presse française tentait de diminuer la symbolique des Droits de l’Homme, au profit du nombre, et de l’importance, des contrats obtenus. Le VRP Sarkozy avait bien rempli sa mission.
Et puis voilà, que, patatra…Les Tibétains, et particulièrement les fameux moines bouddhistes, faisaient parler d’eux…Et que la répression à leur égard, par le régime chinois, et les images chocs circulant sur le Net, modifiaient d’un coup toute la belle perspective…Comment poursuivre la real politic après de tels incidents ?
Évidemment, Nicolas Sarkozy n’a pu s’empêcher de faire savoir ce qu’il pensait des répressions chinoises, ou du Dalai Lama…Ce qui a, toute aussi naturellement, fâché les Chinois, à commencer par les « officiels ». Ne serait ce que parce que les événements à Lhassa entachait leur campagne de communication sur les JO de Pékin, sacre s’il en est de la puissance chinoise.
Cela aurait pu être une déclaration sans lendemain…Si Nicolas Sarkozy n’avait pas eu l’idée idiote et manifestement peu diplomatique, de menacer une puissance qui tient pour rien la France, tout en sachant (pour des raisons économiques ou diplomatiques (notamment la question du Darfour)) ne pas pouvoir tenir cette position.
Mieux que des paroles, les actes auraient suffi à exprimer le « courroux » de la France, auraient satisfaits « l’opinion publique » sans mettre, pour autant, en danger, les relations France Chine, ni même celle entre l’UE et la Chine…Car en plus de présider la France, Nicolas Sarkozy se trouvait être le Président du Conseil Européen.
Il n’était pas besoin, d’ailleurs, d’aller chercher bien loin des « modèles » à copier. Angela Merkel et Gordon Brown ont en effet reçu le Dalai Lama, personnellement; ils ne sont pas allés, ni l’un ni l’autre, à la cérémonie d’ouverture à Pékin ; et ni l’Angleterre, ni l’Allemagne, ni même tous ceux qui avaient suivi leur ex, n’ont eu à souffrir, sur le plan diplomatique ou économique, de « sanctions » de la part des Chinois. Et pour cause ! Eux avaient exprimé par leurs actes leur hostilité à l’égard des agissements du Gouvernement chinois…Ils n’avaient pas menacé explicitement quiconque, et dès lors aucune sanction ne pouvait se révéler « légitime ».
2) Volte face :
Nicolas Sarkozy, comme à son habitude, a cherché la lumière médiatique. Et comme à son habitude, il a utilisé l’intimidation…Avant de se dégonfler piteusement. Une attitude qu’on retrouve dans ses relations avec ses Ministres, où le Président Sarkozy crie, vocifère, et menace de sanctions plus ou moins forte (de l’exclusion du club du G7 au renvoi pur et simple) ces derniers…Avant de se dégonfler. Ou dans ses rapports avec les Français, où tant que les sondages suivent, tout va bien…Mais dès qu’ils ne vont plus dans le sens espéré, on observe un rétropédalage…Sans parler bien sur de ses relations avec ses partenaires, qui une fois passée le moment de l’intimidation, peuvent le manipuler comme ils le souhaitent…Et sans que ce dernier ne le comprenne, à moins que son orgueil ne préfère lui faire oublier ses échecs et ses humiliations.
Nicolas Sarkozy agit, semble t il, dans ses relations avec autrui, comme un petit garçon, gâté pourri. On pourrait presque dire comme un enfant royal, vénéré dès le berceau, et dont la vanité et l’égocentrisme sont stimulés en permanence…Et dont l’éducation n’aurait pas équilibrée cette tendance par l’apprentissage du respect des autres. En politique intérieure comme en politique étrangère…Nicolas Sarkozy ne fait ni plus, ni moins, qu’un caprice. S’il ne pleure pas, il crie. Si on ne lui obéit pas, il culpabilise ceux qui sont les auteurs de sa frustrations, en jouant sur la corde sensible. S’il n’obtient rien par la caresse, il menace du fouet.
Auprès des courtisans, des serviteurs, des flagorneurs professionnels, un tel personnage a du pouvoir. Il peut user de cette autorité qu’on lui confère…Et Nicolas Sarkozy ne s’en prive pas. Il rappelle que les parlementaires ne sont là qu’en raison de sa victoire, qu’ils lui doivent tout. Ils n’utilisent que des Ministres sans capacité, talent, ou compétence, car c’est au fond le seul moyen de les dominer, et peut être même de les terroriser, comme il fait régner un régime très patriarcal sur son « entourage » élyséen, qui lui obéit tant en raison de sa fonction, que de sa personnalité qui ne supporte pas la critique.
Mais ce qui passe, et avec quelle facilité ! Auprès des courtisans, etc. De tout bord…Ne fonctionne plus une fois que le Président se retrouve dans une situation d’égal à égal, dans un cas où sa supériorité est prise à défaut, et dès lors qu’il doit faire face à une volonté (ou l’union de volontés) plus forte que la sienne.
Et ainsi, de la même manière que les enfants royaux se rendaient aux vœux de leurs parents, gouvernantes, professeurs – bref tous ceux qui ne dépendaient pas de l’autorité de l’enfant royal ou qui était dans une fonction supérieure à la sienne – Nicolas Sarkozy ne tarde guère à s’incliner devant une situation qui le dépasse, parce qu’elle ne présente pas le caractère du connu, ou de la facilité à laquelle il est habitué.
On a donc pu observer un bon donneur de leçon, qui après de multiple volte face (j’irais j’irais pas) est passé pour peu fiable auprès des Chinois, qui ne fonctionnent que sur le rapport de force. On ne respecte pas un adversaire qui ne sait pas se comporter en adulte, et qui n’assume pas ses engagements.
Un peu de « maturité » aurait fait la différence.
Au final, Nicolas Sarkozy a donc réussi :
-à fâcher la France avec les Chinois en croyant que Hu Jintao était comparable à ces dictateurs en Afrique, à qui Monsieur Sarkozy peut imposer ce qu’il veut, puisque la France est garante de la continuité de leur régime ! (Et soyons juste, elle y trouve profit, en y vendant aussi des armes)
-à sidérer tous ses partenaires européens ou mondiaux qui n’ont pas encore compris que Nicolas Sarkozy peut bien avoir dépassé la cinquantaine, c’est un gamin de cinq ans qui « dirige » la France
-à ridiculiser la France sur la scène internationale, avec une série de volte face qui a duré, et qui au final s’est terminée par une capitulation totale
-à mettre en colère les Français, qui n’ont pas du tout aimé le cirque présidentiel…Et ont dû pour cette raison, défendre eux mêmes l’honneur de leur pays, en « perturbant » le passage de la flamme olympique en France
-à mettre en difficulté les relations entre l’UE et la Chine…Laquelle était prête à « oublier » un sommet…Or Monsieur Sarkozy adore les shows.
-à ne pas faire bouger d’un iota la situation du Tibet, qui à ce jour est toujours sous la chape de plomb chinoise
Quel bilan !
d) La crise
1) L’organisateur des sommets :
Six sommets européens en quatre mois, des sommets du G4, des sommets de l’Eurogroup. A la recherche d’une unité perdue…Nicolas Sarkozy voulait, rien de moins que :
- « une mobilisation générale »
- « des décisions concrètes»
- « une politique économique commune » de la planète, du monde, toute au moins de l’UE
Au final ? Échec complet.
D’une part, il est toujours difficile d’appeler à la « mobilisation générale » dans une période où c’est surtout le repli sur soi qui domine.
D’autre part, pour être en tant soi peu logique, et cohérent…Il aurait été bon qu’en France, l’Union Sacrée soit instaurée…Ce qui n’a point été le cas, pour une raison bien simple : l’attitude du Président. Quand on est chef de parti, à la présidence, il est extrêmement dure de mobiliser les forces politiques, sans qu’elles y voient, de fait, un cautionnement de la politique nationale, contre laquelle elle se mobilise généralement. Quand, en plus, le Président s’avère être un égocentrique, qui ne se reconnaît que des erreurs de communication, on voit mal comment on pourrait trouver un terrain d’entente !
Surtout que dans le parti majoritaire…Les opinions sur le sujet étaient bien peu unitaires ! Certains prônant la rigueur, d’autres la relance par l’investissement ou par la consommation. Certains faisaient appellent à une souplesse en matière de déficits, d’autres s’y opposaient farouchement. Bref…Comment voulait on sincèrement, vu l’échec au niveau national, que l’on croit en l’existence d’un plan « commun » acceptable par tous ?
Arrive l’idée du plan France – Hollande, qui est un grossier plagiat du « plan Paulson » celui là même qui, même voté, faisait toujours débat ! Et l’air de rien, voici le Président Français qui expose devant ses partenaires du G4 ce « plan commun » pour les banques. Échec bien sur ! Angela Merkel n’a aucune envie que l’Allemagne paye pour la France !
Or…Mme Merkel se voit contrainte d’agir nationalement pour sauver l’une de ses banques. Nicolas Sarkozy, qui ne doute de rien ! Croit pouvoir la persuader d’un « plan commun ». Au final…La Chancelière n’acceptera qu’une « boite à outils » qui par ailleurs sera une idée…De Gordon Brown !
A bien y regarder, N. SARKOZY est le plus grand plagieur de tous les temps ! Pour quelqu’un qui a souhaité l’HADOPI…On devrait direct le mettre en prison pour « usurpation de succès d’autrui » (affaire Bulgare), incapacité à penser par soi même (copie médiocre de ce qui existe ailleurs)
IL serait bien aussi que le PS se mobilise contre la LOPPSI. En effet, la loi dite “Lopsi” présentée par le ministre de l’Intérieur prévoit de renforcer l’intervention des sociétés de sécurité privée notamment dans le cadre de la vidéo-surveillance.
Il y a quelques mois, son gouvernement a édité “ le Livre blanc de la sécurité”, un rapport préfacé par le Président de la République lui-même, qui indiquait clairement la volonté d’américaniser la France.
Pour des raisons idéologiques et peut-être budgétaires, il est prévu de déléguer les missions de sécurité aux sociétés privées. A niveau des professionnels de la sécurité privée, cet objectif explique la récente montée des exigences de recrutement ou de formation (certificat de qualification professionnelle, formation d’intégration, carte professionnelle etc…).
Parallèlement, ce mouvement s’accompagne d’un dégraissage actif des effectifs de sécurité publique (police et gendarmerie).
Sur le fond, cette évolution nous prépare une société à l’américaine ou même à la sud américaine, une société où les riches pourront se payer des gardes voire des milices privées et où les autres vivront sous la domination des mafias ou des bandes.
A lire :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/27/face-a-la-cybercriminalite-le-droit-se-trouve-aujourd-hui-dans-une-situation-qui-le-depasse_1198901_3224.html
S’il on ajoute à cela les réformes des procédures pénales, actuellement dans les cartons (le plaider coupable), qui obligeront les accusés à financer l’enquête qui pourra les disculper, on comprend le danger de ce système pour le citoyen ordinaire.
A l’échelon de la nation, la disparition de l’armée laissera place à des entreprises de mercenaires privées type “blackwater”. D’ores et déjà, les missions d’intendance de l’armée sont concédées à des sociétés privées souvent étrangères, de même que les missions de surveillance de nos ambassades.
On le constate, ce qui se passe n’est rien de moins que la déconstruction minutieuse et silencieuse des états et tout particulièrement de l’Etat français !
Pas sûr que les Français qui souhaitaient une rupture, voulaient cette rupture là ! Encore faut il que « l’opposition » fasse savoir ce qui se passe !
A Seb
En fin de message, vous écrivez:
« On le constate, ce qui se passe n’est rien moins que la déconstruction minutieuse et silencieuese des états, et tout particulièrement de l’état Français »
Sans vouloir le moins du monde dénaturer votre message, j’ajouterai que cette déconstruction doit aussi réjouir quelque peu certains régionalaux indépendentistes chez nous.
Sinon, comme 80% de nos lois viennent de l’Europe, peut-on encore parler de France?
A Michel C :
Je suis d’accord avec vous : certains « régionalistes indépendantistes » se réjouissent surement de cette déconstruction, au PS, au Modem, ect. J’espère seulement que ce n’est pas la majorité…Même si sincèrement j’aimerais que le PS explique ses liens avec le groupe BILDERBERG qui promeut une Europe régionale sans Etats. La France est liée à son Etat : dès qu’il part en couille, elle morfle. Donc sincèrement, j’aime mon pays, donc si le PS voulait bien se souvenir de l’oeuvre accompli sous la III République, et prendre (un peu) la défense de l’Etat, çà serait bien.
Concernant les « lois » européennes, je crois qu’on est dans l’hypocrisie la plus totale.
80% de nos lois sont « établies » à Bruxelles…Mais que signifie « Bruxelles » là est le vrai enjeu.
En gros, les choses se passent ainsi :
-un Ministre – dans le plus grand secret, et en cela bien aidé par des médias aux ordres – va à Bruxelles pour signer tel ou tel accord, soit dans le cadre des compétences « communautaires » (ex : modifications de la PAC) soit dans le cadre des compétences « partagées », soit dans le cadre des « coopérations renforcées » (disons le TGV France Espagne)
-MAIS CE MINISTRE engage par sa signature, la France pour dix ans, et fait toujours en sorte que la mesure « tombe du ciel » (car souvent impopulaire) après son passage au Gouvernement.
-Le temps passe : arrive la mesure. Depuis, la « majorité » a pu changer, le Gouvernement aussi, sans parler du Président. Réaction automatique : C’EST PAS NOUS (effectivement, c’est un engagement antérieur) c’est BRUXELLES (qui en réalité ne désigne pas la Commission, mais les Ministres qui signent des documents, sans s’inquiéter des conséquences pour le pays)
-Là, comme pour donner raison aux irresponsables, la Commission Européenne, évidemment, sort d’une pochette surprise, soit un « réglement » soit une « directive ». Ce qui permet aux politiques Français – les Anglais ne font pas çà – de se deresponsabiliser, et de porter la faute sur une Institution européenne, qui s’en tamponne…Car non élue, et ne redoutant dès lors pas le suffrage des populations, lui préférant la courtisanerie à l’égard du Conseil Européen.
-Le PE est « consulté ».
-Le texte arrive au Parlement. Là…Comme les élus n’ont soit pas compris, soit sont de mêche avec la stratégie d’évitement…On entend les Ministres pleurer en disant « c’est pas nous, c’est BRUXELLES. IL FAUT voter cette directive ». SAUF QUE DANS LES FAITS, comme l’explique M. EOLAS…Il n’y a rien d’obligatoire car la signature d’un Ministre n’engage pas le Parlement…Séparation des pouvoirs oblige ! Les élus sont donc tout a fait en situation de corriger, amender, voire même inverser, une « directive » dans le sens qu’ils veulent…COMME LE FONT REGULIEREMENT LES PARLEMENTS ANGLAIS, SUEDOIS, ITALIENS, ESPAGNOLS (Il n’y a qu’en France que les parlementaires recopient servilement les directives européennes, lesquelles sont si « techniques » que personne ne s’y retrouve !)
-En fin de parcours, les MINISTRES nationaux, qui n’ont pu imposer par le bas (national) des mesures idiotes…Peuvent le faire via « BRUXELLES » en disant qu’ils ne sont pas responsables, que c’est la vilaine Commission qui est responsable. Et voilà pourquoi il faut faire une différence entre « lois européennes » et « lois françaises, concernant toute l’Europe » élaborés A BRUXELLES mais pas PAR BRUXELLES…Le maitre du jeu restant le pouvoir Exécutif national, qui ainsi se dédouane, à bon compte, d’un contrôle législatif européen (le PE = « Parlement » de 1788, et encore.) et national (le Parlement national n’exigeant, par ex, jamais de rencontrer les Commissaires européens, à PARIS, et d’avoir les noms des signataires de la législature)
ANALYSE PLUS JURIDIQUE : http://maitre-eolas.fr/Droit-europeen
Comme le dit fort bien MAITRE EOLAS : « Pour ma part, je ne peux que donner raison au Gouvernement. Si sortir l’argument du diktat de Bruxelles suffit à mettre au pas une assemblée parlementaire qui gobe la couleuvre en allant maugréer sur la vilaine Commission, il aurait tort de s’en priver, c’est plus efficace que le 49,3 qui de plus n’est pas invocable devant le Sénat. »
Sincèrement, si le PS voulait vraiment montrer son ambition européenne, il faudrait qu’il arrête – par son silence ou sa complicité, sinon les deux – de donner des armes à M. DE VILLIERS ou M. LE PEN. Et qu’il montre bien que c’est M. SARKOZY, ses Ministres, qui ont le jeu en main. Et cela au détriment du PE, comme du Parlement national.
Comment mieux servir SARKOZY et cie…Qu’en dénonçant au niveau national ses « lois » en « oubliant » toutes celles qu’il met en oeuvre via la déresponsabilisante UE ?
Si le PS a (vraiment) une ambition européenne, qui ne se limite pas à « j’aime l’UE, c’est une super maison de retraite ! » il conviendrait de se battre pour faire inscrire dans le « réglement » ou mieux dans la Constitution (via un référendum d’initiative parlementaire ?) que :
-LORSQU’UN MINISTRE PREND UN ENGAGEMENT A BRUXELLES, il doit rester Ministre le temps de mettre en oeuvre ce dernier…Et son engagement ne doit pas dépasser le temps de la législature. (5 ans)
-LORSQU’UN MINISTRE PREND UN ENGAGEMENT A BRUXELLES, il doit être « audité » par les députés et les sénateurs, dans le mois
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-L’URGENCE ne peut être invoquée par l’Exécutif lors de l’examen des directives européennes
-L’Exécutif a obligation d’inscrire dans le calendrier législatif toutes les directives en priorité. Tout texte essentiellement national devra attendre la fin de l’examen des directives.
-En cas de violation du délai de soumission des directives au Parlement, les Ministres responsables doivent démissionner.
-le texte de la directive doit être soumis au Parlement au moins un an avant la fin du délai prescrit par la Commission, pour transposition. Ceci pour permettre au Parlement d’envisager un éventuel recours auprès de la CJCE.
moi, je dis, bravo Seb ! je ne suis pas d’accord avec tout, mais je trouve quand formidable toutes ces réactions.
j’ai encore trouvé insupportable les medias aujourd’hui qui faisaient des gorges chaudes de l’entente du PS à Rezé, sans parler bien évidemment des tensions à l’UMP qui a eu bien du mal à boucler ses listes.
J’ai d’ailleurs envoyé quelques messages à ces medias, dont Canal Plus ce midi….
Collons et distribuons, camarades, même si c’est tardivement.
Bravo, oui, mais il faudrait se mettre à temps partiel pour pouvoir tout lire.
RR
A RR. Désolé…Mais c’est difficile de faire plus court, pour expliquer les « conneries » du « Président » pendant « sa » présidence. Heureusement que M. JOUYET était là pour limiter la casse.
Bon…Sinon, il conviendrait que le PS fasse quelque chose pour limiter la casse, concernant le scrutin du 7 juin. En effet, en dehors des griefs sur ladite élection, dont j’ ai déjà parlé, dans des messages précédents, sur ce blog, voici maintenant que cela confine à la farce la plus sinistre.
-Les élections européennes du 7 juin prochain se dérouleront selon les critères du traité de Nice. Rien de plus normal puisque c’est le dernier traité ratifié, et donc en vigueur. La France n’aura donc plus que 72 députés au lieu de 78 (pour laisser de la place aux députés roumains et bulgares).
Donc…Si l’on est logique avec soi même, cela signifie que le traité dit de Lisbonne ne pourra pas être mis en vigueur sous la législature 2009-2014 mais uniquement sous la législature 2014-2019.
Car sinon, cela pose bien évidemment des problèmes juridiques et politiques très importants.
-Oui…Mais voilà ! Le traité de Lisbonne DOIT selon M. BARROSO, et quelques autres, entrer en vigueur en 2010.
Or…S’il entre en vigueur…Les règles concernant le nombre de députés européens, les compétences de l’UE, ou le nombre de commissaires européens, changent…Elles aussi.
Concrètement, si ce traité entre un jour en vigueur…
La France aura droit à deux autres députés. Comment seront-ils élus ? Personne n’en sait rien ! Au Conseil européen de décembre 2008 (sous la présidence de Nicolas Sarkozy) a été adopté un texte qui dit seulement que “des mesures transitoires seront adoptées dès que possible, conformément aux procédures juridiques nécessaire”.
A lire M. Haenel (sénateur Français, “expert” des questions européennes) il fut un temps question d’élire 74 députés ! C’est à dire de VIOLER, purement, et simplement, les TRAITES EUROPEENS ratifiés par les 27, cela avec l’assentiment de BARROSO et du PE ! Sans doute M. SARKOZY ignore t il qu’il a la charge de veiller au respect des traités (sic !) et M. BARROSO qu’il est le gardien des traités (sic !) Le fait de préférer Lisbonne à Nice ne change rien à l’affaire.
Heureusement…Le Gouvernement Fillon (ou le Conseil d’Etat ? Ou le Conseil Constitutionnel) a jugé non démocratique (ou tout au moins techniquement impossible) de faire élire deux personnes (la France “gagne” deux députés européens avec Lisbonne) qui ne seraient pas députés, sans parler de la question subsidiaire : quelle(s) circonscription(s) devrait- on élire ces députés fantômes ?
Ce bon sens démocratique n’a pas été suivi en Espagne…Où le pays va faire élire 54 députés européens, au lieu de cinquante…Les 4 “députés européens” en trop ne pouvant pas siéger, mais étant payés comme s’ils étaient députés européens !
Comme cela viole les règles les plus élémentaires de la DEMOCRATIE, Zapatero et consorts ne demandent rien de moins, à leurs partenaires, que de mettre au point un nouveau protocole au traité de Lisbonne sur cette question ! Car OUTRE le VIOL du traité de Nice (en vigueur !), c’est la violation d’un autre principe qui est ici violée : la LEGALITE de la loi électorale ! Je rappelle que les traités européens sont un peu la “Constitution” de l’UE. Et je n’ai pas souvenir qu’il soit autorisé, dans un régime démocratique, de modifier le nombre d’élus, pendant la législature : les lois électorales n’étant pas, généralement, rétroactives !
Quoi qu’il en soit, ce fameux protocole, visant à légaliser des actes illégaux et anticonstitutionnels (violation notamment de la Constitution espagnole…Mais également de la Constitution française : les Etats ne sont ils pas censés être égaux en droit ? Et comment le PE pourrait il se dire “démocratique” alors qu’il ne respecte pas le principe d’un homme une voix ?) devrait être ratifié par les 27. Or…En France, en tout cas, le Parlement n’a pas le pouvoir de violer la Constitution pour arranger les affaires de l’Espagne…Et du Royaume Uni. (18 députés européens en plus)
-Attendez, on n’a pas encore sombré ! Une autre hypothèse est que les deux députés français supplémentaires seraient désignés par l’Assemblée nationale. Sic. Des députés qui ne seraient pas élus par le Peuple. Ce serait une grande première “démocratique” !
-Ce n’est pas fini : les Allemands n’auront pas ce problème. Ils auront 99 députés. Et si le traité de Lisbonne entre en application, ils auront toujours 99 députés, alors qu’ils devraient n’en garder que 96. D’où…VIOLATION DU TRAITE DE LISBONNE !
Cela aussi, c’est une grande première “démocratique.”
Au risque de proposer un truc trop simple…Le PS ne pourrait il pas – et les membres du PSE : donc BROWN, ZAPETERO, MARTINE, etc. – se mettre d’accord sur le point suivant :
LE TRAITE DE LISBONNE ENTRE EN VIGUEUR EN 2014. LA LEGISLATURE 2009-2014 est régit par le traité DE NICE, seul traité EN VIGUEUR.
Intérêt de cette solution :
-elle supprime l’imbrogilio juridique que l’on veut faire aux « Européens ». Sincèrement, comment peut on se dire « pro européen » et avoir un PE qui avant même son mandat, viole copieusement les traités qui le régissent !?
-montrer que le PS(E) sait respecter la LOI. Au contraire du PPE, ou de l’ADLE, qui sont parfaitement prêt à violer les règles élémentaires d’un Etat de droit !
-elle permet à tous de « voguer » sereinement. Si l’on sait que le traité n’entrera en vigueur, éventuellement, qu’en 2014…Et bien on a tout le temps de s’y préparer…Alors que 2010 est une année « chargée » où l’on aura le temps de rien faire.
Est ce trop demander aux partis, que de respecter les traités qu’ils signent ? Et aux Etats de respecter les traités qu’ils ratifient ? Sans parler du respect à l’égard de la Démocratie, laquelle est mise à mal, par ces combines politiciennes, violant les bases élémentaires du droit !
**Retour sur la (non)vision de l’Europe Sociale de Nicolas Sarkozy :
Dans son discours devant le Parlement européen, le 10 juillet, Nicolas Sarkozy, en tant que président en exercice de l’UE, a fait une assez juste analyse de la « contradiction » qui frappe l’Europe sociale. « Les mêmes qui reprochent à l’Europe de se mêler de tout sont les premiers à dénoncer lorsque l’on ne parle pas d’une dimension sociale ». Or « jusqu’à présent, les Etats membres ont toujours voulu que la politique sociale soit d’abord de dimension nationale. Parce que les retraites, parce que la santé sont d’abord des questions de dimension nationale ».
Mais le président n’a pas été au-delà, comme on aurait pu l’espérer, se contentant donc d’une vision assez passéiste, somme toute, de l’Europe sociale. Notamment en ne voulant pas aborder la contradiction qui existe en un marché de plus en plus harmonisé et des règles sociales, nationales, donc fragmentées.
Dans ses réponses aux députés (Martin Schulz, Harlem Désir, Francis Wurtz, …), Nicolas Sarkozy s’est ainsi contenté de petites phrases, souvent brillantes (comme il sait le faire) sans répondre jamais sur le fond, et en esquivant les vrais problèmes.
Assez vertement il a ainsi remis Martin Schulz, le leader du PSE à sa place, celui-ci tentant de démontrer le danger de certaines jurisprudences de la Cour de justice européenne face aux droits sociaux minimaux, notamment le salaire minimum, pour les travailleurs détachés. « Si en Allemagne, il n’y a pas de salaire minimum. Ne mettez pas sur le dos de l’Europe une défaillance sociale qui est due à une défaillance du débat national. En France, nous avons un salaire minimum, cela voudrait-il dire que nous devons renoncer à notre salaire minimum pour le bien de l’harmonisation européenne ? » (NB : oubliant que le problème ne concerne pas que l’Allemagne mais nombre de pays européens : Suède, Finlande, Irlande…).
Puis il a dénoncé le cavalier solitaire des socialistes français dans les 35 heures : « il ne suffit pas de faire les 35 h pour gagner les élections, et faire une politique sociale. Aucun autre pays ne vous a suivi sur ce chemin, y compris les gouvernements européens socio-démocrates ». « J’aime bien l’appel à l’harmonisation, si ça ne consiste pas défendre en France des solutions qui ne sont pas acceptées par les autres. » (Nb : en esquivant la question des temps de garde et le compromis sur le temps de travail). Au passage, il a – à nouveau – ses comptes avec les syndicats qui « ne peuvent paralyser » et « prendre en otage les usagers ».
Enfin il a fait une espèce d’analogie entre l’âge de départ à la retraite en France (60 ans) et des pays « comme l’Autriche » qui cherchent au contraire à remonter l’âge de retraite vers 65 ans ou au-delà.
Toutes démonstrations qui n’avaient pas d’autre but que de dire : on ne peut pas toucher aux règles sociales au niveau européen. Vous le voyez bien. Juste établir quelques règles minimum. Le président a ainsi affirmé, à cette occasion, comme priorités de la présidence française, la volonté de faire aboutir les directives sociales mises sur la table par la Commission, citant celle « sur les comités d’entreprise » et celle sur le «travail intérimaire » (dont il a attribués au passage la paternité à José-Manuel Barroso, petite erreur de «bienveillance », alors qu’elle date de 2002 et de la Commission Prodi).
Cette timidité sur le fond et même dans le ton contraste à certains engagements plus fermes du président sur le capitalisme financier par exemple ou l’OMC. Jugez-en
Sur le capitalisme financier, Nicolas Sarkozy a fustigé le «comportement vraiment digne de critiques de nos établissements financiers ». « Les institutions financières ont fait n’importe quoi, ont prêté de l’argent à n’importe qui, dans n’importe quelles conditions. ». « Dans tous nos pays, les dirigeants de grandes banques aimaient encore récemment donner des leçons sur la rigueur de la gestion de l’Etat aux hommes politiques. Je dis que ceux qui donnaient des leçons doivent maintenant se préparer à en recevoir ».« L’Europe que nous souhaitons (se doit) de moraliser le capitalisme financier, (d’établir) des règles pour les agences d’annotation (etc.). » « Si l’Europe a un sens, c’est de remettre de l’ordre dans le n’importe quoi ».
Sur les échanges commerciaux, il a tenu à préciser « Je ne suis pas protectionniste, je n’ai jamais été, je ne le serai jamais. (Mais) les Etats émergents ne peuvent pas nous demander de supprimer des subventions et d’ouvrir nos frontières si eux-mêmes font le contraire. Aimer son pays ce n’est pas être nationaliste. Vouloir la réciprocité, ce n’est pas être protectionniste ».
**La Commission BARROSO : zéro pointé !
Le Fonds mondialisation : un fonds Gadget ? On peut se le demander. Car au delà des querelles de chiffres, la seule question intéressante est : pourquoi aussi peu de demandes ? Alors là, Chantal Hughes – d’habitude plus prolixe – commence par ne pas répondre puis devant une relance (par mail), botte en touche : « Il faut demander aux Etats Membres pourquoi il y a si peu de demandes … » C’est tout ! Cela semble un peu facile. En effet, il n’est un secret pour personne que ce Fonds ne fonctionne pas correctement. Tout était fait d’ailleurs pour cela jusque dans la proposition initiale. L’Allemagne et le Royaume-Uni, notamment, se sont acharnés lors de la création du Fonds à tout faire pour en limiter l’utilisation. Tout d’abord, la procédure est très lourde et technocratique : il faut – comme pour une procédure financière -, une instruction par les services de la Commission du dossier, et – comme dans une procédure législative -, une proposition de la Commission, un avis des commissions parlementaires (budget et emploi) du Parlement européen et une décision du Conseil. Autant dire, qu’il faut attendre de longs mois avant le versement de l’argent. Ensuite, les conditions sont drastiques (et très éloignées du marché réel) : départ de 1000 employés minimum, dans une entreprise (ou plusieurs de régions limitrophes), subissant directement les effets de la mondialisation, etc. Résultat : pour une somme somme toute assez faible, au regard des sommes disponibles dans d’autres Fonds comme le Fonds social européen ou les Fonds régionaux, et du temps consacré, les Etats membres préfèrent ne plus déposer de dossier ! Trop dur. On est à l’opposé même du « mieux légiférer » affiché comme slogan par cette Commission européenne.
MALHEUREUSEMENT…Pour des raisons inexplicables – enfin pas si inexplicables, disons intéressés : Müntefering (PSE)l est déjà en train de négocier le vote du SPD en faveur de Barroso: il veut obtenir en échange de son soutien le poste de commissaire européen pour Martin Schulz, l’actuel président du groupe socialiste au PE – … le PSE SOUTIENT BARROSO !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Et donc, SARKOZY…Par défaut !
Et pourtant…La majorité de conservateurs et libéraux aurait toutes les chances de perdre un certain nombre de députés à cause de la crise –entre autre parce qu’ils gouvernent 20 des 27 pays de l’UE et que cela suppose une considérable usure- et la désertion des Tories britanniques qui quittent le PPE pour créer un nouveau parti européen aurait permis une « alternance » !
MAIS NON. QUAND ON VEUT PERDRE…ON PERD. Nouveau slogan socialiste ?
Bon…Quand est ce que le PSE fusionne avec le PPE ? C’est tout de même incroyable, alors que le PS peut gagner facilement…Et le PSE de même…Que l’on renonce à ce point, en brisant toutes les opportunités ! Et on s’étonne de l’absention…
Pourquoi les citoyens se déplaceraient ils pour les européennes, quand ils ne l’ont pas fait pour cautionner les traitrises des « Ministres d’ouverture » (sic !) ?