Vendredi j’ai rencontré Serge Le Doaré, producteur de lait à Plomelin et hier, avec Pierre Maille, nous avons visité une autre exploitation à Langolen.
A chaque fois nos interlocuteurs mettent l’accent sur l’insuffisance des outils de régulation de marché actuels et dénoncent la remise en cause par le gouvernement français des accords interprofessionnels qui a entraîné une forte diminution des prix du lait payés aux producteurs.
C’est vrai qu’il est pour le moins singulier, à l’heure où tous les Etats redécouvrent les bienfaits de la régulation publique, que le secteur du lait soit soumis aux brusques variations des marchés et découvre ainsi le libéralisme…
Il faut donc demander le renforcement des mécanismes de régulation de marché, la garantie du maintien de quotas laitiers plus réactifs, ainsi qu’un moratoire immédiat sur l’augmentation de 1% par an des quotas laitiers. Et dans le cadre de la réforme de la PAC, il est nécessaire de réaffirmer le principe de la préférence communautaire, afin de sécuriser durablement l’approvisionnement des citoyens européens en produits alimentaires. La PAC doit également permettre une répartition équitable des moyens de production entre agriculteurs, soutenir les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et garantir la sécurité alimentaire.
Enfin, il me semble normal d’obtenir que le chef de l’Etat et le Gouvernement garantissent un prix rémunérateur pour les éleveurs laitiers, notamment en s’assurant que la loi de modernisation de l’économie permette la régulation de la production.
Une partie du budget, précédemment destiné au soutien des marchés, a été transféré directement aux éleveurs sous forme d’aide directe laitière (ADL) dans le cadre de la « mid-term review » des accords de Luxembourg, septembre 2003.
Il s’agissait d’une somme de 35 €/ 1000 litres, versée en trois années ( 12 € en 2004, 24 € en 2005 puis 35 € en 2006, noyés dans nos DPU _ droits à paiement unique dans le jargon européen) représentant une compensation partielle de 60 % de la baisse des soutiens. Le prix du lait payé par nos laiteries est descendu immédiatement d’autant, pour être, dans la foulée, « confisqué » par la grande distribution…
Cet exemple illustre la nécessité impérieuse de revoir les relations commerciales entre nos distributeurs et leurs fournisseurs. L’Observatoire des prix et des marges, créé depuis un an, ne fonctionne pas. Les parlementaires ne contestent pas que la LME n’a pas ré-équilibré ces relations. Devrons-nous faire encore longtemps les voyous pour nous faire enfin entendre ?
la problèmatique agricole, reside dans l’injustice de la repartion des retombées. les gouvernants européens ne disent pas tout, aux agriculteurs en general. il faut aussi bien comprendre et cerner les réalités de ce secteur économique , oh combien important .bonne soirée david