Rencontre aujourd’hui avec les délégués du syndicat CGT d’Entremont. Débat utile car si la presse traite beaucoup des conséquences de la crise du lait pour les producteurs, la grande distribution ou l’industrie agro-alimentaire, elle est plus discrète pour ceux qui travaillent dans les usines.
Mes interlocuteurs s’inquiètent du fait que les salariés soient, une nouvelle fois, les variables d’ajustement des entreprises. Leur inquiétude n’est pas virtuelle. Depuis quelques années, Entremont procède à des plans sociaux pour fermer des unités du groupe ou réduire les effectifs. Et même avec ces mesures aux conséquences humaines dramatiques, ses finances sont encore très précaires.
J’ai de plus appris que le capital de l’entreprise était pour l’essentiel détenu par Albert Frère (65 %) et Unicopa pour le reste. Or pour le milliardaire belge, l’investissement dans l’agro-alimentaire ne représente qu’1 % de ses affaires plutôt situées dans la banque, l’assurance, l’énergie, les médias… Difficile de croire dans le contexte à un attachement à l’industrie du lait.