J’étais hier soir à Pleuven, entre l’inauguration de l’exposition Yves Elléouet et la réunion de section PS, à la cérémonie rappelant l’appel du 18 juin.
Tous les maires du canton étaient présents et tous les représentants des associations du monde combattant. Les participants ont pu écouter le texte du Général de Gaulle, lu par une adjointe au maire.
Nous n’aurions de toute façon pas pu entendre d’enregistrement car il n’en existe pas. Les seules traces sonores dont nous disposons sont celles du texte lancé sur les antennes de la BBC, le 22 juin 1940, très proche il est vrai de celui du 18.
En effet, ce jour, quand à 20 h le général s’adressa aux Français sur les ondes de la radio britannique, tous les moyens d’enregistrement étaient mobilisés à Westminster où Churchill devait prononcer une allocution « importante ». C’est aussi cela l’histoire, celle que les hommes veulent écrire n’est pas toujours celle qui reste.
De Gaulle avait dû batailler ferme pour pouvoir obtenir un créneau. Pour les anglais, il n’était qu’un sous secrétaire d’état à la Guerre (il avait été nommé le 5 juin 1940 par Paul Reynaud) d’un gouvernement qui venait de disparaître. Le 17 juin Pétain venait en effet d’annoncer l’Armistice qui allait être signé le 22 juin à Rethondes.
De Gaulle n’avait aucune chance de gagner.
La gauche n’a aucune chance de gagner en 2012 ou 2017.
Ce monarque « éclairé » a agi en violant son propre camp.
L’accouchement de l’histoire est sans doute à ce prix.