Jeux en ligne, un pari aventureux

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La commission des lois vient d’étudier un texte qui passera en séance publique à la rentrée. Il s’agit d’ouvrir à la concurrence le marché des jeux en ligne.

Aujourd’hui 25 000 sites illégaux existeraient dans le monde, dont 20 % en langue française, et 75 % des mises sur Internet dans notre pays s’effectueraient par ce truchement. Le texte traite des paris hippiques, des paris sportifs et des jeux de casino (essentiellement le poker qui représente à lui seul environ 75 % des mises sur Internet).

J’ai évidemment regardé le projet de loi. Sauf à imaginer qu’il veut satisfaire des lobbys influents, j’avoue ne pas comprendre pourquoi le gouvernement envisage de casser le monopole de la Française des Jeux et du PMU. Celui-ci n’est en effet pas, en l’état, condamné par le droit européen à la condition qu’il lutte contre la dépendance, le blanchiment et la fraude.

Le texte est d’autant moins satisfaisant que les moyens notamment techniques dont les autorités disposeront semblent très limités. Et en sus, les sites aujourd’hui illégaux, dont beaucoup appartiennent à des opérateurs proche du pouvoir, pourraient se voir amnistiés…

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4 réponses à Jeux en ligne, un pari aventureux

  1. seb dit :

    Idée pour le rapporteur de la loi ? M. Laporte non ?

    C’est fantastique je trouve : on fait de grands progrès. On passe de la loi aux privilèges ! Incroyable…Mais vrai !

    Concernant le « droit européen » pourriez vous mettre sur votre blog les textes qui montrent que le monopole de la française des jeux et du PMU ne sont pas mis en difficulté ? Merci d’avance. Cela permettra au moins de contester le très certain « c’est pas nous, c’est Bruxelles », que le Gouvernement va s’en tarder dégainer.

    Une dernière petite question : étant donné la lâcheté du « Marais » au Sénat, la loi MALLIE ne pourra être arrêtée, ou du moins fortement amendée, que par le Conseil Constitutionnel. Savez vous qui est chargé de rédiger « l’appel » aux Sages ? J’ai peut être quelques arguments pour ceux ci. Merci d’avance.

    Pendant les « vacances » reposez vous. Restez vous en France ou allez vous à « l’étranger »? Vous n’êtes pas obligé de me répondre, mais cela me ferait plaisir de le savoir.

    Réaction de JJU
    Merci de votre attention. L’Assemblée finissant ses travaux hier vendredi 24 juillet, je me considère donc en vacances dès ce samedi. Pour autant, la rentrée promettant d’être chargée, je vais consacrer une bonne partie du mois d’août à travailler les prochains textes qui vont être étudiés dès le 3 septembre.
    Cette année encore, comme l’an passé, je vais rester à Quimper profiter des plages de Fouesnant et de Bénodet ! Si le soleil veut bien le permettre… :-)

  2. RR dit :

    Lu en diagonale la proposition de loi. Fourre tout. Complexe

    Pauvres députés!!! Vous devez être des dieux pour passer si vite d’un texte de loi à une autre.

    Comme je sais vous êtes des humains, je trouve cela inquiétant.

    Les intérêts risquent de passer devant les beaux principes.

  3. Jean Rambert dit :

    Mettre des taxes sur des produits qui ont un lien étroit avec les addictions (alcool, tabac, jeux, porno) quand leur montant devient un élement de budget dont on ne peut plus se priver, c’est sans doute un piège ?

    Parler de ces choses là est bien délicat pour un citoyen ordinaire et assez ignorant du sujet, mais le militant de base du PS voit bien qu’il y a là, un choix pour un type de société souhaité à gauche qui ne devrait pas être contourné par les élus de notre camp.

  4. bloggy bag dit :

    Sarko autorise les paris en ligne et ouvre à la concurrence ce qu’il ne peut (ni ne veut ?) empêcher.
    En même temps, le même Sarko nous pond hadopi qui veut punir les internautes pour quelque chose de finalement assez similaire : utiliser internet pour des actions personnelles faites dans un cadre illégal.

    Entre « télécharger » un jeux d’argent en ligne et une chanson illégalement, la différence est assez faible. Mais l’on autorise l’un alors que l’on interdit l’autre.

    Quelle est la logique ?
    Quel doit être le rôle de l’Etat face à des comportements technologiques illégaux mais si facilement réalisables ?

    Peut-être faudrait-il arrêter par faire des lois au coup par coup.

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