J’ai reçu hier à ma demande, une délégation intersyndicale de Pôle Emploi afin de m’inquiéter des dégradations des conditions de travail des salariés et de la détérioration de la qualité du service rendu aux chômeurs.
Leur description de la situation est profondément inquiétante. A l’évidence, le gouvernement et la direction générale de Pôle Emploi n’ont tiré aucun enseignement de la grève du 20 octobre qui fut pourtant marquée par une participation très forte des salariés.
Tous les indicateurs sont alarmants : conditions matérielles et immobilières inacceptables sur certains sites, mise en place de cycles de formation franchement inadaptés pour les personnels, accroissement intolérable des charges de travail, les conseillers étant censés gérer un portefeuille de 150 à 200 demandeurs d’emploi, ce qui interdit de rendre un service de qualité, recours abusif aux opérateurs privés…
J’ai pris la responsabilité d’interpeller la direction générale mais aussi la direction régionale de Pôle Emploi tout comme le ministre de l’emploi pour réclamer une pause dans la fusion et obtenir que de véritables négociations s’ouvrent.
Est-ce vraiment le principe de la fusion qui est responsable? Ne croyez-vous pas que le problème est plutôt la mauvaise gestion du changement par les responsables, dont la plupart se lavent les mains? Je suis persuadé que la même chose se passe à France Télécom. Quand on a affaire à une caste de dirigeants fonctionnarisés qui passent d’un poste de ministre à un poste de chef de la SNCF ou de France Télécom, on ne peut pas dire que l’avenir de leur service compte beaucoup pour eux!
Mon épouse est Espagnole, là-bas les pôles emploi sont régionalisés, première chose, et surtout la fusion est déjà faite. Ca n’a pas l’air de poser de problème. L’important est la volonté des dirigeants de mettre du lien.
Alexandre dit :28 octobre 2009 at 15:43
« dirigeants qui passent d’un poste de ministre à un poste de chef de la SNCF ou de France Télécom »
Pour Didier Lombard, le patron de France-Télécom, un tel jugement est injustifié – Il est diplômé de Polytechnique (1962) et de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications
D’accord pour les compétences techniques, baillergeau, mais le fait que M. Lombard ait eu la chance de faire des brillantes études ne veut pas dire qu’il soit compétent en management. Or, c’est ce qui fait le plus défaut à FT, me semble-t-il. Sur l’aspect technique j’ai toute confiance en eux.
En bref, il y a une certaine illusion française que faire des grandes écoles peut permettre de tout faire. Ce n’est pas le cas. Un employé de FT qui aurait gravi toutes les marches jusqu’à devenir le patron aurait sans doute été plus apte en management.
Alexandre dit : 28 octobre 2009 at 20:24
Je vais te répondre tout en précisant que je ne pense pas être totalement objectif.
Les gens qui font preuve d’autorité au sens exact du terme, c’est à dire ceux qui accroissent les capacités d’action ou de connaissance de ceux qui les entourent, seraient ceux qui auraient une longue expérience des hommes et des métiers ?
Malheureusement parmi ceux-là, j’ai croisé aux plus hautes places autant de ganaches incapables et de right men at the right places que parmi les jeunes diplomés, bien élevés et avec un peu d’expérience.
Alors ? L’humanité est surprenante !
Les Hollandais semblent avoir fait le choix entre plus de temps partiel (1/3 des emplois !) et moins de chômage.
Si les revenus des salariés à temps partiel ne sont pas inférieurs à celui des chômeurs, ce choix pourrait permettre une mise en formation complémentaire et rémunérée des salariés à temps partiel, puis donner du temps aux personnes chargées d’aider les chomeurs à trouver du travail.
Cette réflexion est superficielle, car je ne connais pas la législation du travail en Hollande.
PS: Pour revenir en France, je ne pense pas que la masse des chomeurs, présents et surtout à venir, soit gérable.