Je devais aujourd’hui recevoir le directeur régional de Pôle Emploi pour évoquer la dégradation de l’accueil des chômeurs et la détérioration des conditions de travail des salariés des agences de Quimper.
Malheureusement les conditions atmosphériques ont interdit ce rendez vous repoussé au 15 janvier.
J’aurais aussi aimé évoquer la note publiée par son entreprise, qui indique que d’ici à la fin de l’année 2010 un million de chômeurs auront épuisé leurs droits à indemnisation.
Le nombre de personnes éligibles à l’allocation spécifique de solidarité (ASS) versée par l’Etat ne sera que de 160 000 en 2010 et ainsi seuls 16% des chômeurs pourront en bénéficier. Il faut noter, en plus, que le patrimoine étant pris en compte pour l’obtention de cette aide, les chômeurs doivent d’abord puiser dans leurs économies ou éventuellement vendre leurs logements avant d’y avoir droit.
Et les 840 000 autres chômeurs sont abandonnés par le gouvernement qui ne semble toujours pas se rendre compte de la gravité de la situation. Comme à son habitude, il multiplie les cadeaux fiscaux injustifiés pour les plus aisés alors que les plus modestes sont laissés sur le bord du chemin.
Pour ne pas ajouter l’exclusion à la crise, les socialistes ont fait des propositions : prolonger de 6 mois la durée d’indemnisation pour tous les chômeurs, sur la base de 80 % du salaire, et étendre les contrats de transition professionnelle à l’ensemble des bassins d’emploi (avec indemnisation à deux ans).
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Que la situation décrite ne conduise pas à une crispation sociale connue n’est pas rassurant.
Pour moi, il y a des relais habituels de la douleur sociale qui ne fonctionnent plus.
Quelles formes pourraient prendre la révolte qui risque d’échapper à tout le monde ?
Catastrophique, les gens se sentent isolés et ne créent pas de réseaux dès lors qu’ils n’ont plus accès financièrement à une vie sociale extérieure. Mettre le nez dehors c’est payer, sans compter que l’individualisme tend à jeter un regard méprisant sur tout echec, occultant tout contexte collectif, social ou économique. On est bien aujourd’hui dans la loi du plus fort.. et le pilonnage médiatique du PS ne contribue pas à donner une lueur d’espoir, qui a accès à internet pour pouvoir se construire son opinion?D’un point de vue humain, on a vu des populations entières rester passives, en état de choc, face à l’arrogance et l’inhumanité de leurs dirigeants. On risque quand même de basculer dans de l’ultra violence anarchique, non ?
Reste le tissus associatif, mais ils est très insuffisant pour contenir autant de désarroi.. Et un jour il faudra bien accepter l’idée qu’il ne sera plus possible de retrouver une société de travail à plein temps.