Encore une soirée passionnante dans un auditorium de la médiathèque plein à craquer puisqu’il ne restait plus une place de libre.
François Nicoullaud, ambassadeur de France, en quelques mots limpides nous a raconté la course de vitesse qui s’est engagée entre un régime à la recherche d’une autorité et d’une légitimité restaurées et la société iranienne.
Il nous a expliqué que si, à ce jour le cœur conservateur du régime a gagné, il reste pourtant divisé, inquiet et incertain sur la direction à prendre. Ainsi le Guide Khamenei est affaibli en raison de la politique hésitante qu’il a conduit depuis le trucage massif de la dernière présidentielle. Ahmadinejad est fragile, disposant de peu de partisans tant sa religiosité exaltée et son imprévisibilité ont découragé ses anciens soutiens. Les pasdarans, armée de protection du régime sont les seuls à s’être renforcés dans la crise mais ils apparaissent désormais comme partisans non de la République islamique dans de l’une de ses factions.
Mais face à eux, les réformateurs ne sont pas unis ce qui leur interdit la victoire. Entre ceux qui, loyaux avec les institutions, veulent faire évoluer le régime avec les leviers que leur offre la constitution et les radicaux qui veulent en sortir le plus vite possible, il n’y a pas d’harmonie.
Dès lors, seule la société et notamment sa jeunesse, tirée par le monde étudiant fortement féminisé, et par les technologies comme internet, apparaît comme le véritable moteur de la révolution sourde qui est à l’œuvre.
Nicoullaud a-t-il connaissance de la perception de l’arme nucléaire par chaque camp en présence en Iran ?