Hier, en conseil des ministres, le Président de la République a nommé l’actuel directeur de la gendarmerie nationale, le général d’Armée Roland Gilles ambassadeur, lequel est remplacé dans la fonction par le général de corps d’armée Jacques Mignaux qui était n°2 de l’Arme.
Faut-il interpréter ce passage de témoin ? Evidemment, car par principe une décision de cet ordre n’est pas une simple mesure administrative. Surtout si elle intervient au lendemain d’un échec électoral pour celui qui a fait de la lutte pour la sécurité, sa marque de fabrique.
Et ce d’autant que le moral n’est pas au beau fixe dans une institution dont bien des membres renâclent face au processus d’intégration au sein du ministère de l’Intérieur décidé par la loi d’août 2009.
Mais comme le remaniement n’a pas répondu aux attentes des électeurs, je doute que le changement de directeur général suffise à calmer les doutes et interrogations des gendarmes. D’autant que la presse rappelle à longueur de colonnes, que leur nouveau patron fut membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. De là à parler d’une « reprise en main » de la gendarmerie, il n’y a qu’un petit pas que beaucoup d’observateurs franchissent !