Le dossier de la réforme des retraites est un dossier sensible. J’y reviendrai souvent dans les mois à venir.
A ce stade, au lendemain de la consultation par le ministre en charge du dossier des organisations syndicales, il me semble que pour que le débat ait lieu dans de bonnes conditions, trois temps devraient être respectés.
Le premier est celui, à partir des travaux du COR, d’un diagnostic qui doit être autant partagé que possible notamment avec les organisations syndicales, sur la situation des retraites en France.
Sur la base de ce diagnostic, devra s’engager un dialogue national au cours duquel chacun, partenaires sociaux, formations politiques, doit pouvoir exprimer ses propositions qui devront être discutées et négociées, en particulier avec les organisations syndicales.
Enfin, un vrai débat devra avoir lieu au Parlement, qui ne saurait être ni précipité, ni tronqué, ni mené dans l’objectif de passer en force pendant l’été comme ce fut le cas en 1993 et 2003.
Je crois aussi que nous aurions intérêt à travailler cette question dans une approche plus large : l’organisation des temps tout au long de la vie. Comment donner à chacun la possibilité de mieux organiser les temps de la vie dans le cadre de garanties collectives ? Comment faire de l’allongement de l’espérance de vie un progrès et non pas une contrainte pour la société ? Comment donner aux seniors une place active dans la société ? Comment prendre en charge la dépendance ?
Eric Woerth a reçu le 12/04 les partenaires sociaux pour lancer la concertation sur la réforme des retraites.
Cette première réunion constitue le lancement d’une concertation approfondie qui sera marquée par plusieurs nouvelles rencontres avec les partenaires sociaux au niveau interprofessionnel ainsi qu’une concertation spécifique sur les sujets relatifs à la fonction publique qui débutera le 22 avril prochain. Par ailleurs, Eric Woerth consultera les responsables des principaux partis politiques au cours des prochaines semaines.
Eric Woerth et les partenaires sociaux se sont accordés sur une série de thèmes sur lesquels des concertations spécifiques seront organisées au cours des prochaines semaines : la pénibilité, l’emploi des seniors, les mécanismes de solidarité et le pilotage des régimes de retraite.
Eric Woerth a confirmé que le Parlement serait saisi d’un texte dont il débattra en septembre prochain. Il a enfin indiqué que le Gouvernement publierait un document d’orientation sur la réforme des retraites au cours du mois de mai prochain.
Réaction de JJU
Chère madame
Merci d’avoir pris le temps de nous « copier-coller » le communiqué du Ministre. Je ne doute pas que son contenu nourrira la qualité de notre échange sur cet espace.
Hormis le problème des travaux pénibles qui réduisent l’espérance de vie, des retraités sans minimum décent et des facilités de rachat pour les accidentés de l’emploi, un pot commun de toutes les situations dont la diversité n’a aucune justification devrait permettre de sortir des égoïsmes dont chacun fait preuve en s’accrochant à sa planche pourrie comme au radeau de la Méduse.
Pour garder raison, nous vivrons plus longtemps et en meilleure santé, ainsi nous pourrons travailler plus tard, seul remède à la connerie des vieux dont je fais partie.
M. Urvoas, s’il vous plait, un peu de franchise. Les citoyens avertis savent parfaitement que les « décisions » du Gouvernement et la marge d’appréciation du PS sur les politiques publiques, notamment économiques et sociales, suivent de très, très, près les « recommandations » (ordres ?) de la Commission Européenne. Laquelle Commission a réussi – beau résultat – à obtenir la plus petite croissance de la planète (zone euro en premier lieu)…Mais se permet tout de même de « conseiller » les Etats !
Voici donc les Grandes Orientations pour les Politiques Economiques (GOPE) dont la Commission Européenne veut l’application :
*généralités :
« Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’assainissement budgétaire à moyen terme, renforcer la concurrence dans les secteurs de l’énergie et du fret ferroviaire ainsi que dans les professions réglementées, pour moderniser encore le marché du travail et augmenter les possibilités de formation professionnelle »
L’intérêt de « renforcer la concurrence » ? De « moderniser » (comprendre : casser un peu plus le socle social) le marché du travail ? On l’ignore. Mais ces efforts sont « nécessaires » (en quoi ? Pour qui ?) nous dit la commission.
Evidemment, les élus « nationaux », comme ils l’ont toujours fait, vont valider ces choix « européens » (en réalité RTEiens (RTE : principal lobby industriel qui marche la main dans la main avec le patronat américain et le gouvernement chinois pour la baisse des coûts salariaux (et oui, ce sont des nostalgiques du 19ème siècle…)) sans se poser la seule question qui vaille : sont ils bons ou pas pour la Société ?
La réalité montre que non – accroissement de la précarité, chômage de masse, écoles en difficulté, capitalisme fou et délirant, dettes publiques monstrueuses, etc. – puisque tous les « sacrifices » réalisés ont réussi l’exploit de détruire le tissu industriel de la France, de déshumaniser l’entreprise (qui l’était déjà peu), de fragiliser les situations familales avec les corollaires sociétaux qu’on peu imaginé, de fragiliser la foi des citoyens dans l’UE ou dans leurs Etats ce qui a des conséquences politiques pas nécessairement superbes. (C’est ce mécanisme problèmes sociaux et sociétaux qui a provoqué arrivée massive de partis totalitaires)
A quand un audit des « lois » européennes (lois transposant du droit européen) ? Le PS pourrait peut être demander à M. Migaud et M. Caresche d’examiner la question. Vues les gaspillages et scandales mis en évidence par « contribuables associés » ce ne serait pas une mauvaise chose. En effet, depuis près de quinze ans, la Cour des comptes européenne émet un avis défavorable sur 80 % de ces dépenses, jugées illégales ou irrégulières. Est il normal que les parlementaires – surtout de « l’opposition » – garde le silence devant l’évaporation de 20 milliards d’euros…Par an ? + Coûts indirects : 60 milliards par an ! Sans compter le fait que ces « lois » européennes ne sont généralement destinés à « lutter contre ce qui est nuisible à la Société » (à quoi bon avoir l’arme nucléaire de la DDHC si c’est pour ne pas s’en servir ?)
http://www.observatoiredessubventions.com/2010/le-livre-noir-de-leurope-est-en-ligne/
J’allais oublié : le coût de l’oisiveté ministérielle. Là encore, jamais dénoncé par le PS ! (Parti « d’opposition » ?) Il s’avère en effet qu’en principe, les réunions « européennes » doivent avoir lieu dans les trois langues officielles de l’UE. Idem pour les travaux des organisations « européennes ». Or…Le plus souvent, tout en anglais. Comment justifier une telle chose ? Sans parler des « porte paroles » qui sont tous…Anglais ! Ou presque ? La situation est régulièrement, avec force détail, mise en avant par M. QUATREMER. Qu’attend le PS ? Ce petit jeu « sans conséquence » fait économiser des milliards aux Anglais. Et la France, qui elle, a des « armes » juridiques pour faire respecter la « langue de la République » ne s’en sert pas ! Cherchez l’erreur !
Bon, alors nous avons, minimum, 50 milliards d’économies par an, en prenant quelques mesures efficaces : utilisation de la DDHC pour obtenir un audit des « lois européennes » ou/et étude d’impact ; refus de payer l’UE sans approbation de la Cour des Comptes européenne (M. BARROSO ne manque pas une occasion de nous brandir les rapports de notre propre Cour des Comptes : qu’attend t on pour lui rendre la pareille ?) ; dénonciation systèmatique des Ministres qui ne défendent pas « la langue de la République ». Comment peut on servir la République si l’on se vante de ne pas l’utiliser hors France ?
*retraite : recommandation France
« accélère les efforts d’assainissement budgétaire et de réduction de son endettement à moyen terme, en respectant ses objectifs d’encadrement des coûts, et notamment la croissance zéro des dépenses publiques. Cet effort devrait aller de pair avec une nouvelle amélioration [sic] des systèmes de retraite afin d’assurer la viabilité à long terme des finances publiques, »
Baisse des pensions, équilibre mis en péril…Voilà ce que la Commission appelle « amélioration » ! Et le Gouvernement « modernisation ». Orwell l’avait déjà dit : faites dire le contraire d’un sens d’un mot pour qu’il soit compris comme tel.
Mieux. Dans un document adopté par le Conseil en 2008, rédigé par le Comité pour la « protection » (sic) sociale – probablement sur un premier jet rédigé par la Commission. Il est titré « LA GESTION PRIVEE DES RETRAITES PAR CAPITALISATION ET LEUR CONTRIBUTION A DES RETRAITES ADEQUATES ET VIABLES » (on trouve une version longue de 58 pages en anglais et une version abrégée de trois pages en – mauvais – français.)
Dans ce document – qui est la copie parfaite des « recommandations à la commission » du groupe…RTE ! (Encore lui !) – on découvre une orientation claire en faveur des régimes de retraite par capitalisation, ceux qui sont les plus exposés à la volatilité des marchés financiers :
« Dans le contexte démographique actuel, et au vu des défis qui en résultent pour les régimes de pension, les régimes de retraite privés sont amenés à contribuer de manière croissante à l’objectif de viabilité. »
Allez dire çà aux Amerloc qui ont tout perdu en 2008/2009 !
Comme d’hab, on a ici une « affirmation » qui n’est, bien entendu, pas corroborer par les faits. Et pour cause…Pas d’étude d’impacts ni d’audits ! L’immigration est bonne par essence, les fonds de pension aussi, tirer les salaires des riches vers le haut favorise ceux des plus pauvres (allez dire çà aux Chinois ! Ou aux salariés Français depuis 30 ans !) Ect. Des affirmations qui n’ont aucun appui…Sinon celui de l’idéologie. Un peu comme hier certains pensaient que certaines « races » étaient « supérieures » par essence…
Là encore…Comment expliquer le silence des partis français, qui se prétendent les défenseurs du « modèle social français » (je n’entends que des concerts de louange sur la « réforme OBAMA » et on nous explique à nous, « européens » que c’est au contraire vers celui amerlocains qu’il faut aller ? ! Crédibilité, cohérence…Mots inexistants en politique ?)
Que les syndicats fassent semblant de se battre, c’est une chose. Mais que le « premier parti de France » (depuis 2010) continue à laisser entendre que la question des retraites et la « réforme nécessaire » seront le résultat de décisions « nationales » quand Bruxelles tire les ficelles…Cela est navrant ! Et c’est, une fois de plus, prendre les citoyens pour des billes !
Voyons maintenant les pistes envisagées et envisageables (bizarre que personne, parmi les élus (hormis M. DOSIERE) ne propose de faire quelques efforts pour limiter les gaspillages et gabégies (ce que ne fait pas la RGPP)) :
a) Un bilan de ce qui a été déjà fait pour commencer. La « réforme » Balladur-Veil de 1993 s’est attaquée, en plein mois d’août (quel courage!), à la retraite du régime général des salariés du secteur privé. Elle a augmenté la durée de cotisation de 2,5 annuités (de 37,5 à 40). Elle a fait passer le nombre des meilleures années prises en compte pour le calcul de la retraite de 10 à 25.
Enfin, l’évolution des retraites n’étaient plus indexée sur les salaires mais sur les prix. Les réformes de 1993, 1994, 1996 et 2003 des retraites complémentaires (Arrco pour l’ensemble des salariés et Agirc pour les cadres) se sont traduites par une augmentation du prix d’achat de la valeur du point et une baisse de la valeur du point servant de base au calcul de la retraite et donc par une baisse du montant de ces retraites.
Aujourd’hui, déjà, plus d’1 million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté et 50 % des retraités ont une retraite inférieure à 1 000 euros.
En 1993, la retraite nette moyenne s’élevait à 78 % du salaire moyen net. En 2030, elle ne s’élèvera plus qu’à 59 % de ce salaire moyen net.
Et on nous assure aujourd’hui – Ministre en tête, MEDEF complice – que bien entendu les « réformes » sont « d’intérêt général » ! Quel intérêt avait donc la Société à voir les soins sombrer ?
Si nous les laissons faire, en 2030, c’est la grande majorité des retraités qui se retrouveront sous le seuil de pauvreté ! Avec une conséquence qui pesera de tout son poids : la France perdra son AAA. Parce que là, non seulement l’Etat sera endetté – ce qui en soit n’est pas trop grave : c’est le voir jeter par la fenêtre l’argent durement gagné qui est scandaleux et déplorable – mais aussi les ménages et les entreprises (lesquels jouent pour l’instant le rôle de la fourmi dans la fable)
b) Après Mme Aubry – qui depuis a reculé sur le sujet – plusieurs « ténors » ou pas de « gauche » ont dit être favorable à la fin de la retraite à 60 ans.
Pour justifier ce coup dans les « acquis » sociaux, on nous parle de la durée de cotisation toujours plus longue, qui mécaniquement oblige à partir après 60 ans. (Sauf si on travaille pour l’Etat, qu’on est élu, ou qu’on s’appelle Bill Gates) Supprimer cet acquis serait donc sans conséquence…
Sauf ce que le raisonnement inverse se tient. Si c’est sans conséquence, quel besoin de l’annuler ? Pourquoi la patronne du MEDEF – qui ne fait rien pour encourager l’emploi (notamment des séniors) – réclame t elle sa suppression ? Il y a visiblement anguille sous roche.
Examinons, dès lors, la situation. Aujourd’hui, plus d’un million de salariés, disposent de la totalité des annuités nécessaires à une retraite à taux plein mais ne peuvent pas prendre leur retraite parce qu’ils n’ont pas encore 60 ans. Il leur faut donc patienter, en général, deux à trois ans. En réculant « l’âge légal » ces personnes devront donc « patienter » encore quatre à cinq ans !
Pourquoi la patronne du MEDEF en fait elle donc un cheval de combat, si c’est « sans conséquence » ? Peut être justement parce qu’il y a « conséquence » là dedans.
La première a été énoncé : on fait bosser des gens qui ont pourtant fait leur travail comme prévu. Ils ont donc parfaitement rempli leur contrat avec la société en payant toutes les annuités requises. Et là, l’Etat les spolierait donc d’un droit reconnu par le préambule de 46.
La deuxième est plus vicieuse. Aujourd’hui, un salarié peut acquérir une retraite à taux plein lorsqu’il atteint l’âge de 65 ans. Si l’on touche à la retraite à 60 ans…Il est certain que le MEDEF expliquera que ce « verrou » là aussi doit être enterré.
Si le PS est « socialiste » comme il le prétend, il ne prêtera pas sa main à ce jeu à somme nul pour les salariés. (Il serait temps que le PS réalise que son ralliement aux thèses de la mondialisation heureuse lui font perdre toutes les élections « nationales » et celles au plan « européens » : mieux vaut l’original que la copie)
c) Autant les politiques comprennent que les « crédits font les débits » autant il semble ne pas comprendre que les « bébés font les retraites ».
Au lieu de casser le désir de maternité, et bien sur de s’en prendre à la famille, on devrait plutôt encourager les naissances. D’autant que cela joue sur le moral, l’économie (et oui, plus de bouches à nourrir, d’enfants, c’est plus d’emploi, plus de besoins, et donc plus de croissance)
D’abord, au lieu d’obliger les jeunes filles à tuer la vie en elle, pourquoi ne s’inspire t on pas du film « juno » ? D’un coté, on a des citoyens en attente d’adoption. D’un autre des jeunes filles qui avortent. Et si celles ci allaient jusqu’au bout de leur grossesse ? Sachant que le bébé à naître ne sera pas confié à la famille en attente d’enfant, tant que la jeune mère (et le père) n’auront pas pris une telle décision…Concertée. (Je trouve abominable, alors qu’on dit qu’un enfant çà se fait à deux, qu’on ne trouve en rien dérangeant d’enlever au père son droit de choisir la vie. Qu’une jeune fille veuille avorter, très bien. Mais pourquoi celui qui est le père de l’enfant se voit il spolier de ses « droits » sur l’enfant ? Là encore, croit on par essence, que les hommes sont tous des salopards refusant d’enlever leur progéniture « accidentelle » ou non ?)
Ensuite, en encourageant la natalité. Via une politique fiscale cohérente. Et également de l’exemplarité au sommet de l’Etat. La France est une mère. Donnons lui des enfants.
d) Quel intérêt à l’allongement de la durée de cotisation ? Cela permet-il de maintenir le montant des pensions ? Assurément non.
Le Medef, exige l’allongement à 45 ans de la durée de cotisation au moment même où les entreprises ne permettent aux jeunes d’accéder à un travail à temps plein que vers 25-30 ans (dans le meilleur des cas) et où elles licencient à tour de bras les salariés de plus de 55 ans (voire de 50 ans) !
Pourquoi ne pas faire les choses dans l’ordre ? Quand le MEDEF sera capable, avec la CGPME de tenir ses promesses récurrentes en la matière…On demandera aux salariés des efforts. En attendant, rien ne justifie de nouveaux sacrifices, surtout sans contrepartie réelle.
e) Faut il encourager le maintien au travail des salariés de plus de 60 ans, présenté comme une réponse ?
Mesure phare de la « stratégie de Lisbonne », plan stupide pour tuer la croissance économique (suffit de lire les chiffres et de regarder le monde) l’Etat a demandé à Pole Emploi de mettre en oeuvre une telle mesure.
Evidemment…Sans se poser la question de la pénibilité du travail ! Ni de comment, au juste, on fait rentrer des jeunes dans l’entreprise dans le même temps ! Là encore, les « technocrates » de Bruxelles, dont les Gouvernements successifs suivent les directives aveuglement, ignorent probablement une chose basique : une entreprise ne va employer quelqu’un que si…Elle en a le besoin ! Autrement dit, si il y a : départs à la retraite, embellie économique, embellie juridique, et bien sur bénéfices suffisant pour la société !
Le chiffre (que l’on nous ressasse sans cesse) de 38,1 % est un chiffre global concernant l’emploi des salariés de 55-64 ans (dans les statistiques, on a 64 ans la veille de ses 65 ans…) Il faudrait pourtant distinguer entre l’emploi des 55-60 ans qui devrait augmenter dans le cadre d’un recul généralisé du chômage et l’emploi des 60-64 ans qui devait être réduit au maximum.
f) Faut il suivre le « modèle suédois » ? (Planté par la crise !)
Dans le système suédois si chère au Medef, c’est l’intégralité de la carrière qui est prise en compte pour le calcul de la retraite. Bref…Les périodes de maternité, de chômage, de maladie ou d’invalidité n’ont pas vocation à être prise en compte !
Quant aux « fonds de pension » évoqués (rabâchés ?) par le MEDEF…On sait ce que cela donne. Cf tous les ménages américains !
Alors comment financer nos retraites ?
1. Promouvoir le système par répartition :
On ne peut pas laisser la jeune génération dans une perspective pessimiste se résumant à : payer beaucoup pour les retraites…Pour ne rien obtenir en retour.
D’où nécessité d’envoyer des « signes » forts :
-abrogation des « réformes » de 93 à nos jours : stupides, inefficaces, « nuisibles à la Société »
-obliger le MEDEF à financer les retraites complémentaires du secteur privé.
-assurer un taux de remplacement minimum de 75 % pour une carrière complète.
-garantir qu’aucune retraite ne sera inférieure au Smic. Indexer l’évolution des salaires pris en compte pour le calcul de la retraite et l’évolution du montant de la retraite, une fois cette dernière liquidée, sur les salaires et non plus sur les prix.
-considérer que les périodes non travaillées, liées à la maternité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, aussi bien que le temps partiel imposé sont des périodes travaillées à temps plein et que ce soit le salaire qui aurait normalement du être versé qui soit pris en compte pour le calcule de la retraite.
-revenir aux 37,5 annuités de cotisation pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein tant que la durée moyenne réelle d’une carrière ne sera pas supérieure à ce chiffre.
-valider les périodes d’étude après 18 ans comme les périodes de recherche d’un premier emploi dès l’inscription au Pôle-emploi.
-permettre aux salariés ayant effectué des travaux pénibles de prendre leur retraite à taux plein à 55 ans. Cette mesure, cependant, ne saurait dispenser d’agir en amont, sur les conditions de travail, pour que ces travaux nuisibles à la santé disparaissent.
2. Faire le nécessaire…Mais éviter la purge
-élargir l’assiette des cotisations retraites en s’attaquant aux « niches sociales » c’est-à-dire aux revenus salariaux qui ne subissent aucun prélèvement ou un prélèvement forfaitaire de 4 % au titre de l’ensemble des cotisations sociales. Le manque à gagner lié aux dispositifs d’association des salariés aux résultats de l’entreprise est évalué entre 6 et 8,3 milliards d’euros en 2009 et, donc, au double en 2050 si ces revenus évoluent à la même vitesse que le PIB.
-augmenter le taux des cotisations retraites. Dans son dernier rapport, le COR constate que « l’effet positif d’une hausse du taux de cotisation sur le solde du régime est immédiat et durable ». Dans son rapport de 2001, le COR estimait que, même avec un taux de chômage ramené à 4,5 % de la population active, il faudrait encore augmenter de 15 points le taux de cotisation retraite pour équilibrer nos régimes de retraites en 2040 et revenir à un taux de remplacement de l’ordre de 75 % du salaire (comme avant 1993).
15 point d’augmentation en 40 ans (de 200 à 2040 ou de 2010 à 2050), cela représente une augmentation d’environ 0,37 point par an. A raison de 0,25 point pour les cotisations patronales et de 0,12 points pour les cotisations salariales, cette augmentation est, bien évidemment, préférable à la généralisation de la pauvreté chez les retraités que nous promet l’allongement continuel de la durée de cotisation.
Pour les salariés, l’augmentation de leurs cotisations seraient compensées en partie par les sommes qui n’iraient plus financer l’épargne retraite et le retour à un taux de remplacement de 75 % du salaire net permettrait de réduire le recours à la solidarité familiale au profit des personnes âgées.
Quant au patronat, s’il trouvait trop élevé l’augmentation de ses cotisations retraites, il pourrait toujours commencer par renoncer à financer les « retraites chapeaux » de ses dirigeants et alléger d’autant les sommes qu’il consacre au financement des retraites ! Mieux…Le Parlement pourrait lui faire une fleur en interdisant toute « retraite chapeau en France ». Et voilà. C’est réglé.
-mettre fin au capitalisme fou
Le montant des dividendes versés aux actionnaires a augmenté de 5,2 point de PIB depuis 1982, au détriment des salaires. Ces dividendes sont improductifs et ne servent qu’à alimenter la spéculation financière dont on a pu constater les redoutables effets.
Une baisse des dividendes versés aux actionnaires n’affecterait pas l’investissement productif et permettrait de ne pas augmenter le prix des produits ou des services facturés par l’entreprise, malgré l’augmentation du taux des cotisations retraites. La compétitivité des entreprises ne serait donc pas affectée.
bonjour,
j’attends avec intérêt les propositions du ps sur ce sujet.et j’ose espérer qu’il évitera la posture uniquement démagogique et s’appuiera sur des données chiffrées, vérifiables et réalistes.
sur ce point, la crédibilité de ce parti en tant que parti de gouvernement est en jeu. mr rocard dans son livre blanc avait depuis longtemps objectivé le pb qui est avant tout démographique ( espérance de vie en hausse, natalité inférieure à l’après guerre).
il ne faudrait pas faire avaler des couleuvres aux français et ne pouvoir les mettre en oeuvre une fois au pouvoir.
attention danger……
Recommandation pour JJU : je viens de lire un ouvrage génial ! Je vous le conseille grandement (espoir : que le PS en fasse son livre de chevet ! Voire même le PSE !)
The Spirit Level. Why Equality is Better for Everyone…En français « l’égalité c’est la santé ».
http://www.demopolis.fr/livre.asp?Clef=32
L’intérêt de l’ouvrage est d’être parti de leurs précédentes recherches en santé publique comparée pour (re)découvrir la totalité sociale à l’œuvre derrière des problèmes publics généralement traités de manière séparée.
L’ouvrage fournit des arguments rationnels à ceux qui (se) sentent (de gauche) intuitivement que l’égalité sociale entre les individus s’avère une meilleure façon d’organiser une société humaine que les inégalités sociales, la compétition acharnée et la hiérarchie fondée sur l’argent, ceci si l’on a cœur de promouvoir le plus grand bonheur du plus grand nombre, si l’on veut sortir du paradoxe de sociétés matériellement plus riches que jamais mais guère plus heureuses pour autant par bien des aspects.
Il s’agit profondément pour les auteurs de rouvrir l’avenir, de redonner sens à un progrès de l’Homme appuyé sur les acquis de la Science. Autrement dit, il faut revenir au pacte « positiviste » d’antan entre la Science et la Société.
L’originalité de l’ouvrage est par ailleurs d’être résolument à mi-chemin entre la démonstration scientifique et l’essai politique.
Les auteurs indiquent aussi que leur idée d’un lien consubstantiel entre inégalités sociales et problèmes sociaux au niveau macrosociologique peut servir d’idée directrice à la gauche, qui trouverait ainsi une nouvelle motivation pour réduire drastiquement les inégalités de revenu.
Bref…Un livre des plus passionnants ! Bien argumenté et porteur d’espoir pour 61,999 millions de Français ! Reste à savoir si au PS on a encore envie d’être « de gauche » ou si la « droitisation » du PS va se poursuivre (en matière économique et social)
La pénibilité est bien sur un sujet à aborder.
Mais pourquoi ne pas mettre non plus un plafond à certaines retraites? Il y en a qui partent avec des très grosses retraites, d’autres, avec des pacotilles…Ne doit-on pas harmoniser un peu?
quid du système de retraite des parlementaires, qui apparait totalement scandaleux.
Ca y est…A « gauche » on recommence le grand n’importe quoi :
Retraite : les socialistes pas prêts à consentir à l’effort commun
Car exercer un mandat de député, ce n’est pas la même chose qu’exercer un métier, font-ils valoir. « C’est un moment dans la vie, ce n’est pas forcément facile de retrouver un emploi ensuite », résume François Lamy, député PS de l’Essonne.
Ha bon ? Parce que bien sur, pendant cinq ans, les parlementaires ne se constituent pas de carnets d’adresses ? Entre une femme qui quitte la vie professionnelle pendant cinq ans pour donner des enfants à la Nation et les élever correctement…Et un ex parlementaire, qui a donc le plus de mal à retrouver un travail ?
Ha çà…C’est sur. Les ex parlementaires ne vont pas forcément retrouver un poste « à leur hauteur ». Mais les femmes qui quittent leur travail pour se consacrer à leur enfant, ne retrouvent pas non plus une situation digne de leur poste passé !
En 1904, effectivement, ce mode de retraite se justifiait puisqu’il fallait démocratiser la fonction. En 2010, force est de constater que la « démocratisation » se fait toujours attendre puisqu’il n’y a que deux enfants d’ouvriers au Parlement et au Gouvernement. Autant dire que l’esprit du régime est battu par la réalité.
Il serait bien que les parlementaires – et les Ministres – se souviennent que la loi est censée s’appliquer à tout le monde. Et que les gouvernants ont un devoir d’exemplarité. Les Français savaient parfaitement que les dépenses de la Cour, de la reine, et du roi, ne représentaient pas grand chose dans le budget de la France…Comparé aux dépenses pour la guerre par ex. Mais lesdites dépenses de guerre étaient légitimes. Celles du couple royal, de la Cour, en une période qui plus est de mauvaises récoltes, de violences accentuées, etc. Ne l’étaient plus. De même que le non partage de la pression fiscale.
Les patrons du CAC 40 ont des salaires faramineux, qui pèsent indirectement sur la Nation. Les « retraites chapeau » ne sont pas ce qui représentent la part la plus importante du budget « retraite ». Pourtant les poliiques n’hésitent pas à voir dans ces dépenses somptuaires des choses qui heurtent « l’opinion publique ». Idem avec le bouclier fiscal qui protège les riches.
Si l’on considère que « retraite chapeau », « bouclier fiscal » et consorts doivent disparaitre du paysage….En raison de la « crise »…Comment les parlementaires socialistes – censés par conséquent avoir le désir du partage – peuvent ils prendre le parti des notables ? J’ai l’impression de me retrouver en 1788 quand Voltaire analysait la « contribution » de l’assemblée des notables dont la seule piste pour sortir le Royaume de ses soucis financiers revenaient à appeler à une nouvelle pression fiscale sur le tiers état bien sur ! Bah oui tout de même…Parce que les pauvres nobles et les pauvres membres du clergé ne pouvaient quand même pas payer des impôts comme les roturiers, hein !?
Chômage :
Quand je vous disais que DSK a perdu le sens de l’entendement. Dans ses « prévisions économiques mondiales » semestrielles, le FMI s’inquiète de la situation du chômage :
« Le FMI a basé ces prévisions sur un examen des tendances de l’emploi lors des phases qui ont suivi les précédentes récessions mondiales. Pour plusieurs économies développées, la possibilité d’une reprise lente de l’activité et la nature de la récession récente présage de taux de chômages élevés à court terme », a prévenu le FondsComme un chômage élevé peut rapidement devenir un problème structurel, cela pourrait entraîner des difficultés politiques et sociales graves … / … La profondeur et la durée de la Grande récession dans plusieurs économies développées a créé la nécessité de certains ajustements structurelles pour leurs marchés du travail … / … La tâche des responsables politiques est de faire en sorte que cet ajustement se fasse le plus en douceur possible et de minimiser les conséquences économiques et sociales de long terme d’un taux de chômage obstinément élevé .. / … »
Et quelle sont ses suggestions proposées dans son rapport ?
Le FMI propose tout simplement aux pays » … / … où le marché du travail est plus protégé (Allemagne, Espagne, France et Italie), que « certaines mesures devraient être prises pour s’attaquer aux conséquences négatives de marchés du travail coupés en deux » entre titulaires d’un CDI et d’un CDD ! D’après lui, pour ces pays, « faire la transition vers des contrats de travail à durée indéterminée dans lequel la sécurité de l’emploi augmente progressivement avec l’ancienneté pourrait contribuer à améliorer la formation des salariés et accroître la couverture en allocations chômage » – Source AFP/Google
En gros, d’utiliser les conclusions du rapport de Pierre Cahuc et de Francis Kramarz qui préconisaient la mise en place d’un contrat de travail unique (CTU) que François Bayrou avait inscrit à son programme présidentiel et que Nicolas Sarkozy, séduit un temps par la formule, avait finit par abandonner dans la mesure où le MEDEF refusait de voir disparaître le CDD.
Comment ça fonctionne le contrat de travail unique (CTU) ?
Cyril De Guardia de Ponté qui se présentait comme : » conseiller national des jeunes démocrates, vice président des jeunes démocrates des Pyrénées Orientales » Publiait en Juin 2007 sur Agoravox un article à ce sujet : « Faut-il fusionner CDD et CDI en un contrat unique ? »
» … / … Les détracteurs du CTU mettent en cause la dualité du marché du travail entre les titulaires d’un CDI, assurés d’un revenu régulier et fixé, ayant la certitude de l’emploi et l’assurance d’une retraite, et les titulaires d’un CDD étant le plus souvent des travailleurs précaires alternant entre intérim et CDD. Aujourd’hui, la délivrance d’un contrat à durée indéterminée est de plus en plus rare, plus d’une personne sur cinq en âge de travailler n’en bénéficiant pas.
Pour une approche sans ambiguïté, le CTU n’est pas une idée d’inspiration patronale. C’est en premier lieu l’idée de deux économistes totalement neutres de renom, MM. Cahuc et Kramarz. Ensuite, l’idée a été reprise dans le rapport Camdessus (Le sursaut, vers une nouvelle croissance pour la France) ainsi que dans l’ouvrage de Michel Pébereau et Bernard Spitz. … / …
Cependant, cette thèse repose sur une imposture de taille. L’intérêt du CTU pour ses promoteurs serait de pacifier le clivage existant entre les salariés en CDI, donc en situation stable, et les salariés en situation de précarité. Nombreux sont ceux qui s’adonnent à penser qu’un salarié muni d’un CDI est aujourd’hui un salarié protégé disposant d’un emploi stable et sûr à vie. En effet, les entreprises décidées à procéder à des licenciements économiques et à des restructurations en France y arrivent, et le taux de recours (2,5 %) est faible. … / …
ce contrat unique serait caractérisé par le fait qu’en cas de licenciement pour des raisons strictement économiques, il n’y aurait plus de contrôle du motif de licenciement. En effet, l’employeur serait déchargé de son obligation de reclassement interne ou externe des salariés et le juge ne pourrait vérifier l’existence d’un motif économique … / … »
Etonnante ressemblance, vous ne trouvez pas ?
En clair : Le salarié français, dont le salaire médian ne dépasse pas 1 500 €uros ou celui qui dispose d’un CDI à temps partiels sont des privilégiés qui devraient comprendre, qu’ils doivent perdre leur travail de temps en temps, pour permettre à plus précaire qu’eux de travailler à leur tour … dans les mêmes conditions !
Car, comme tout le monde le sait en France un CDI apporte sécurité et stabilité ainsi que … la garantie d’un emploi à vie !
Et sur quoi se base cette brillante réflexion du FMI ?
» … / … le cadre de réflexion utilisé ici est celui de la loi d’Okun , dont la formule est : Δ U = -0,5 x ( Δ Y/Y(%) – 3 : « qui établit une relation entre les variations du taux de chômage et celles de la production. La diversité des réactions pendant la Grande récession donne à penser que l’évolution du chômage n’est pas seulement déterminée par les fluctuations de la production — dont l’effet varie en fonction du degré de protection de l’emploi et de la proportion des travailleurs temporaires — mais aussi par les politiques économiques et les chocs … / … »
Génial et surtout … incompréhensible pour le commun des mortels qui sont priés de faire confiance au FMI et à ses méthodes de calcul !
Une question, juste pour le « fun » : Dominique Strauss Khan a t-il prévu dans le cadre de son éventuelle candidature en 2012 à la Présidence de la République de venir nous expliquer les bienfaits durables de la loi d’Okun appliquée aux salariés ?
Le ministère du Travail lance, à partir de mercredi, les « mercredis des retraites », une série de rencontre avec des experts, visant à enrichir le débat sur la réforme des retraites, qui doit être présentée au Parlement en septembre. Cette initiative a pour objectif d’ »échanger et débattre avec les experts de tous horizons », a indiqué le ministère. Ces « mercredis » se tiendront dans les locaux du ministère du Travail, 127 rue de Grenelle (Paris 7e). Ils seront ouverts à toute personne qui se sera inscrite sur le site internet du ministère. Ce dernier en assurera la retransmission via le site http://www.retraites2010.fr. Les premiers invités sont Alain Gérard Slama, éditorialiste au Figaro, à France Culture et maître de conférence à l’Institut d’Etudes politiques de Paris, ainsi que François Ewald, professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers.