Voilà une boule de billard destinée à rebondir sur une ou plusieurs bandes.
Tout commence par un papier d’un journaliste de Médiapart, Laurent Mauduit, qui analysant la situation grecque stigmatise « le plan d’austérité mis au point par Bruxelles et le FMI, présidé par Dominique Strauss-Kahn ». Puis vient une interpellation d’Eva Joly sur le même thème.
Et demain il y aura bien un socialiste pour, par exemple, dénoncer un « triangle des trois institutions, le FMI, le Trésor américain et la Banque mondiale qui s’accordent sur des politiques de libéralisation ». Un hasard sûrement.
Alors, il faut préventivement rappeler le poids du bilan du gouvernement Caramanlis qui démissionna en septembre 2009 pour ne pas affronter la banqueroute. Souligner à la même fin le retard pris face à la gravité de la situation de ce pays par l’Union Européenne qui, une fois de plus, paie son absence de politique coordonnée. Regretter que cet immobilisme s’explique pour l’essentiel par l’égoïsme de la chancelière allemande et l’importance du déficit français.
Il faut ensuite inviter les futurs procureurs à bien analyser le plan adopté afin qu’ils découvrent qu’il est tout autant d’aide que d’assainissement. Sans oublier de les interpeller sur ce qu’il convenait de faire ? Sont-ils prêts à courir le risque d’une crise de l’euro avec les conséquences que cela représenterait pour notre pays vu l’état de nos finances publiques ?
Aujourd’hui, j’ai le sentiment que depuis le traité de Rome, la construction s’est faite en trompe l’oeil et que 2005 a été le début de la fin.
Les Allemands ont compris en 2005 que la division interne de la France, pas gauche/droite mais haut/bas, couduirait dans le mur.
Comme pour nous, il n’y a pas d’autre solution à terme que l’Europe, il faudra bien repartir, mais peut être sous une forme plus fédérale et sans ambiguïté.
Le 29 avril 2010, Paul Krugman a dit que l’euro lui-même était menacé. On est bien au bout d’un processus enrayé.
Le porte-parole du PS Benoît Hamon, qui n’est pas député, a déclaré que son parti votait « l’aide à la Grèce mais pas le plan d’austérité » imposé aux Grecs.
J’aimerai comprendre comment le PS, pour justifier son vote, puisse recourir à un raisonnement aussi absurde.
L’aide à la Grèce, validée par l’Union Européenne et le FMI, va bien de pair avec le plan d’austérité. il est même la condition sine qua none de l’octroi des 110 milliards d’euros.
De plus, le prêt de 16,8 milliards d’euros accordé par la France se fait au taux de 5 % avec un emprunt sur le marché financier à 2 %, si mes informations sont exactes. Donc, cette aide est tout de même intéressée et vise à permettre aux banques françaises, créanciers de l’Etat grec, de récupérer ses fonds.
Sous prétexte de sauver l’euro, les Etats sauvent une fois de plus les banques.
Je pense que, depuis 2007, nous connaissons une crise systémique qui va toucher de nombreux Etats – l’effet domino – et que le « sauvetage » de la Grèce ne va rien résoudre. Signe probant : la prudence des marchés financiers – l’annonce du plan n’a pas réussi à faire remonter le cours de l’euro – qui pensent que la Grèce ne pourra pas réduire sa dette publique.
C’est le système qu’il faudrait réformer et interdire cette folie spéculative qui ruine l’économie réelle.
A qui le tour à présent ? Portugal ? Espagne ? Irlande ?