Secrétaire national du PS chargé de la sécurité, je m’intéresse évidemment au « rapprochement » voulu par Nicolas Sarkozy de la gendarmerie et de la police. Je viens d’ailleurs de publier une note à la Fondation Jean Jaurès pour en dresser un premier bilan.
Les CRS et les escadrons de gendarmerie mobile sont une de mes priorités. D’abord, parce que ce n’est pas un hasard si Nicolas Sarkozy a fait des forces mobiles d’intervention le pivot de sa doctrine policière. Ensuite parce qu’elles sont souvent présentées comme un domaine où ces « mutualisations » pourraient permettre de faire des économies.
C’est pour cela que je multiplie les déplacements. Ainsi ce jour, j’ai découvert le Centre National d’Entrainement des Forces de Gendarmerie à St Astier en Dordogne. J’y ai notamment assisté à des exercices engageant 6 escadrons dans des « situations dégradées » selon les mots de mes hôtes, c’est-à-dire des « mouvements de masse à fort potentiel d’affrontements ».
J’ai ainsi pu observer comment dans un environnement urbain reconstitué, les gendarmes apprennent à évaluer une situation, à en maîtriser toutes les dimensions et à prendre les initiatives pour rétablir l’ordre public. Derrière chaque exercice, une intelligence des mouvements de foule, une consigne, un ordre, une doctrine.
Evidemment, en quelques heures, on n’a qu’un aperçu mais on comprend au moins pourquoi toutes les polices du monde viennent étudier les tactiques et les techniques du maintien de l’ordre « à la française ».