Rencontre en cette fin d’après midi avec Alain Miossec, le recteur de l’Académie de Rennes.
C’était l’occasion de faire un « large tour d’horizon » comme l’on dit dans les communiqués officiels. De fait, si mon interlocuteur n’avait pas d’annonces fracassantes à m’apporter, il était utile pour moi d’évoquer par exemple le souhait des Quimpérois de maintenir la CLIS de Kerjestin ou la nécessité d’ouvrir une 4ème classe à Landudal.
Bien évidemment, le recteur est prisonnier du budget voté chaque année par le Parlement mais les plaidoyers ne sont jamais inutiles. Surtout comme dans ces deux cas, quand ils reposent sur des besoins avérés et une forte mobilisation des parents, des organisations syndicales et des élus.
Nous avons aussi évoqué les nuages noirs qui s’accumulent déjà sur les prochaines rentrées. En dépit de mes interrogations, je n’ai pu obtenir d’éclairage précis sur les conséquences pour le Finistère – et donc pour la circonscription – de la suppression de 16 000 postes cette année. Pourtant, sans nul doute, les conséquences de ce dogme libéral de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite seront lourdes pour notre système éducatif.
Parmi les autres sujets abordés : la réforme très contestée de la formation des professeurs des écoles, collèges et lycées qui prévoit que les futurs enseignants seront recrutés au niveau « master 2″, l’évolution de l’autonomie des universités ou le maintien des établissements en zone rurale.
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Je ne serais pas surpris que si la droite gagnait en 2012, elle aurait dans ses tiroirs l’autonomie des établissements (liberté de recrutement, défonctionnarisation pour les générations entrantes). Ca serait très difficile pour le gouvernement, mais il est passé maître dans l’art de diviser pour mieux régner – une des rares choses qu’il sache faire. Cette défonctionnarisation est d’ailleurs un objectif majeur de la masterisation. Un jeu de chat et de souris similaire a lieu dans le supérieur, le gouvernement d’avançant que lentement et en trois bandes.
La réforme menée ces jours-ci en Angleterre, par le gouvernement conservateur, laisse aux écoles la possibilité de recourir à des sociétés privées de prestation de service d’enseignement. Acadomia chez Ferdinand Buisson…
Pourquoi ne posez-vous pas cette question à l’assemblée à laquelle vous appartenez qui a voté, je crois, le budget de l’éducation nationale, y compris les mesures concernant votre circonscription ?
Je trouve un peu curieux de la part d’un représentant du peuple d’interroger le fonctionnaire qui ne fait qu’exécuter les ordres qu’il reçoit en réponse aux décisions de l’état.
@Marc M.
L’un n’empêche pas l’autre, mais si vous lisez les réponses aux questions écrites à l’assemblée, la précision des réponses est parfois décevante.
Le recteur a toute vocation à être interrogé et re-re-sensibilisé; ça n’est pas nécessairement lui qu’il faut invectiver, mais il est une courroie de transmission (et plus que cela) entre le haut et le bas.