On l’a appris hier. Avant de partir en congé, le gouvernement vient d’autoriser EDF a augmenter ses tarifs de 3,4 %.
Et cela 94 % des consommateurs français et s’appliquera dès le 15 août prochain. Chacun appréciera la méthode !
Dans tous les cas, c’est une mauvaise nouvelle au moment où ceux-ci vivent déjà une crise aiguë du pouvoir d’achat, et où la consommation, principal moteur de la croissance, plonge.
En sus, la justification de cette hausse au motif que l’électricité des Français est l’une des moins chères d’Europe n’est pas recevable. Cette tarification résulte d’un choix assumé par les Français, celui du nucléaire. Mais cette acceptation des risques nucléaires par les Français ne vaut que par la maîtrise de nos coûts énergétiques.
Et malgré le discours du gouvernement, rien n’indique que cette augmentation contribuera aux investissements nécessaires à la pérennité d’EDF. Au contraire, cette dernière nous a habitué à privilégier la rentabilité à court terme – au prix d’expérimentations hasardeuses, à l’exemple du fiasco de sa campagne américaine – et le bien être de ses actionnaires – pour lesquels le dividende a augmenté de 55% chaque année entre 2004 et 2008.
je viens effectivement de recevoir ma note de Gaz de France payable au 12 Août 2010, je pense recevoir ma note EDF demain payable avant le 16 Août 2010, je n’apprécies en aucun cas la méthode au moment ou mon pouvoir d’achat connaît une crise aiguë
Cett annonce confirme bien ce que nous sommes: »Des vaches à lait »
C’est sans doute pour financer la « mission » de M. BOCKEL et les frais afférents à ses collaborateurs.
http://www.lepoint.fr/societe/delinquance-des-jeunes-sarkozy-charge-bockel-d-une-mission-sur-la-prevention-04-08-2010-1221947_23.php?commentaire_list
Si le Président a tellement besoin de rapport, en voilà un…Gratuit !
http://www.polymedia.ch/htdocs/Files/Criminologie/CR-archives/RICPTS-2004-01.pdf
Je vous engage d’ailleurs à le lire M. Urvoas. En espérant qu’il vous inspirera !
C’est marrant quand les dépenses publiques explosent (sous Sarkozy elles ont régulièrement augmentées au point d’atteindre 56,9% du PIB), le PSF se tait.
La gabegie quand elle ne nourrit pas ses ouailles n’est soudain plus une priorité…
http://www.pcf.fr/IMG/pdf/arnaque_de_la_liberalisation_de_l_energie.pdf
Cordialement !!!
Je trouve dommage, M. URVOAS, que vous nous parliez des augmentations des tarifs d’EDF, en “tombant” sur celle ci, à mon sens, un peu facilement.
Je vous rassure, je n’aime pas plus que la majorité – totalité ? – des Français et autres citoyens, habitants notre très belle France, les augmentations…Sauf si, évidemment, celles ci se justifient.
Cependant, je peux concevoir – au regard de ce qu’on exige d’elle – que EDF ait à coeur de survivre…Car elle est en difficulté, même si cela n’est pas apparent en surface.
De l’Etat…Qui est son actionnaire majoritaire, EDF reçoit l’ordre de se battre, de faire plaisir à la population (via des tarifs “pas chers”), d’investir et de développer des énergies renouvelables tout en protégeant ses acquis. (Nucléaire)
De la Commission Européenne…Gardienne de la “concurrence “libre et non faussée” (qui dans les faits n’est ni libre (puisqu’il y a réglementation) ni non faussée (puisque des aides existent du style cas de AIRBUS/BOEING ou comment jeter par la fenêtre des milliards…!)…EDF reçoit l’ordre de faire la paix (en n’étant pas trop aggressive commercialement parlant, en aidant ses concurrents à “pousser”), de vendre l’électricité à des tarifs plus hauts (pour favoriser la concurrence…Puisque les concurrents de EDF sont dans l’incapacité de pratiquer ses tarifs…Et cela même si cela constitue une violation manifeste des traités européens !), et d’ouvrir ses acquis à ses adversaires.
A cela se rajoute le fait que, bien évidemment, l’Etat demande à EDF de ramener des dividendes, et à lui le premier…Tout en agréant au discours européen, exigeant de EDF qu’elle investisse sur le long terme, ce qui, naturellement n’est – généralement – pas compatible.
De son coté, la Commission Européenne, pourtant gardienne de la “concurrence” (sur le papier en tout cas) n’hésite pas à demander des choses inconcevables pour une entreprise, fusse t elle publique. EDF doit en effet inciter elle même certains de ses clients à s’adresser à d’autres ! Elle doit ensuite leur sauver la mise lorsque cela tourne mal !
Son Président d’honneur, M. BOITEUX, explique ainsi comment « les commerçants d’EDF avaient eu du mal à convaincre assez de leurs clients de les quitter et de passer à la concurrence » (futuribles juin 2007) avant qu’il leur faille en plus « s’ingénier par tous les moyens à les maintenir en vie » !
Autant dire qu’on demande à une entreprise – car EDF est une entreprise – de se faire hara kiri…Avec la bénédiction de son actionnaire majoritaire – l’Etat – chose qu’on n’exigerait pas de, par ex, les verriers, qui ont pourtant une situation monopolistique (à ne pas confondre avec le monopole) ni d’une société comme Microsoft, qui certes paye des amendes conséquentes à la Commission Européenne, pour ses monopoles – avérés – sur certaines niches…Mais, à ce que je sache, n’a jamais été (ni n’a accepté du reste : il est vrai que Microsoft n’a pas pour actionnaire majoritaire l’Etat américain…Et quand bien même, je ne pense pas que M. OBAMA serait assez bête pour tuer la poule aux oeufs d’or) appelée à prêter main forte à ses concurrents, ni à prospecter, en leur faveur…Sans que les charges en résultants, ne soient, à tout le moins, imputées aux dits concurrents…En raison de la “sous traitance” obligatoire – et gratuite (pour les concurrents) – qu’exerce en leur faveur EDF !
A la négligence de l’actionnaire majoritaire, s’ajoute les tribulations parlementaires. Ainsi, suite à l’augmentation des prix de l’électricité, le Législateur a voté une loi du 7 décembre 2006 prévoyant expressément le maintien des tarifs réglementés pour les particuliers et a ajouté au bénéfice des entreprises qui se repentent d’avoir opter pour la concurrence des « tarifs de retour » un peu supérieurs aux tarifs applicables aux ménages, mais toujours très inférieurs aux prix du marché. Cette première loi a cependant été, en partie, invalidée par le Conseil Constitutionnel, au motif précisément que l’obligation générale et permanente de fourniture aux tarifs réglementés est « manifestement incompatible » avec les engagements européens pris par la France.
Le Législateur est donc intervenu une deuxième fois pour cadenasser le système…Et restaurer ce que le Conseil Constitutionnel venait de mettre en péril. Il a adopté un amendement à l’unanimité et la loi Borloo de 2007 a permis de parachever le dispositif. Evidemment, comme on pouvait s’y attendre, cette loi là n’est pas passée sous les fourches du CC…Et pour cause, puisque la loi est inconstitutionnelle…Car contraire aux traités européens !
Toujours très fort, le Parlement n’a rien trouvé de mieux que de…Ne pas financer l’effort résultant de cette loi…Pour EDF ! Et comme l’Etat est l’actionnaire majoritaire de EDF, l’entreprise ne peut pas, par ex, saisir la CJUE pour dénoncer cette atteinte à la concurrence libre et non faussée, qui lui cause des frais supplémentaires.
En effet, le financement du service public de l’électricité passe par le paiement de la CSPE. Il s’agit là d’un financement plus que discutable, car contraire à la…DDHC ! En effet, chaque citoyen contribue en fonction non de ses capacités – comme le dit la DDHC en matière de “contribution commune” – mais en fonction de ses…Besoins en électricité. On peut même dire qu’il s’agit là d’un financement contraire à notre devise nationale…Au sens où la solidarité fonctionne à l’envers…Puisque les plus petits consommateurs, c’est à dire les ménages, paient un peu plus, et cela pour soulager les plus gros, c’est à dire les grandes entreprises. En témoigne la loi du 3 janvier 2003 qui prévoyait que le montant pour les très grandes entreprises – je ne parle pas des PME – ne pouvait excéder 500 000 euros par an et par site de consommation. Et la la loi du 13 juillet 2005 en faveur des entreprises fortement consommatrices d’énergie. Deux lois dont les avantages, par ailleurs…Se cumulent !
Ce financement qu’est le CSPE, compense trois sortes de charges :
-le financement du développement durable : une obligation d’achat de l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables a été instituée et pèse sur EDF.
-l’égalité géographique
-la solidarité sociale, via un “droit à l’électricité pour tous”. Une “solidarité minimum” car les personnes pouvant profiter du dit droit doivent avoir des revenus très bas (moins de 500 euros mensuels).
« Payer l’électricité à bas prix à travers les tarifs réglementés » ne fait pas partie des obligations de service public d’EDF. Il n’y a donc pas de financement pour l’obtention de tarifs attractifs. Ce qui, naturellement, pèse sur EDF…Qui doit sortir son propre chéquier, pour faire plaisir aux parlementaires…Sans doute assaillis de revendications par leurs administrés, surtout si l’on considère le fort cumul des mandats. Plus malsain encore, les entreprises qui ont bénéficié du TARTAM, en violation des traités européens, devront un matin rembourser ses aides – vécues par la Commission comme une entrave à la concurrence libre et parfaite – et les ménages devront, eux, se soumettre à la loi du marché plutôt qu’aux tarifs réglementés…On aura donc réussi l’exploit de mettre en danger EDF sans aucun profit, tant pour nos entreprises que pour les ménages…! On peut même s’attendre à ce que EDF doive payer une forte amende à “Bruxelles” pour avoir obéi à son…Actionnaire majoritaire…Lequel se verra problablement invité à pareillement sortir le portefeuille pour prix de sa violation de ses obligations constitutionnelles ! Un seul perdant là dedans : la France et les contribuables !
Rajoutons à cela qu’en plus d’affaiblir EDF, l’Etat s’est par ailleurs montré particulièrement soucieux du devenir d’un atout français : à savoir le nucléaire. Le Parlement a en effet, voté l’éloignement du remplacement de nos centrales nucléaires (trente ans avant, quarante à présent). Cela permet ainsi de se décharger de cette nouvelle dette générationnelle pour après 2020.
Jusqu’en 2010, EDF a été contrainte par son actionnaire majoritaire de pratiquer des coûts pour ses concurrents extrêmement bas, proches du tarif réglementé ! Ses concurrents réclament ainsi le droit de transformer notre vaste parc de centrales nucléaires en un patrimoine commun, où chacun peut aller se servir ! Chaque fournisseur doit pouvoir y accéder au même prix, même s’il n’en est pas propriétaire, afin de pouvoir ensuite exercer ses activités de commercialisation sans souffrir d’un handicap par rapport au premier ! Il faut donc qu’EDF partage la manne nucléaire à égalité avec ses concurrents !
On comprend dès lors qu’EDF pousse à la privatisation…Puisque son actionnaire majoritaire, s’efforce, par tous les moyens, de la détruire ! Sans parler du tort que l’Etat fait à la génération future en vendant à perte, un vrai bijou national, par paquets. Il semble que des actionnaires privés, eux, feront le choix douloureux certes mais nécessaire, de monter les prix de l’entreprise, ce qui bien entendu fera de celle ci une véritable cagnotte que l’Etat après l’avoir quasi dilapidée verra renaître ! Une spoliation envers les citoyens comme les consommateurs !
Et les faux compteurs edf, c’est quoi au fait, cette histoire?