Je suis à Paris depuis hier soir et je ne pourrai donc pas participer à la manifestation quimpéroise.
Cela m’ennuie mais il m’a semblé que ma place était dans l’hémicycle.
Compte tenu du climat économique et social général et de l’inquiétude de l’opinion sur l’avenir de notre système de retraite, je m’attends à une mobilisation importante. Il est probable d’ailleurs que dans la tête des manifestants, il n’y aura pas que le dossier que va tenter de défendre aujourd’hui le gouvernement.
Le climat général est dégradé. La sortie de crise est difficile. Le chômage et l’emploi précaire restent élevés. La situation politique est tendue. Ce sont toutes ces inquiétudes du corps social qui vont aujourd’hui s’exprimer.
Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi Eric Woerth n’a pas quitté sa fonction. Clairement, son obstination ne va pas renforcer la confiance des citoyens dans leurs représentants !
Je ne comprends pas non plus pourquoi le PS – comme la Constitution lui en donne la possibilité – ne demande pas à M. SARKOZY de s’expliquer, devant la Haute Cour, sur ses « manquements à ses devoirs (constitutionnels) dans l’exercice de sa fonction » afin de vérifier la « compatbilité » de sa « charge » avec les « actes » de ce dernier.
M. SARKOZY a pour devoir de garantir la Constitution : il s’attaque à l’article 1er de celle ci…Et remet en cause l’article 1er de la DDHC.
M. SARKOZY est le garant des traités. A ce titre, il ne devrait pas louer son Ministre de l’Intérieur, quand celui ci fait des stats « ROMS » au mépris de la DDHC qui interdit les stats ethniques…Et du droit européen, qui interdit les discriminations en fonction de la « nationalité ».
M. SARKOZY est le garant de la loi (en tant que chef de l’exécutif) : pourquoi aucun « socialiste » n’a t il demandé à M. FILLON sur quoi repose la « violence » des policiers à l’endroit des ROMS ? La loi ne prévoit, pour occupation illicite de terrains privés ou publics « que » le paiement d’une amende ! (Cf Eolas)
En vertu de quelle loi peut on les expulser ?
Rappel : tout citoyen doit obéir au commandement de la loi. Mais tout citoyen, averti que son Gouvernement commet des actes arbitraires, doit s’y opposer vigoureusement. Cf DDHC.
Ah! Seb. Ton intervention est courte et intéressante et juste.
Les autres fois je me dis que lorsque je serai à la retraite, je lirai tout tes postes.
Ou qu’alors il faudrait que je sois sur un poste à plein temps à les lire, à les digérer, et à en faire de la bonne énergie.
Bon elle ne traite pas de retraites.
Et que pensez de cet écrit d’Yves Cochet, vert sur son blog. :
http://www.yvescochet.net/wordpress/
Nous n’aimons pas la vérité. Mais les faits n’ont que faire de notre déni. Les sombres perspectives économiques et, surtout, l’immensité du désastre écologique et géologique qui s’avance doivent être reconnues, partagées et diffusées par toute formation politique sérieuse, c’est-à-dire débarrassée de l’hypocrisie de programmes qui se résument tous à : « Votez pour nous, ça ira mieux demain. » S’il est une « politique autrement », sa première qualité est d’annoncer le plus probable – une longue récession -, non de vendre une illusion – la croissance retrouvée.
A RR : je vais compiler toutes mes interventions, et vous envoyez le « roman » que j’en tirerais (lol) !!! Pour l’intervention de M. COCHET, je la trouve pour l’heure assez comique : « camarades, cessons les promesses »…Mais pour le reste, débrouillez vous !
Pour les retraites – désolé RR – je serais un peu (beaucoup, beaucoup !) plus long ! Désolé ! J’ai lu la « propagande » de l’UMP sur le blog de M. TARDY (qui est un député que j’apprécie car il est, en général, un électron libre…Un peu comme M. URVOAS)
Tiens, pendant que j’y pense : (pour le « responsable sécurité » du PS) http://slovar.blogspot.com/2010/09/gouvernement-et-ump-la-securite-cest.html
Si seulement un député PS pouvait reprendre chaque « argument » du texte pour le démonter…Allez, je me lance pour aider l’éventuel député.
1. Pour commencer…Le COR ne propose pas :
-de baisser les pensions
-l’augmentation des cotisations retraite
-travailler un peu plus longtemps (et donc augmenter l’âge de la retraite à 62 (général), 67 (pour certains)
Mais ceci (cf rapport du COR) :
-ne pas augmenter les cotisations et ne pas diminuer le montant des retraites. MAIS augmenter de NEUF ANS la durée de cotisation.
-ne pas augmenter les cotisations et ne pas allonger la durée de cotisation. MAIS accepter que le montant des retraites baissent de manière drastique : 78% à 43% du salaire.
-ne pas allonger la durée de cotisation, ne pas diminuer le montant des retraites. MAIS augmenter de 15 points le montant des cotisations pendant 40 ans (2000/2040 ; 2010/ 2050)
Il convient aussi de rappeler que ces propositions du COR sont conditionnées à une croissance de 1,75%…Ce qui n’est certes pas irréalisable, mais difficile, au regard des taux de croissance de la France sur les dix dernières années.
Rien qu’à cette étape, la « réforme » proposée par le Gouvernement et la « majorité parlementaire » est battue en brèche. Elle n’est pas crédible, au sens où elle ne ne « sauve pas le système des retraites ». Elle est « injuste » car les sacrifices que demandent le Gouvernement et la « majorité parlementaire » aux Français, ne trouvent rien qui puisse offrir une « compensation » sérieuse et motivée à ces efforts.
Si l’on ajoute à cela – et je trouve fort dommage que M. JACQUAT, le rapporteur du texte, membre du COR, si je ne m’abuse, garde le silence en la matière – que l’on ne nous a pas expliqué, concrètement, comment M. FILLON – qui n’a pas réussi à tenir une seule de ses prévisions de croissance, tout au contraire, celles ci ont été récemment baissées par M. FILLON suite à sa réunion avec M. SARKOZY au fort de Brégançon – compte garantir au pays, sur plusieurs années, une croissance d’au moins 1,75%…Condition sine qua non pour garantir les « retraites » selon les propres termes du COR…Et cela dans les trois cas évoqués.
2. Le Gouvernement – dont les membres n’ont jamais travaillé dans une entreprise pour la plupart – part du postulat que les salariés « choisissent » s’ils veulent travailler plus longtemps ou non. Or, je ne sais pas si le Gouvernement est au courant, mais…Il existe depuis les années 70 un phénomène, que les Gouvernements successifs ont infiniment de mal à réduire, à savoir le chômage. Autrement dit, il existe un marché du travail…Et ceux qui décident de l’emploi, ne sont pas les employés…Mais les employeurs. Le « choix » de continuer à travailler ou non, est donc conditionné au bon vouloir de l’employeur. Ce qui est d’ailleurs normal, puisque le travail d’un employeur consiste à ajuster ses effectifs à son activité. S’il a besoin de bras, il va employer. S’il n’en a pas besoin, il ne le fera pas…Déductions fiscales ou non. La chose est si vraie, que la Cour des Comptes passe son temps à expliquer aux parlementaires que les dites déductions fiscales sont, d’une année sur l’autre, des effets d’aubaine, pour employeurs peu scrupuleux…Et qu’elles n’ont aucun impact, tant sur l’investissement, que sur l’emploi.
Et pour cause : en dehors du fait que l’employeur doit veiller à ajuster, ses effectifs avec l’activité…Il doit, dans beaucoup de cas, veiller aussi à l’intérêt de ses actionnaires quand l’entreprise est en bourse. Or, savez vous le meilleur moyen de faire monter une action ? Programmer des licenciements, si possible massifs.
Bref, sauf à interdire demain aux actionnaires peu soucieux de l’emploi d’avoir des actions, et aux employeurs de licencier « le personnel en trop » comme dirait M. BARROSO, que cela soit fait du reste dans le conflit ou à l’amiable…Le « choix » de l’employé, salarié, est incontestablement tributaire de sa hiérarchie.
On peut donc comprendre le trouble, sinon le sentiment de colère, qui accapare les personnes qui se sont mises en grève aujourd’hui – dont je ne suis pas mais que je soutiens (mes employés ont besoin de leur salaire, en revanche mon épouse défilait) – quand ils constatent que la « réforme du quinquennat » est tributaire d’un postulat erroné, qui ferait de l’employé le maître de son emploi. Dans la « vraie vie » le salarié n’a qu’une part minime dans la pérennité de son emploi.
Si je prends, pour ex, les assistants parlementaires…Ceux ci dépendent du « bon plaisir » du parlementaire. Les pauvres sont en effet peu vernis. Non seulement ils sont tributaires des désidératas des élus – puisque le plus souvent, ils n’ont pas de « contrat de travail » (si un élu décide demain qu’aller chercher son linge chez le teinturier entre dans leurs attributions ils ne peuvent que s’y plier…Ou démissionner, ce qui, vous en conviendrez, est un « choix cornélien) mais en plus peuvent être virés aussi sec, sans préavis…A la défaveur d’une élection partielle, le « nouveau député » ne voulant pas forcément « récupérer » le pourtant dévoué et compétent assistant parlementaire de celui qu’il vient de battre (à la loyale ?) via le suffrage universel.
Pourtant, cet assistant parlementaire convoitait peut être de faire quarante années de bons et loyaux services au service du pays : mais que faire quand la « roue tourne » ? Je pense notamment à ces pauvres assistants parlementaires, qui à la suite de la dissolution de 1997, se sont retrouvés nus…Parce que M. CHIRAC, croyant bien faire, n’avaient pas pesé les risques de les voir passer d’une situation relativement confortable – la République est bonne fille – à Pôle Emploi. Si le « marché » des députés « de droite » se réduit considérablement…Doivent ils donc louer leur service à ceux qu’ils combattaient politiquement hier ? Je sais bien que les « politiques » ne trouvent guère de difficulté à le faire…Mais les assistants parlementaires me semblent moins cyniques.
79% sont inquiets pour leur retraite. L’UMP se fait une gloire de le proclamer. Je trouve, quant à moi, qu’on ne saurait trouver pareil désaveu. Si après toutes ces formidables « réformes » que la « droite » se targue d’avoir fait, justement pour les retraites…79% de nos compatriotes sont toujours à ce point inquiets, il y a quand même péril en la demeure ! Cela signifie que les citoyens ont bien vu les sacrifices qu’on leur a demandé de consentir…Mais qu’ils considèrent, manifestement à raison puisqu’on se propose de réformer à n’en plus finir…Pour « sauver les retraites » à la manière des Danaïdes, remplissant sans fin un tonneau, qui jamais ne retient l’eau dont on le remplit.
Indispensable la réforme ? Sans doute. Mais encore convient il qu’elle tienne la route. C’est à dire que les Français non seulement aient le sentiment que leurs efforts ont un impact dans la résolution du problème – ce qui ne semble pas être le cas, puisque les rapports du COR se font toujours plus alarmants – et qu’ils en tirent un bénéfice.
A écouter…
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1979
… pour aborder la question de la retraite autrement
hier, lors de la manifestation de Morlaix, je discutais avec un couple sur ce projet de réforme des retraites. A la fin, tous les trois, nous étions d’accord pour dire qu’au PS, les choses ne sont pas très claires non plus sur cette réforme, que Strauss-Khan s’exprimait peu, voir pas du tout là dessus, que Martine AUBRY semblait plus claire quand à elle
le ps ne répond en rien à la problématique du financement des retraites; les propositions du ps , qui sonnent comme des incantations, sont battues en brêche par les réalités budgétaires et démographiques; relisons le livre blanc de m rocard.
à part ça, c’est vrai que la démagogie a toujours fonctionné en politique ce qui me désole en tant qu’électeur de gauche.
la france serait-elle la seule nation occidentale à devoir s’exonérer d’un allongement de la durée des cotisations?
rappellons ici que les pays européens gouvernés par la gauche ont réalisé cette réforme.
la gauche au pouvoir ne pourra que valider cette orientation et d’autre part augmenter les cotisations retraites tout en élargissant son assiette ( stocks options, etc)
attention aux promesses intenables.
Quand on voit que Bernard Tapie va toucher 210 millions d’€, je ne crois pas que nous, les « petits » ayons de scrupules à avoir sur les retraites, ou autre chose.
Je crois que l’on peut résumer la position des Français ainsi :
-OUI à UNE réforme des retraites. (Tout le monde est favorable à la réforme, pour peu qu’elle soit bonne)
-NON à LA réforme actuellement présentée par le Gouvernement. (Qui malheureusement, ne répond pas à l’objet qu’elle se donne : garantir la pérennité du système des retraites.)
Le PS, je trouve, dans cette affaire, reste trop sur le « c’est un acquis social » et ne fait pas assez la démonstration de l’inéquité/illégitimité/inefficacité de ladite loi.
Cela me semble pourtant clairement nécessaire. Pour plusieurs raisons :
*La première est, à l’évidence, que ni le Gouvernement (à travers M. SARKOZY qui a désigné M. FILLON pour mettre en œuvre sa politique), ni la « majorité parlementaire » ne peuvent utiliser l’argument du mandat démocratique, pour opposer une fin de non recevoir aux critiques ou/et opposants à la réforme proposée.
Autrement dit, s’il n’est pas illégitime que le Parlement se prononce sur les retraites, fasse des propositions, et que le Gouvernement ait la même démarche…En revanche, le refus catégorique de l’UMP, du Premier Ministre, et jusqu’à la personne de M. SARKOZY – aux dires de votre collègue M. TARDY – de débattre sérieusement, et sans langue de bois, du contenu de cette réforme, est quant à lui profondément choquant.
Pourquoi ? Parce que ladite réforme, défendue par M. FILLON notamment – sans doute pour éviter à M. WOERTH de se prendre trop de flèches (à quand des explications du Ministre sur ses récents aveux ?) – repose sur l’option 1 du COR, qui consiste à augmenter l’âge légal de la retraite pour le régime de base à 62 ans (au lieu de 60) et pour les retraites complémentaires à 67 ans. (Au lieu de 65)
Or…Le candidat à la présidentielle de l’UMP, en 2007, défendait l’âge légal à 60 ans :
« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail. Que ce soit un minimum, cela me va très bien » (M. SARKOZY dans une interview au « Monde » datée du 23 janvier 2007.
« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail. Que ce soit un minimum, cela me va très bien. Ce que je n’accepte pas est que cela soit aussi un maximum. Quelle drôle d’idée que d’interdire aux Français de travailler plus pour gagner plus. (…) La retraite, ce n’est pas un problème d’épargne mais de travail. Si cela vous intéresse de travailler jusqu’à 70 ans et de partir ensuite en vacances plutôt qu’acheter un appartement pour vos petits-enfants, c’est votre droit. Mais en travaillant davantage, vous contribuez à résoudre le problème de l’équilibre des retraites. » (Projet de M. SARKOZY pour la France, pour le compte de votre parti, projet sur lequel vous avez vous même été élu)
Interrogé en mai 2008, le même opposait une fin de non recevoir à Mme PARISOT, au sujet d’une augmentation de l’élévation de l’âge légal à 62 ou 63 ans, proposée par cette dernière :
« Je dis que je ne le ferai pas, je n’en ai jamais parlé au pays et cela compte pour moi, je n’ai pas de mandat pour cela ». (M. SARKOZY en mai 2008 à RTL)
«Elle a le droit de dire ça, j’ai dit que je ne le ferai pas. Je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français. Je n’ai donc pas de mandat pour cela.» (M. SARKOZY en mai 2008 à RTL)
La moindre des choses, serait donc que M. SARKOZY – qui a par ailleurs promis de ne pas pas trahir, tromper, ceux qui l’ont élu ; qui a dit qu’il disait ce qu’il faisait et faisait ce qu’il disait – explique aux Français pourquoi, soudain, ce qu’il estimait être une bonne chose pour la France…Devient désormais un « nuisible ». Et que dans le même temps, le PS interroge le Premier Ministre sur la contradiction de sa charge – mettre en oeuvre le programme présidentiel (de son propre aveu) – et la dite « réforme ».
Les électeurs « de droite » – notamment les séniors (cf toutes les réactions que j’ai eu sur le sujet de ces derniers, lors de mes récentes visites de maisons de retraite – y sont très sensibles, au respect des engagements. Or, c’est eux qui vont faire la différence. Qu’ils « lâchent » le Gouvernement…Et se sera et la guerre des chefs, et la bérézina à l’UMP.
Les parlementaires, comme le Président, ont un mandat. Qui n’est pas impératif mais représentatif. Ce n’est pas un droit à faire n’importe quoi. Lorsque les élus portent atteintes au mandat pour lequel ils ont été élus, il va de soi que le Souverain a plus que droit d’avoir quelques explications sur ce changement de cap, qu’il n’a jamais agréé, et pour cause, on lui avait promis le contraire.
Pour cette simple raison, le Gouvernement – qui tire sa légitimité des élus – devrait accepter le débat sur les mesures concernant l’âge légal de la retraite. Si l’objectif est bien de pérenniser la retraite par répartition, comme nous l’affirme M. FILLON, dans son discours aux députés de ce mardi, alors il convient d’étudier avec les syndicats et le patronat (qui ne se réduit pas au MEDEF) , tous les points du projet de loi…Pas seulement ceux qui apparaissent négligeables au Premier Ministre/Président/députés de la « majorité ». (Sans l’être du reste) Le respect – des manifestants/non manifestants ; grévistes/non grévistes – commence par là. Pourquoi systématiquement chercher l’épreuve de force ?
*La deuxième raison est que si l’objectif de la loi est clair – pérenniser les retraites » – on manque clairement de réponses du Gouvernement/Président/Parlementaires sur la manière de tenir cet objectif ambitieux. Si vouloir est important…Ce n’est pas suffisant.
Actuellement, on entend beaucoup votre parti tenter de présenter son « contre projet » (ce qui est bien…Sauf qu’il manque de crédits lui aussi), dénoncer le projet de loi…Mais jamais « discréditer » le projet gouvernemental en lui même. En mettant en évidence l’absence de cohérence, les divergences, et le peu de sérieux des « gouvernants » en la matière.
Pourquoi faut il augmenter l’âge de la retraite ? Entre le Premier Ministre et « le Ministre en charge » les avis divergent…
Réponse de M. FILLON : « C’est juste une question démographique. Si nous avons choisi de proposer d’augmenter à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite, c’est parce que depuis 1950, nous avons gagné quinze années de vie. Et c’est aussi parce que l’ensemble des pays européens, sans aucune exception, a choisi cette solution. Je dirais même plus : aujourd’hui, dans la quasi-totalité des pays européens, le débat qui est engagé et que vous appeliez de vos vœux, entre opposition et majorité, entre syndicats et patronat, c’est un débat pour savoir si on passe de 65 à 66, à 67 ou 68 ans. En proposant 62 ans, le Gouvernement a fait un choix raisonnable, et en même temps un choix qui est incontournable pour assurer le financement des retraites des Français. » (A. N le 07.09.10)
Réponse de M. WOETH : “On ne savait pas qu’il y aurait une crise”. (RTL le 06/06.10)
Quand le Ministre « en charge » met en avant la conjoncture – la récession – et le Premier Ministre un élément structurel – la démographie – on commence sérieusement à se poser des questions. Car si c’est la crise qui explique les manquements de M. SARKOZY à ses promesses électorales, pourquoi est ce les salariés que devraient payer (deux fois qui plus est) pour les erreurs commises par les acteurs de la finance ? Et si c’est la démographie…En quoi le fait d’allonger l’âge légal de la retraite serait il une réponse honnête au problème ? Une politique nataliste – comme en 58 par ex ou en 1871 – ne serait elle pas une bien meilleure – et très efficace – réponse au « problème » ?
Bref, selon l’inspiration…Le projet est injuste et profondément stupide.
La chose devient d’autant plus risible à la lecture des propos de M. FILLON. La moindre des choses, quand on défend un projet de loi…C’est d’être un minimum crédible. Et pour cela, il convient de connaître un peu ses dossiers. Ce n’est – à mon grand regret – pas la préoccupation première de M. FILLON.
Celui ci nous explique que de 1950 à 2010, nous aurions gagné pas moins de quinze années de vie. Le COR ne partage pas son diagnostic. Selon lui, l’espérance de vie à 60 ans, s’est accrue de 19,2 trimestres (4,8 ans) pour les hommes et de 28,8 trimestres (7,2 ans) pour les femmes, de 1950 à 2000. Soit un allongement de l’espérance de vie, par an, de 0,39 dans le premier cas et 0,58 dans le deuxième. On est très loin des déclarations fantaisistes, de M. SARKOZY, aux partenaires sociaux, en janvier 2010, où ce dernier expliquait que l’espérance de vie augmentait « d’un trimestre par an » !
Le COR précise par ailleurs que l’espérance de vie à 60 ans, augmente de 1 an et demi tous les dix ans ! Sur soixante ans (1950-2010), celle ci n’a donc progressé que de 9 ans. Et non 15 ans comme nous l’affirme pourtant M. FILLON…!
M. FILLON nous dit également que les autres pays européens ont tous fait le choix d’augmenter l’âge de la retraite. Le seul petit souci, c’est qu’on ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable. Puisque toute la démonstration de M. FILLON repose sur l’impact démographique, il me semble bon de rappeler que la France se différencie de ses partenaires européens sur le sujet, car elle, ne souffre pas – comme l’ensemble des pays européens, à l’exception notable de l’Irlande…Qui n’a pas choisi d’augmenter l’âge légal de la retraite – d’un taux de fécondité inférieur au taux de mortalité !
Quant à prétendre que l’on discuterait déjà d’augmenter l’âge de la retraite à 69 ans par ex…M. FILLON se fourvoie. Fort des exemples du passé, et de la pratique européenne qui consiste à engager le pays à faire des efforts qui devront être assumés par une « majorité » lointaine, la plupart des Gouvernements/Parlements suivent la « loi de non engagement ».
Ainsi, contrairement aux affirmations de certains Ministres, en Allemagne, l’âge légal de la retraite n’atteindra 67 ans qu’à partir de 2029…Et cela encore, dans des conditions bien différentes de la France, puisque nous avons des annuités supérieures à celles de nos partenaires, à acquérir, pour éventuellement profiter de la retraite à 60 ans. Qui…Au passage, est une « invention » d’un certain BISMARK ! D’une certaine manière, M. MITTERRAND n’a fait que restaurer l’égalité entre les citoyens, en « nationalisant » le droit rhénan.
En effet, avec le projet de loi, la durée de cotisation sera allongée en fonction de la progression de l’espérance de vie, pour atteindre 41 ans en 2012, puis 41 ans et demi en 2020. C’est l’une des plus fortes durées d’Europe. 35 ans en Espagne en Allemagne, 36 ans en Italie, 30 ans en Angleterre.
Elle pénalise particulièrement les femmes, aux carrières plus incomplètes que celles de hommes – selon les dires de Mme BRUNEL – à cause de la maternité et au temps partiel contraint (moins « rémunérateur » en retraites). La réponse de M. WOERTH à cette inégalité en droits consiste à intégrer les indemnités de maternité dans le salaire de référence. Le « léger problème » c’est que lesdites indemnités sont largement inférieures au salaire, or les retraites sont calculées sur les 25 meilleures années de salaires. Et très sincèrement, je ne vois pas pourquoi 55% de la population française, devrait être pénalisé…Parce que la nature leur a donné la garde de la survie de l’espèce.
Autre souci en ce qui concerne les salariés ayant commencé à travaillé à 14 ans, 15 ans, ou 16 ans. Ceux ci devront toujours attendre respectivement 58 ans, 59 ou 60 ans pour partir en retraite pleine, soit 44 années de travail…Des annuités donc supérieures à ce que le régime de répartition requière. Là encore, force est de constater l’inégalité en droits.
A l’inexactitude des propos de M. FILLON, il faut rajouter les mensonges de M. WOETH.
Ce dernier n’a, en effet, pas hésité mardi après midi, devant l’Assemblée Nationale, a affirmé : « nous supprimons tout déficit des retraites à compter de 2018 ». Il s’avère que les projections du Gouvernement le contredise. On constate, en effet, un besoin annuel persistent de 15,6 milliards d’euros, même en 2020, à financer !
Autant dire que la « réforme » telle qu’elle se présente aujourd’hui ne répond pas aux objectifs qu’on lui prête. Dès lors, faut il s’étonner que les Français manifestent massivement contre celle ci…Tout en acceptant, en revanche, une réforme, pour peu qu’elle résolve, véritablement, les difficultés rencontrées ?
Je note enfin un grand absent de ce « débat » sur les retraites : le chômage. N’est ce pourtant pas lui la « clé » du problème ? Car le problème n’est pas tant, à bien y regarder, que les actifs soient moins nombreux – temporairement – que les inactifs…Mais bien que les actifs non occupés – autrement dit les chômeurs – soient, eux, de plus en plus nombreux. Si notre pays ne souffrait pas d’un chômage de masse depuis les années 70, nous ne serions pas si inquiets par les retraites, par leur financement. Que propose M. WOERTH ou M. FILLON au plan national comme européen du reste – et il va falloir taper fort pour que M. BARROSO accorde un instant d’intérêt aux « travailleurs excédentaires » (c’est le nom utilisé pour les chômeurs !) – via la Stratégie de Lisbonne II ?
Il ne suffit pas, en effet, de décréter qu’il faudra travailler jusqu’à 62 ans/67 ans, pour que cela soi. Le travailleur/salarié/fonctionnaire étant tributaire de son employeur et d’éventuels actionnaires…Comment compte on inciter les entreprises à garder leurs séniors au delà des 55 ans ? Avoir plus d’actifs inoccupés sur notre territoire ne saurait être suffisant pour pérenniser les retraites. Bien au contraire. Puisqu’on ne fera que transférer le problème de financement…A la Sécurité Sociale ! Et à Pôle Emploi !
On ne saurait, non plus, rester silencieux sur l’affirmation que le projet de loi vise à éviter à nos séniors, de se retrouver parmi les pauvres. En effet, la Commission Européenne, dans son rapport sur la “protection sociale” explique que les réformes jusqu’alors menées dans différents pays…Ce sont soldées par une baisse des pensions !
Je cite : « les réformes récemment menées dans de nombreux États membres se sont soldées par une diminution de la retraite moyenne, par comparaison avec le salaire moyen d’un travailleur moyen pour un âge donné de départ à la retraite (taux de remplacement). » (Page 5 du MEMO 07/66 daté du 19 février 2007)
L’option 1 ne permet pas, en augmentant l’âge légal de la retraite, en étendant la durée de cotisation, de garantir aux citoyens une retraite à taux plein ! C’est la Commission qui l’affirme. (Mettre M. BARROSO face à ses contradictions ne serait franchement pas une mauvaise idée, surtout si l’on considère que les Français trouve que M. BARROSO est incompétent, et que l’UE, en tant que telle, est pour le moins « envahissante »)
Le projet de loi a peut être l’ambition (l’objet) généreuse que certains lui prêtent. Mais, à l’épreuve des faits, il s’avère en contradiction avec son objet. Un peu comme les lois dites « sécuritaires » qui sont toujours très étoffées, mais qui – il suffit de lire UBU loi – se réduisent au final à des intentions sans réelle volonté de mise en œuvre (faute de donner les moyens d’y répondre à la force publique) quand ce n’est pas les obstacles juridiques qui viennent leur porter atteintes, les parlementaires ayant – et c’est un grand dommage – une propension assez curieuse à voter des projets de loi dont on connaît la faiblesse juridique, et qui sont, pour cette raison, promis à l’inconstitutionnalité (déchéance de nationalité), au bâton européen (loi sur l’audiovisuel public) ou à la maltraitance de la réalité (proposition de M. SARKOZY visant à enlever leur permis aux délinquants du 14 juillet ou 31 décembre).
Si le Gouvernement cherche réellement – comme il l’affirme – à « sauver le système des retraites par répartition » alors il convient de ne pas mentir devant les représentants du Peuple, de connaître ses dossiers, et d’avoir soin de ne pas s’opposer de manière frontale à autrui, surtout
quand le Président/le Gouvernement/la majorité parlementaire sont dans ne situation où la légitimité de leurs actes ne peut être que soulevée.
Il convient, aussi, de rechercher des solutions cohérentes, efficaces.
Quelles sont ces « solutions » ? Celles que j’ai déjà évoquées, relatives à l’augmentation des cotisations retraite, tant pour les travailleurs que les entreprises. Mais pas seulement.
*Valoriser le travail en le rendant compatible avec l’idée du bonheur
Si le travail doit être présent dans les années de vie en plus que nous a procuré les progrès de la Société humaine, est ce que cela signifie qu’on est floué, puni, défavorisé, contraint au renoncement au bonheur ? Le drame c’est que toutes les forces politiques et sociales ont dévalorisé le travail. Il y a quelques années – environ trente ans – on avait l’espoir que les avancées techniques aidant, il deviendrait plus enrichissant et intéressant.
Un espoir qui n’est plus de saison.
Qu’est ce qui a dévalorisé la valeur travail à ce point ? Simplifions : elle n’a pas résisté à l’effet conjugué des forces de « droite » et de « gauche ». Dans les années 1960/70 on a prétendu développer un modèle d’entreprise qui aurait rendu le travail moins aliénant. La droite misait sur la participation des salariés, sur un enrichissement des tâches, sur une responsabilité et une autonomie données aux différents niveaux de décision. Ainsi l’usage intelligent du progrès permettrait la malédiction biblique qui pèse sur le travail.
Malheureusement, ce capitalisme industriel a été remplacé par un capitalisme purement financier. Au passage, le travailleur a disparu du paysage. Désormais l’entreprise n’a plus qu’une finalité : non pas être rentable ce qui est indispensable et une ambition légitime, mais d’augmenter sa rentabilité. 10% tous les ans. Le travailleur n’est plus qu’un moyen, parmi d’autres, pour atteindre cet objectif. Comment dès lors le travail pourrait il garder le moindre sens dans une économie à ce point déshumanisée ? (Le travailleur ne « profite » même plus du paternalisme d’autrefois.)
Simultanément, on a vu dans le monde entier, des patrons s’octroyer des salaires qui tiennent de l’abus de bien social, non pas tant d’ailleurs en raison des sommes engrangés – contrairement à ce que semble croire M. SARKOZY, les Français n’ont pas la haine de l’argent, seulement un sens très profond de la morale (ce qui est d’ailleurs normal venant d’un Peuple qui a pris pour devise, en tout temps, dans son Histoire, des valeurs (chrétiennes/philosophiques): le Liberté, Égalité, Fraternité de notre pays n’a fait que prendre la suite du triptyque choisis par les rois de France) et du mérite (d’où l’opposition à la « discrimination » soit disant « positive » et l’affaire SARKOZY JUNIOR) – qu’en raison des atteintes aux principes de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui sont loin d’être purement philosophiques pour les Français.
Évidemment – et je ne doute pas que vous le constatiez au contact de vos administrés ou via les courriers que l’on peut vous adresser – tout ceci provoque l’écœurement bien légitime (que M. SARKOZY ne semble pas, lui, comprendre) du personnel (cadres compris) et fini par démotiver même ceux qui avaient, au départ, la plus forte des ambitions. Pourquoi donc aller travailler comme une bête à seule fin que des managers de passage fassent fortune en quelques années ? Le capitalisme financier – bien plus que les 35 h – a si bien dévalorisé le travail qu’il en a fait une anti valeur, un objet de rejet.
Aujourd’hui, pour une majorité de Français, le bonheur ne s’acquière qu’avant ou qu’après la vie active. Même les seniors, qui plébiscitent un recul de l’âge de la retraite – pour les autres – ne veulent, majoritairement, pas eux-mêmes se remettre dans le bain du travail, assimilé pour beaucoup à un passage obligé…Pour vivre…Mais qui n’apporte aucune satisfaction personnelle. Et pour cause : que l’on soit enseignant, chercheur, directeur d’agence dans une banque, commercial, ou encore simple ouvrier…On est toujours une variable d’ajustement. Pour le Gouvernement – via la RGPP – ou bien pour l’entreprise, en raison de son nouvel objectif, d’autant plus délirant du reste, qu’il est intenable sur le moyen/long terme.
Objectivement, le progrès nous a donné des moyens de rendre le travail moins pénible. On a bien adopté des machines pour accomplir les tâches pénibles qui, autrefois, exténuaient physiquement les Hommes. Mais on est passé de l’entreprise type année 1960, qui était gérée en prenant en compte l’intérêt du personnel (et pas seulement celui des actionnaires) à une entreprise financiarisée où l’on serre chaque ligne budgétaire – ce sont les fameux cost killers – en cherchant de manière obsessionnelle les moyens de faire toujours plus (d’argent) avec toujours moins de services à la clientèle, et toujours moins de personnes et de moyens.
Ce qui revient, en réalité, à appliquer à l’entreprise les obsessions de jeunes filles désireuses – parce qu’elles voient matin, midi et soir des mannequins (refaites) aux formes en apparence parfaites – de maigrir.
Pourquoi, au lieu d’augmenter bêtement l’âge légal de la retraite…Ne pas chercher à revaloriser le travail ? Ce qui pousserait, naturellement, les citoyens à travailler plus longtemps…Sans qu’on les contraigne dans un tel choix ?
Là encore, le silence du Gouvernement est un aveu de faiblesse…
En proposant de travailler sur « comment rendre les gens heureux au travail » le PS non seulement pourrait « marcher sur les plate bandes » UMP – promesse sarkozienne de revalorisation du travail – mais en plus devrait pouvoir obtenir satisfaction…Etant donné que c’est, justement, une promesse présidentielle…Et parlementaire.
Leur démocratie n’est pas pour nous
En claironnant, par-dessus les manifestants, son intention de maintenir la retraite à 60 ans, pour la France qui a travaillé tôt et la France des métiers pénibles, (à l’exception de la profession parlementaire, un métier pénible, néanmoins gratifiant), la gauche capitaliste a remis ses habits présidentiels, en vue du carnaval de 2012. Et l’ange médiatique aussitôt de sonner la retraite. Tous aux pompes! Gare aux violences! Vive le Front Populaire de Libération du Pétrole! Ce retour du sérieux français, un mélange de volupté adolescente attardée et de volonté élyséenne bornée par la nécessité mondiale, n’annonce pas qu’un retour au sérail du publicitaire et flamboyant Charente-poitou! Charente-Poitou! Il y a longtemps que la gauche réformée a donné son accord à un allongement de la durée du travail, dont l’actuelle escroquerie d’état à la retraite est la clé de voûte. En réalité, tout déjà a été décidé, hors de France, loin des manifestations, à Barcelone lors du sommet des chefs d’état ou de gouvernement de l’Union européenne (UE), en 2002. L’annus horribilis de la gauche française! Et cette chose-là, l’épine dans la rose, n’a rien à voir avec un quelconque esprit de Munich, invoqué par un imbécile des services, vert de rage. Tout au contraire, si un ancien de l’Algérie française a pu, l’espace d’un moment, se pavaner sur la scène présidentielle de 2002, la faute en revient exclusivement à la gauche et notamment aux socialistes qui ont joué la carte du populisme, contre la droite, avec le secret espoir de faire avaliser son social-capitalisme. Il ne restait plus, après le non logique au référendum de 2005, qu’à un ancien de la place Beauvau, toujours identique à elle-même, à faire jouer sa différence, en jouant au souverain captif, caïphe haï, le pauvre, on l’envie, on veut sa mort, et à décréter la révolution à refaire. Sous les feux du bordel médiatique, les vessies deviennent des lanternes.
Mais loin, très loin, en arrière de cette existence phénoménale, propre aux peuples-miniatures, où s’affrontent simili-tribuns de la plèbe et apôtres-nains de la liberté, il existe un programme économique, commun à la droite et à la gauche. La France, en effet, n’est en réalité rien d’autre qu’un protectorat européen. C’est-à-dire, comme le dit l’imbécile des services, à lunette rose, une économie sociale de marché capitaliste dont la gouvernance est décrétée trop technique pour être confiée à une masse qui ignorerait tout de la complexité du monde. C’est bien la preuve que Poutine est en avance sur son temps et qu’ici, en « Occident », comme dit l’imbécile, dans sa tête, c’est le roi des cons qui gouverne. Mais l’Europe qui trotte! L’Europe qui galope! L’Europe et hop, plus haut qu’une crotte! Eh bien, voici:
« Le Conseil européen invite le Conseil à continuer d’examiner la viabilité à long terme des finances publiques dans le cadre de son exercice annuel de surveillance, en particulier à la lumière des défis que pose le vieillissement de la population en termes de budget… Les points prioritaires porteront sur la qualité et la viabilité des finances publiques, la poursuite des réformes nécessaires pour les marchés des produits, des capitaux et du travail et la nécessité de veiller à la cohérence avec les politiques adoptées dans chaque domaine. Soucieux de relever le défi que constitue le vieillissement de la population, le Conseil européen demande que la réforme des régimes de retraite soit accélérée en vue de garantir tant leur viabilité financière que la réalisation de leurs objectifs au niveau social… Il convient de réduire les incitations individuelles à la retraite anticipée et la mise en place par les entreprises de systèmes de préretraite, et d’intensifier les efforts destinés à offrir aux travailleurs âgés davantage de possibilités de rester sur le marché du travail, par exemple par des formules souples de retraite progressive et en garantissant un véritable accès à l’éducation et à la formation tout au long de la vie. Il faudrait chercher d’ici 2010 à augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif auquel cesse, dans l’Union européenne, l’activité professionnelle. Les progrès à cet égard seront examinés chaque année avant le Conseil européen de printemps ». Citations extraites des conclusions du conseil européen de Barcelone des 15 et 16 mars 2002
La France vieillit, faisons la travailler plus longtemps pour qu’elle retrouve une seconde jeunesse, tel est le mot d’ordre de la saloperie capitaliste. Que cette dernière se porte à droite ou à gauche, la différence est devenue si mince qu’elle n’est plus qu’affaire de conviction intime. L’ennui, pour la gauche des bancs et des couloirs, est que cette communauté de destin, de partage du fromage, la droite réformée s’en bat ostensiblement les couilles. Pour la droite l’umpéniste, la gauche à proprement parler n’existe plus. Le syndicalisme négociateur et la gauche gouvernementale n’ont donc plus d’espace politique propre pour se faire entendre. Mis à la rue, ces messieurs-dames de la justice sociale, qui visent à réconcilier travail et capital, à cause que ben, oui, le monde a changé de base, faut être réaliste, espèrent se refaire, en surfant sur l’indignation massive suscitée par l’escroquerie aux retraites! Par ce déplacement « tactique » de droite à gauche, de la gauche capitaliste, le non au référendum se trouve ainsi amplifié et confirmé. Mais cette fois, l’ancien ministre-photomaton ne peut plus jouer, à l’identique, de l’Europe contre la France. Sauf à imaginer ce scénario à la fois étrange et familier: la dénonciation par l’état français d’une Europe trop allemande! Mais non! Qu’est-ce qu’on se figure! C’est qu’ils s’aiment, ces deux-là! L’occupé aux retraites et l’économie occupante. Une éclatante victoire médiatique, reproduite sur un calendrier belge, brillamment coloré. Le fascisme européen a bel et bien gagné la paix. D’ailleurs le populisme exprime des désirs d’avenir: faire ami-ami avec la droite d’affaires.
Expulsons de nos rangs, la gauche capitaliste, complice du capital!