Il faut sans doute se réjouir de la victoire ce week-end d’Ed Miliband au congrès du Parti travailliste.
D’abord parce qu’il est connu pour ses engagements sociaux très forts. Son élection va mettre un terme à une période de transition où le Labour errait entre l’amertume de la cuisante défaite du 6 mai et l’impossibilité de présenter une stratégie. Désormais, la donne va changer.
Ensuite parce qu’il incarne un espoir de renouveau non seulement pour ce vieux parti mais pour la social-démocratie européenne. Il n’est en effet pas anodin que les principaux partis de la gauche en France, en Allemagne et en Grande Bretagne en quelques mois se soient dotés d’une nouvelle direction. Souhaitons que ce renouvellement puisse favoriser la revitalisation de nos idéaux communs.
Enfin, parce qu’il démontre que la valeur n’attend pas le nombre des années. Ed Miliband à 40 ans soit 4 ans de moins que lorsque Tony Blair est entré au 10 Downing Street ou que José-Louis Zapatero fut élu président du gouvernement espagnol, et 8 de moins que José Socrates au moment de son élection comme premier ministre portugais. Et presque 20 de moins que nos présidentiables…
la presse française a peu rappelé que les syndicats font partie des institutions votantes. et que ce sont EUX qui ont largement fait basculer le vote – Ed savait bien qu’il fallait être sur une autre ligne que David, car sur la même ligne idéologique, il était perdant (écrivant cela, je ne m’en réjouis pas moins de sa victoire). Etrangement, alors qu’il est devenu de bon ton, en France, de qualifier de « social-démocrate » des positions centristes-libérales, c’est justement cette implication des syndicats dans le choix de la direction du Labour, caractéristique de la social-démocratie, qui l’a fait basculer à gauche. Qui connait la tradition britannique sait qu’il n’y a pas là de paradoxe, mais cela montre combien de clichés, de termes mal définis, sont colportés un peu partout, alimentant des discussions qui tournent en rond dans la presse. Heureusement que nos élus écrivent mieux – de manière plus logique, informée et informative – que bien les journalistes !
Jean Jacques,
Si je ne t’avais pas laissé parler au téléphone à La Rochelle, je t’aurais dit quelque chose comme ce qui suit.
Depuis la guerre, le capitalisme et la social-démocratie ont géré ouvertement ou pas notre vie commune. Ce ne fut pas toujours glorieux, mais ce fut ainsi, avec un niveau de vie démocratique minimal.
Pour l’Europe, ce fut pareil et sans doute un peu pire, naviguant sans cesse entre le fédéralisme ou pas, le faux semblant a marché jusqu’à la crise grecque, jusqu’à ce que l’Europe montre une faiblesse structurelle majeure.
Pour le PS, ça a craqué à Reims, ça se recolle depuis, avec une ligne improbable, mais c’était inévitable.
Tout cela mis dans un sac électoral, ça ne passera pas, les gens se foutent de nos histoires et je pense que leur opinion est pire.
Les gens, ceux qui peuvent voter pour nous (les autres, on n’a pas le temps d’y penser) ont bien compris que la crise financière en cours met en lumière des pratiques contre lesquelles ils sont prêts à se mobiliser suivant un schéma que les politiques doivent proposer, ce qu’ils ne font pas.
Pour l’Europe, la reconstruction s’impose et le schéma devra incorporer la relation aux régions qui va nous sauter à la gueule – Trouver un Monnet ou un Delors, ne devrait pas être impossible ?
Pour le PS, je ne vais pas avoir d’avis sur la cuisine interne qui est plus obscure que les réunions chez Lehman Brothers, mais je vais dire une vérité que tout militant, pas trop con, constate chaque jour.
Que font les militants pas trop bornés en bureautique pour ne pas mettre la main à un outil qui soit moins nul que la Coopol ?
Pourquoi en dire plus ? Trop de vérités ont été mise en lumière depuis 2007 pour que tout suive, la droite a le même problème, mais pour défendre le flouse, ça va plus vite que pour trouver comment ne pas trahir un idéal.
Effectivement…La jeunesse ne caractérise pas les « présidentiables ». Peut être parce que les moins de 60 ans ne se mobilisent pas ?
Par ex, vous M. Urvoas. Vous avez dans les…Cinquante ans, c’est çà ? Et bien pourquoi ne pas postuler pour le poste de…Premier Ministre ? Voir de Président ?
Selon ma femme – enseignante – vous avez pas mal de qualités qui pourraient vous faire « passer » la barre.
-Vous êtes gentil : et çà les Français apprécient beaucoup
-Vous avez l’air de connaître vos dossiers : les Français cherchent une personne digne du pays
-Vous avez acquis la sympathie de beaucoup de Français lorsque vous avez remis en place M. Lefebvre
-Vous êtes un élu breton : cela parait bête, mais les bretons ont la côte !
-Vous avez un sourire « Joconde » et aux dires de mon épouse cela vous donne beaucoup de charme…Ce qui est propre à vous faire apprécier de 51% de l’électorat…Mais aussi de beaucoup d’hommes qui, à travers vous, sont à même de garantir la réputation de séducteur du Français
-Vous semblez aimé la France : et çà, c’est une chose qui n’a pas de prix
Il vous manque deux choses pour obtenir le soutien des Français :
-un programme (la base de tout)
-une femme (les Français étant très attentifs au fait que le premier d’entre eux soit soutenu et puisse se confier (étant donné que les « amis » sont à mettre en guillements, il vous faut une personne de confiance) et puis on ne concevrait pas que vous alliez seul en visite diplomatique !) qui serait votre épouse (souvenez vous de la gène diplomatique durant l’amourette présidentielle de M. SARKOZY ! La stabilité que vous devriez incarner ne pouvant pas être rompu sur le plan privé)
Bon…Pour le premier, c’est un travail collectif…Pour le deuxième « manque » (parce que je ne suis pas sur de votre situation) bonne chance !