QE 85175
Date de la question : 27/07/2010
Date de réponse : 19/10/2010
Date de réponse : 19/10/2010
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Il est inconcevable que le grand Arc des alignements de Carnac ne soit toujours pas inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Dans cet ensemble que dire du Grand menhir de Locmariaquer point de mire surmonté d’une ébauche de tête. Qui saurait aujourd’hui transporter et dresser les 300 tonnes à main nue. Les Egyptiens mieux équipés ne l’ont pas fait, il a fallu attendre les Romains bien outillés à Jérusalem. Le monstre reste impressionnant même brisé vers le soleil levant, inutilement en apparence car aucun morceau, même les plus petits, n’a été réutilisé contrairement à ceux de la rangée de géants. Est-ce parce que l’énigme n’a pas été totalement levée que le classement ne paraît pas prioritaire ?
Ces alignements représentent pourtant le plus ancien témoignage humain de conception architectural d’ampleur. La roue n’existait pas, encore qu’à Kerzhero on peut voir une pierre percée qui y ressemble mais peut-être est-elle postérieure. La réaction de touristes non avertis devant les rangées de menhirs est parfois de s’exclamer : « Mais ce sont de vulgaires cailloux !». Effectivement ils ne sont pas taillés. Longtemps après ceux qui avaient levé ces pierres, la Bible faisait défense de tailler la pierre, c’eût été offensé le Créateur. A Carnac l’interdit semble avoir été respecté par les habitants si ce n’est que la tête hérétique sculptée sur le Grand Menhir. Ces ‘rustres’ savaient graver mais tenaient leurs réalisations à l’abri des regards. A Gavrinis un énorme cairn dissimule les merveilleuses circonvolutions inscrites sur les parois et qui semblent faire sens.
Un tel ensemble a fait l’objet de toutes les supputations comme un site astronomique associé à un culte correspondant. Le nom de Carnac n’est pas établi étymologiquement avec une absolue certitude. Cairn évoquant la pierre, le rapprochement est vite fait. Cependant si l’on remonte à l’époque où les Celtes sont arrivés chez les aborigènes ils ont pu reprendre à leur compte l’image que ceux-ci se faisaient de l’œuvre de leurs ancêtres, Beau = Kàer. De façon classique ce terme aurait été romanisé en Kàer nacum puis Carnac.
Beau, c’est bien le sentiment que donne malgré les manques, en particulier vu d’avion, cet agencement ondulant. C’est un mélange d’étrangeté et de cohérence qui nous pousse à la rêverie. Le géométrique KarnaK bénéficie de la reconnaissance de l’Unesco bien que la nature n’aime peu la ligne droite. L’ensemble mégalithique de Carnac est en harmonie avec la nature cette incomparable œuvre d’art.