Il était de passage à Paris et comme d’autres parlementaire, j’ai eu l’occasion de le rencontrer.
Avishay Braverman est un ministre travailliste israélien chargé « des minorités », c’est-à-dire en réalité des Arabes israéliens.
Ceux qui me font le plaisir de me lire connaissent mon intérêt pour la démocratie israélienne et dès lors, ma consternation pour ce qu’est devenu le parti travailliste. Réduit à un simple rôle de force d’appoint avec ses 13 députés (sur 120), si les élections avaient lieu aujourd’hui il en perdrait encore la moitié.
J’espérais donc rencontrer un artisan de son redressement. Beaucoup de choses dans le parcours d’Avishay Braverman militaient en ce sens, et notamment le fait qu’il ne soit entré que très récemment en politique (2006) après avoir effectué l’essentiel de sa carrière dans les milieux universitaires (il fut président de l’université Ben Gourion pendant 16 ans) et les organisations internationales (banque mondiale).
Las, je dois reconnaître que même s’il arrivait à la présidence du parti qu’il compte disputer à Ehud Barak, il ne me semble pas que la ligne politique en soit profondément modifiée. Certes, au sein du gouvernement israélien la solidarité n’existe pas et les décisions se prennent toujours par un vote en conseil des ministres, mais comment par exemple accepter de cohabiter avec un extrémiste comme le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ou ne pas rompre avec Benyamin Netanyahu qui a déposé un projet de loi exigeant que tout candidat à la citoyenneté israélienne promette loyauté « à l’Etat juif et démocratique d’Israël » ?
Je pense que cette incroyable demande de reconnaissance d’un « état juif » demandée par Israël n’est pas un aveu.
Depuis la création d’Israël, ce sujet est présent dans la tête de chacun, juif ou palestinien, les minorités de chaque camp étant traitées comme des citoyens de seconde zone ou expulsés chez l’autre.
La région n’a jamais intégré la notion de laïcité.
Religion contre religion, ils en prennent pour mille ans !