Il me faudra évidemment un peu de temps pour tirer des conclusions de cette très intéressante découverte du système de sécurité en vigueur au Canada.
De la Gendarmerie Royale du Canada à la Sûreté du Québec en passant par le Service de Police de la Ville de Montréal ou le département de Police de Vancouver, j’ai pu en une semaine avoir un aperçu à peu près complet de la structuration des forces. C’était l’un de mes points de curiosité : comment territorialiser la police en articulant son action avec celles des élus. Je ne suis pas certain que tout soit transposable mais je reviens avec la conviction de la nécessité de « stratégies locales de sécurité »…
Autre leçon : on peut lutter efficacement contre les violences physiques aux personnes. Alors qu’elles ne cessent de croître en France depuis que Nicolas Sarkozy est devenu ministre de l’Intérieur, au Canada, elles régressent chaque année. Peut-être faut-il trouver une explication dans le fait que les forces de sécurité conçoivent leur rôle comme devant assurer à la fois de la prévention, de la dissuasion, de l’interpellation et de la répression alors qu’ici le gouvernement n’attend d’elles qu’elles se contentent de garantir l’ordre public ?
Enfin, et cela nous donne des idées pour demain quand la gauche gouvernera : oser faire confiance aux policiers et aux gendarmes, leur reconnaître une capacité de discernement et ne pas en faire, comme l’aurait dit Illich « les outils de leurs outils ».
j’espère que tu es revenu avec plein d’idées!!maintenant en France le mot « prév »ention » ne fait plus partie du vocabulaire des centres de formation de la police et de la gendarmerie,le mot d’ordre est répression et tiroie caisse!Quel dommage
« …des idées pour demain quand la gauche gouvernera : oser faire confiance aux policiers et aux gendarmes… »
Ceci me fait penser à une mésaventure.
A l’époque ou j’étais chargé de sécurité dans une résidence pour séniors.
Une locataire qui n’avait plus toute sa tête est allée déposer une plainte au commissariat de l’arrondissement puisque d’après elle un bijou d’une grande valeur avait disparu de son logement sans effraction.
Après enquête auprès de la famille, qui a confirmé la possession de bijoux de valeur, la police a orienté son enquête dans ma direction.
Ce qui est normal puisque nous étions 2 à avoir un passe général permettant l’ouverture des logements en cas d’alarme incendie. La deuxième personne étant la directrice de plus de 50ans, on a préféré venir frapper à la porte du pti jeune de 35.
Un matin, ça frappe à la porte.
J’observe via le « juda » et je vois 4 personnes…. j’ouvre….
- »Bonjour monsieur c’est la police »
Je les invite à entrer et ne suis pas étonné car des bruits de couloirs (il y en a beaucoup dans une résidence pour séniors) laissés penser que je pouvais être à l’origine de la disparition du bijou.
Bref… Un des policiers m’explique la situation, je lui réponds que je la connais et que je pense que cette dame perd la tête.
J’enchaine par un: - »vous pouvez fouiller si vous le souhaitez »
Le policier me demande de signer une autorisation et la fouille commence.
Pour faire court, les policiers était à la recherche d’une bague avec un gros solitaire. Ils ont fouillé partout dans la maison, ont trouvé 2 bagues qui appartenaient à ma copine.
L’un deux a pris les bagues et est descendu voir la plaignante afin de voir si elle en reconnaissait une. 5 minutes plus tard le policier est remonté… il venait d’observer que la plaignante portait à son doigt la bague qu’elle avait déclaré volée.
Les policiers ont tout stoppé, on présenté des excuses et sont partis en me demandant de passer pour une déposition. 30 minutes plus tard j’étais dans le bureau de l’OPJ.
J’en profite pour lui dire que j’ai eu de la chance car si la bague n’avait pas été vue au doigt de la personne, je restais le principal suspect.
Le policier m’a répondu:
- « et encore vous observerez que je ne vous ai pas placé en garde à vue ! Ceci ne plait pas à mes supérieurs mais je refuse de mettre systématiquement les personnes en G.A.V, je suis de l’ancienne école. »
Je lui réponds alors que ça ne doit pas être simple pour lui surtout avec tous les débats sur la politique « du chiffre » et il me répond:
- « Moi ce n’est pas un problème car j’ai pratiquement terminé ma carrière. Par contre il faut s’inquiéter pour tous les jeunes qui sont entrés dans la police depuis l’air Sarkozy. Ils n’ont pas d’autre repères que ce qu’on leur impose actuellement et ce n’est pas une bonne chose pour l’avenir »
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Voilà, c’était il y a 1an et demi et hélas je pense que même avec le retour de la gauche il faudra du temps pour changer les mentalités. Et ce n’est pas l’actualité qui nous fera penser le contraire.
Pourquoi « attendre » quand « la gauche gouvernera » ? La « gauche » peut très bien commencer le travail dès 2011…En se bougeant un peu pour obtenir les fameux votes nécessaires pour renverser le Sénat. (Et pourquoi donner la présidence du Sénat à l’un des siens !)
Ce serait, d’ailleurs, un excellent moyen de démontrer à tous que la « gauche » a évolué, sur le thème de la SURETE depuis l’ère Jospin. Avec une majorité au Sénat, une majorité « locale »…La « gauche » est capable de démonter sa CAPACITE, sa COMPETENCE, et aussi ses VERTUS dans l’exercice du pouvoir…Pour ainsi déloger M. SARKOZY, non pas seulement par les mots ou les critiques, mais par un véritable exercice de démonstration !
Et puis, si c’est GOUVERNER que veut « la gauche » alors il convient de « travailler » l’élection LEGISLATIVE. Laquelle est bien plus IMPORTANTE que la présidentielle.
Preuve à l’appui :
-une majorité pour le Président ? Youpi ! Dix jours plus tard ? Branlée ! Et oui, on a un Président…Aie, aie ! Pas de majorité législative, donc pas de Premier Ministre « de notre bord » !
-une majorité législative ! Yes ! Dix jours plus tard, le Président est élu. Génial ! Ca change quoi ? Rien ! On a toujours NOTRE Premier Ministre !
Juste pour finir…Pourriez vous, éventuellement, dire quelque chose concernant M. HORTEFEUX, ex Ministre de l’Intérieur ?
Celui ci envisage de « reprendre » son mandat de député européen ! Alors qu’il y avait (sans contrainte) renoncé !
http://blog.lefigaro.fr/social/2009/06/hortefeux-ou-la-non-tentation.html
A l’heure où tant de Français sont dégoutés par le manque incroyable de dignité de leurs « représentants »…Et vivent une situation des plus difficile sur le plan de l’emploi, il me semble qu’il serait bon que le PS (par votre personne ou non) rappelle quelques points d’importance :
1. M. HORTEFEUX a « bénéficié » d’une loi d’exception lors des élections européennes, qui contredisait la pseudo « fermeté » présidentielle sur la question
http://sitemap.dna.fr/articles/200901/29/les-ministres-elus-siegeront,infos-nationales,000013011.php
2. Alors qu’il a été démissionné de son poste…Il entend récupérer celui dont il ne voulait pas auparavant. Cette pratique est, à l’évidence, scandaleuse. D’une part, parce que M. HORTEFEUX, loin d’avoir soudain pris une passion pour l’Europe, manifeste le plus haut mépris pour le vote de son Souverain…Et cela une deuxième fois. D’autre part, il le fait à la suite de son éviction du Gouvernement, en raison de son incapacité totale à servir la France.
J’aimerais savoir, au juste, dans quelle profession ou mandat, il est possible de « changer d’avis » après avoir clairement refuser un poste. Par ex, M. BORLOO a fait savoir qu’il avait refusé la place de Ministre des Affaires Etrangères. Si demain, il voulait « récupérer » cette place…Le pourrait il ? En vertu de quoi, les citoyens seraient ils, eux, « coincés » dans leur vote…Quand le Président de la République, et M. FILLON ne le serait pas ?
Du reste, l’élection est une phase visant à « consacrer » une personne, en vue d’établir un lien de confiance avec elle : la représentation. Elle s’apparente, en quelque sorte, au mariage. Sauf qu’en lieu et place d’un mariage entre deux personnes, on se trouve ici dans le cas d’un mariage entre la France et des personnes élus par ses enfants.
Est il bien normal que la France soit la seule « mariée » à ne pouvoir refuser sa main…Après que son promis lui ait refusé la sienne ? Je ne connais peut être pas bien le droit, mais je crois que lorsqu’un des fiancés dit « je le veux » et que l’autre refuse sa main…Le « je le veux » perd aussitôt son caractère légal, et restaure la liberté de celui qui a prononcé la parole consacrée.
Autrement dit, la fiancée peut convoler avec qui elle souhaite. Elle n’est pas tenue pas son engagement premier…Si celui avec qui elle devait initialement contractée, a décidé de refuser sa main pour l’offrir à d’autres.