Hier, j’ai passé ma matinée au tribunal de grande instance de Créteil.
Deux juges ont accepté de m’accueillir dans leur cabinet pour découvrir leur travail. Ainsi pendant deux heures, j’ai assisté aux audiences d’un juge pour enfants et ensuite pendant le même laps de temps aux entretiens d’un juge d’application des peines.
Evidemment, ce ne furent que des impressions mais elles confortent deux convictions.
Tout d’abord, le fait que la justice est réellement dans un état de délabrement. Pas de greffiers, des locaux où la peinture s’écaille, des meubles récupérés auprès d’entreprises voisines, des ordinateurs antédiluviens… Comment dans ces conditions, le justiciable peut-il avoir le sentiment que son dossier va être traité avec la sérénité nécessaire ?
Ensuite, la certitude qu’un mineur n’est pas « un majeur en réduction » mais un adulte en devenir. Evidemment la question de la récidive est essentielle mais pourquoi ne pas porter l’effort sur la commission de la première infraction ? Voilà pourquoi il ne faut pas abdiquer et toujours privilégier les mesures éducatives avant d’en appeler à la répression.