Electorat dépité, succès rose sans éclat, droite à la peine, extrême droite prégnante. A quatorze mois de la présidentielle de 2012, le paysage politique ne respire pas la sérénité. Ni pour l’UMP au pouvoir, ni pour mon parti. Ce scrutin restera comme celui des frondeurs.
Fronde n° 1 : le désenchantement des électeurs s’installe dans le paysage politique. Malgré les appels à mobilisation, l’abstention reste écrasante. La colère, le désarroi et la lassitude des électeurs quelque soit leur milieu, leur profession ou leur lieu de domicile rendront votes et reports de voix plus aléatoires que jamais.
Fronde n° 2 : le FN. Les projecteurs braqués sur Marine Le Pen laissent dans l’ombre ce qui est le coeur de ce vote : un désaveu massif du Président de la République. Certes la droite peut toujours se rassurer sur la leçon artificielle d’un scrutin où moins d’un électeur sur deux s’est déplacé, où le contexte de crise économique, internationale, nucléaire, ne favorisait pas le pouvoir en place. Mais il n’empêche. Dès lors que Nicolas Sarkozy n’a de cesse que de chercher à récupérer depuis cet été la rhétorique frontiste et en dépit d’une posture internationale qui a fait consensus, la sanction a été brutale au premier tour pour le parti du Président et confirmée au second, même si la défaite est moins pire qu’il ne l’aurait cru. C’est dire.
Fronde n° 3 : face au coup de semonce contre l’UMP, les centristes peuvent-ils accepter sans broncher son positionnement ? À un an du grand rendez-vous, il faudra beaucoup d’énergie à un Nicolas Sarkozy affaibli pour réunir la famille de droite et la persuader de l’impératif d’un candidat unique.
Fronde n° 4 : à gauche, le vote d’hier pourrait ouvrir une funeste compétition entre les prétendants socialistes à la présidentielle. Qu’aucun n’oublie que sa seule mission dans cette année 2011 est de contribuer à unifier le PS en finalisant notre projet et en bâtissant nos alliances. L’ambition est légitime mais elle ne doit pas aveugler.
Fronde n°1 : Comment enchanter l’électeur quand l’mage de l’élu est sans cesse brouillée par dérision ou par ignorance ?
Fronde n°4 : Unifier le PS en laissant dans l’ombre tout ce qui divise va nous conduire à l’échec: qui propose une piste dans nos problèmes avec le Sud ? qui remet en cause le pouvoir dans les entreprises ? que veut-on sacrifier pour que la R&D soit au niveau nécessaire ? etc…
Il faut quand même ne pas être rabat-joie. Ok, pas de triomphalisme, mais une bonne petite bouffe pour fêter cela sera la bienvenue.
Question subsidiaire : ces résultats sont-ils suffisants pour faire basculer le sénat ?
Petite bouffe. Le résultat est loin d’être mauvais dans le Finistère. Mais il y a aussi les 3 pertes de sièges en Cotes D’Armor,dans … Je crois qu’il fallait dire aux électeurs le basculement du sénat était en jeu… que ce n’était pas que local.
Lorient Nord et FN : inquiétant.
Oui,il ne faut pas s’aveugler.
Si je me fais une petite bouffe, ce ne sera pas pour cela.
« Electorat dépité, succès rose sans éclat, droite à la peine, extrême droite prégnante. A quatorze mois de la présidentielle de 2012, le paysage politique ne respire pas la sérénité. Ni pour l’UMP au pouvoir, ni pour mon parti. Ce scrutin restera comme celui des frondeurs. »
Des frondeurs ? Pas sur ! Plutôt des idéalistes trompés par des partis « de Gouvernement » qui ne sont plus capables de parler de la France et surtout d’agir pour elle. Rappel : la France est (en principe) le pays que les partis doivent servir. Les Français tolèrent généralement que les élus se « servent » mais à condition qu’à coté, il y ait une contrepartie bénéfique pour le pays.
Actuellement, c’est du moins mon point de vue (partagé par mes clients, mes fournisseurs, ma famille et la plupart des voisins) on a plus l’impression que les partis « de Gouvernement » nous font un remake de la guerre Armagnacs contre Bourguignons et que la France dépérit en attendant.
« Fronde n° 1 : le désenchantement des électeurs s’installe dans le paysage politique. Malgré les appels à mobilisation, l’abstention reste écrasante. La colère, le désarroi et la lassitude des électeurs quelque soit leur milieu, leur profession ou leur lieu de domicile rendront votes et reports de voix plus aléatoires que jamais. »
Et bien ! Il est temps de s’en rendre compte ! Dès les communales, on pouvait faire ce constat…Voire même avant. A se demander si les « politiques » ont compris la leçon du 21 avril 2002 : les Français veulent que les politiques fassent de la…Politique (au sens noble du terme). Serait ce trop demandé ?
« Fronde n° 2 : le FN. Les projecteurs braqués sur Marine Le Pen laissent dans l’ombre ce qui est le coeur de ce vote : un désaveu massif du Président de la République. Certes la droite peut toujours se rassurer sur la leçon artificielle d’un scrutin où moins d’un électeur sur deux s’est déplacé, où le contexte de crise économique, internationale, nucléaire, ne favorisait pas le pouvoir en place. Mais il n’empêche. Dès lors que Nicolas Sarkozy n’a de cesse que de chercher à récupérer depuis cet été la rhétorique frontiste et en dépit d’une posture internationale qui a fait consensus, la sanction a été brutale au premier tour pour le parti du Président et confirmée au second, même si la défaite est moins pire qu’il ne l’aurait cru. C’est dire. »
Tout a fait. Néanmoins, le PS est aussi sanctionné…Parce qu’il ne fait pas son travail. Sinon, il y aurait eu une « vague rose » et pas une « vaguelinette » rose ! En fait j’ai l’impression qu’on « revit » 1789 :
-1789 : espoir immense placé sur Louis XVI (Sarkozy en 2007)
-1790 : espoir immense placé sur l’Assemblée Nationale Constituante (victoire du PS aux régionales et communales)
-1791 : relative popularité du roi, jusqu’à Varennes puis « radicalisation » des partis et arrivée dans le jeu politique d’un certain Robespierre (Sarkozy retrouve un peu de popularité avec la présidence de l’UE…Puis le FN débarque puisque le personnage commence à de plus en plus nuire)
« Fronde n° 3 : face au coup de semonce contre l’UMP, les centristes peuvent-ils accepter sans broncher son positionnement ? À un an du grand rendez-vous, il faudra beaucoup d’énergie à un Nicolas Sarkozy affaibli pour réunir la famille de droite et la persuader de l’impératif d’un candidat unique. »
Les « centristes » sont des traitres en puissance. Ils l’ont toujours été, je ne vois pas pourquoi cela changerait. Ce qui est sur, c’est que M. SARKOZY est entrain de perdre son coté « naturel » comme le confirme « autheuil » en expliquant que M. FILLON n’aurait pas rappelé la chose, si la question ne se posait pas.
Cependant, là encore, il convient de se souvenir des leçons de l’Histoire…Puisque celle ci passe les plats. Sauf à ce que se démarque un candidat plus « naturel » que l’actuel Président, ses soutiens ne le lâcheront pas. Pour « remplacer » Louis XVI, il a fallu Napoléon Bonaparte. Voyez vous un bonapartiste à l’UMP ? Moi pas.
« Fronde n° 4 : à gauche, le vote d’hier pourrait ouvrir une funeste compétition entre les prétendants socialistes à la présidentielle. Qu’aucun n’oublie que sa seule mission dans cette année 2011 est de contribuer à unifier le PS en finalisant notre projet et en bâtissant nos alliances. L’ambition est légitime mais elle ne doit pas aveugler. »
C’est justement l’utilité des primaires. Celles ci auront le bon point de favoriser une compétition basée sur les arguments de chacun avec les militants comme « juges » finaux. Et le candidat choisi pourra s’appuyer sur cette légitimité…En espérant que les « déçus du suffrage universel », qui préfèrent nettement les combines entre « amis », auront cette fois ci le bon ton d’être bons joueurs.
Juste un dernier point : IL FAUT ARRETER D’ETRE OMNUBILE PAR LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES !!!!! « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » tel doit être la devise du PS.
Au lieu de se déchirer (publiquement en plus) en politique politicienne de bas étage, pourquoi le PS ne se donnerait il pas les moyens d’être gagnant à tous les coups ?
Alors voilà, pour ma part, ce que je souhaiterais :
1. Le PS arrête de penser à 2012 et se concentre sur 2011 : les sénatoriales. Je crois qu’il y a du boulot en suffisance pour convaincre les maires « sans etiquette » ou pas, de voter pour le PS, en vue de faire tourner le Sénat.
Objectifs :
-fragiliser M. SARKOZY (qui sera encore moins un candidat « naturel ») et rendre les choses plus difficile au Gouvernement : bref, montrer l’utilité du PS dans la vie politique française (sans majorité au Sénat, dur dur de faire adopter des lois scélérates !)
-avoir un point d’appui : si le PS perdait « les présidentielles » il garderait une forte position grâce au Sénat. Le Gouvernement ne pouvant, assurément, pas utiliser tous les matins « l’urgence » ou encore « la primauté de l’Assemblée » dans tous les domaines
-protèger les députés maires : en ayant une « base » forte au Sénat, c’est l’assurance pour le PS de garder un poste pour les députés « cumulards » dans l’éventualité d’une défaite aux « présidentielles ». (Dès lors qu’on part du principe que le député a besoin de l’étiquette de son parti pour être élu…Ce qui ne vous concerne pas M. Urvoas, vos mérites suffisent)
2. Un plan de campagne pour les législatives. Je commence à en avoir marre que le PS, qui a connu la cohabitation, ne comprenne toujours pas que :
-victoire législative = victoire présidentielle
-victoire présidentielle ne prélude pas forcément victoire législative
Bref, pourquoi choisir une opération risquée…Alors que le PS pourrait facilement faire une superbe campagne législative visant à promouvoir ses députés, en vue d’obtenir un Premier Ministre qui, même avec un Président « élu au suffrage universel » UMP, mettra en oeuvre la politique qu’il aura défini lui…Pas le Président ?
Souvent, je me dis qu’on est idiot à « droite »…Mais à « gauche » on ne fait pas mieux, en se focalisant sur une élection qui, symboliquement et en terme de vote, est importante…Mais ne détermine pas l’action du Gouvernement, laquelle est définie par le seul PM…En fonction des législatives !
D’où troisième demande : quand va t on remettre le calendrier électoral à l’endroit : d’abord les législatives…Ensuite présidentielles ? L’inversion du calendrier, si elle servait M. JOSPIN (en cas de victoire) était pour le moins une mauvaise idée au sens où elle fait trop dépendre les législatives du « correctif » présidentiel…Alors que ce devrait être l’inverse, si, comme le prétend le PS, il faut redonner une place imminente au Parlement.
Tous les « choix » actuellement fait par la « droite » vise à « présidentialiser » la vie politique française. Mais pourquoi la « gauche » tombe t elle dans le même piège…Au lieu de favoriser le Parlement ? Comme elle le clame en toute circonstance ?