C’est la fête du travail alors bien sûr, je pense d’abord à ceux qui en cherchent et à ceux dont l’emploi est menacé.
Aux 168 salariés de Girex-Mazal qui espèrent que les projets des deux repreneurs potentiels de leur société sont viables, à ceux de Cummins, l’employeur industriel privé le plus important dans notre ville dont l’avenir n’est pas encore totalement serein et évidemment aux 50 salariés de chez HB-Henriot dont l’entreprise a été placée en redressement judiciaire depuis le début février.
Vous pouvez d’ailleurs faire un geste de solidarité pour contribuer à assurer un avenir à cette manufacture en achetant – uniquement par internet – un objet emblématique qu’elle vient d’éditer. Il s’agit d’un cochon tirelire revêtu de sa parure Gwenn Ha Du.
En le faisant vous contribuez au maintien de l’emploi à Quimper, vous confortez les ventes de l’entreprise et vous lui donnez les moyens d’attendre avec un peu plus d’optimisme la venue d’un repreneur. Faites vous plaisir et cliquez ici.
-Girex Mazal : je ne crois pas que la question soit de savoir si « les projets sont viables ». Je pense surtout qu’il conviendrait de savoir si les « repreneurs » ont suffisamment de lucidité pour comprendre comment fonctionne un marché, pour définir (par la suite) une stratégie.
Pourquoi, en effet, Wockhardt (le groupe qui detient Girex) n’a t il pas réussi à percer ? Parce qu’il n’a pas analysé le « marché » français comme il aurait dû le faire. Résultat ? Quand ils ont tenté de venir proposer leurs génériques…Les géants du secteur leur sont tombés dessus, et les nouveaux arrivants ont fait barrage (en alliance avec les autres) D’où la sensation de s’être fait « arnaqué » !
Personnellement, j’espère que la société sera reprise par Elixens. Ils ont une direction plus « intelligente » et sont sur un marché où ils ont déjà réussi à percer (non sans difficulté).
Certes, derrière Elixens il y a un groupe – et donc des actionnaires – alors que Genopharm est indépendant…Néanmoins, je trouve que la démarche de Géno est un pari quand celle d’Elixens s’inscrit dans une stratégie à long terme.
De plus, Elixens fait son beurre sur le marché français et le marché anglais -prioritairement – et s’inscrit dans une démarche « naturelle ». C’est donc un groupe qui aura tout intérêt à garder une image flatteuse et liée au pays (la France symbolise le luxe, la beauté) et qui n’aura pas une concurrence étrangère forte sur son secteur. (Non seulement il est dans la place mais en plus la parfumerie reste très liée à la France)
Ce qui ne sera pas le cas pour Genopharm…Qui peut très bien faire du générique partout où il veut et qui, surtout, fait un pari sur l’avenir, sans réelle vision. J’entends par là que le caractère « indépendant » de la société peut charmer, au premier abord, mais pour entrer dans les génériques, il va falloir des investissements et payer des droits d’entrée qui ne seront pas légers. Alors que Elixens a déjà conquis ses actionnaires, leur a déja distribué des dividendes, les a déjà conforté dans une sécurité de placement. Si on leur demande d’investir, ils le feront. Et cela d’autant plus qu’ils resteront dans le « connu ».
Chose importante, aussi : Girex ne vient pas sans rien. Il a un savoir, une trésorerie fragile mais qui tient. Ces choses là intérèssent les actionnaires…Pas nécessairement les indépendants.
-HB Henriot a également des atouts – son savoir faire, son image international, son histoire – et je pense que la reprise se fera facilement. Pour peu qu’on donne à cette entreprise un vrai VRP. Cette société vit depuis trop longtemps sur ses lauriers…Résultat, quand la concurrence est venue, elle n’a pas su faire face…Ou plutôt à choisi de rivaliser avec les Chinois, ce qui est impossible, vue qu’on a une monnaie européenne stupide et un coût du travail plus important que ceux des Chinois. D’ailleurs, même en donnant le coût salarial des Chinois aux Français, on n’obtiendrait pas grand chose, puisqu’ils ont d’autres « avantages » : une discipline de fer par ex, une absence totale de révolte envers les chefs, et surtout un régime politique autoritaire qui leur interdit de vendre leur force de travail à un coût plus important.
Le seul creneau porteur, c’est donc la fameuse « marque française ». Au lieu de faire dans le bas de gamme plus cher que les Chinois, il vaudrait mieux faire dans le milieu de gamme/haut de gamme avec un prix qui se comprend. Bref, faire tout l’inverse de ce qu’on a donné à faire à cette société pendant trop longtemps.