Ce mardi, l’Assemblée va se prononcer par un vote solennel sur une proposition de loi déposée par l’UMP qui concerne notamment le développement de la formation en alternance et de l’apprentissage.
Ce sont des leviers nécessaires pour concilier la scolarisation et l’insertion des jeunes dans le monde professionnel. Il était donc aisé de bâtir un consensus.
Mais comme à chaque fois que la question est posée, la droite en fait un bélier pour faire passer sa vieille idée d’abaisser l’âge légal de l’apprentissage à 14 ans.
Une première brèche avait été ouverte par le gouvernement Raffarin. Le texte d’aujourd’hui est un second coup de boutoir. Elle autorise les entreprises à signer des contrats d’apprentissage dans la 15è année du jeune et l’étend à l’emploi saisonnier et à l’intérim. En acceptant une des plus archaïques revendications patronales, la majorité brise deux principes fondamentaux de notre code du travail : l’interdiction du travail des enfants et le maintien de la scolarisation jusqu’à 16 ans.
Comme toujours on habille ces reculs de doctes considérations sur l’échec scolaire et la nécessité d’offrir aux jeunes des filières nouvelles de professionnalisation. Mais revenir au travail à 14 ans est le contraire de la modernité. C’est retourner aux conceptions du siècle dernier. C’est faire de la jeunesse une main d’œuvre bon marché. C’est abdiquer la grande idée républicaine que l’école est la meilleure porte d’entrée vers le travail et la promotion professionnelle.
Pas d’accord . J’ai enseigné en collège et c’est une heresie que le collège unique car on maintient des élèves en situation d’échec contre leur gré. Instruire au maximum part d’un bon sentiment mais certains n’ont pas de capacité intellectuelles et sont plus heureux dans le concret. à la fin de la 5 ième il devrait y avoir des filières diverses.
On voit déjà l’évolution : moins de bac généraux ( 55 à 50 % en quelques années) et hausse du bac pro.
Il serait temps de considérer plus justement les travaux manuels et reformer les régimes d’assistés comme les intermittents du spectacle .
105.826 allocataires ont été indemnisés au cours de l’année 2010 . L’Unedic leur a versé 1,276 milliard d’euros. Pour 223 millions de cotisations versées.Source Les échos…
Je suis entré en apprentissage, dès mes 14 ans, en 1966.
Même si cela s’est très bien passé au niveau professionnel, j’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Car, l’immersion à 14 ans, seul dans le monde des adultes, nous a volée une partie de notre adolescence. Les « anciens » se chargeant souvent de nous déniaiser… Et j’étais loin d’être le plus mal loti.
Et, point de vue santé, aujourd’hui, c’est IRRESPONSABLE de vouloir mettre un enfant au contact de matières dangereuses dont il sera plus sensible, vu son âge.
Salutations,
Etant donné mon jeune âge, je ne me permettrai pas d’émettre ici un avis péremptoire sur à la légitimité ou non du fameux collège unique (même si la récente lecture de Jean-Claude Michéa m’enfonce un peu plus dans un sens que ne partage visiblement pas l’auteur de cet article). Une chose me frappe par ailleurs : l’argument ultime des « conceptions du siècle dernier », ou comment disqualifier ses adversaires en se parant des attributs progressistes. « Ce qui nous incite à revenir en arrière est aussi humain et nécessaire que ce qui nous pousse à aller de l’avant » disait pourtant Pier Paolo Pasolini.
Je sais bien sûr qu’il ne s’agit là que du jeu politique. Dommage, notre école méritait peut-être mieux.
Un ancien étudiant brestois de l’excellent professeur que fut M. Urvoas.
Bonjour,
Des 3 commentateurs, je me retrouve plutôt du côté de Valy. Dans mon cas, j’ai failli partir à l’apprentisage à 14 ans. Mes résultats étaient médiocres, voire mauvais du fait de médicaments que je prenais. Finalement, une intervention externe a fait que je suis resté un an de plus. Indépendamment, on a arrêté les médicaments. Je me suis réveillé.
J’ai fini major de mon école d’ingénieurs. Je suis Bac +8, directeur, …
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A l’époque c’était le plein emploi. Actuellement, il faut armer nos jeunes et ne pas dévaluer les métiers manuels et les filières technos.
14 ans, c’est beaucoup trop jeune. J’en connais beaucoup comme Valy qui regrettent.