Public-privé combat commun

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Aujourd’hui les deux réseaux d’enseignement sont en grève. Présent à l’Assemblée, je ne pourrais me joindre au cortège quimpérois et je le regrette.

Cette nouvelle manifestation n’est pas un rituel. Et de ce point de vue le ministre a tort de la banaliser. Elle traduit une exaspération profonde des enseignants et des personnels.

On se rappelle peut-être ce paradoxe terrible où l’on vit le ministère de l’Éducation nationale contraint de « faire de la retape » auprès du grand public dans une récente campagne de communication pour recruter des enseignants en pleine période de suppressions massives de postes !

Ce formidable métier n’attire plus ! Et comment ne pas le comprendre : des rémunérations assez basses, des élèves de plus en plus difficiles, des classes qui se chargent, des garanties d’emploi stable moins évidentes qu’il y a vingt ou trente ans… Face à ce désenchantement généralisé, les vacances scolaires et le plaisir de partager son savoir avec des enfants pèsent de moins en moins.

Voilà en quoi n’en déplaise à Luc Chatel cette grève est particulière. Elle est le  symbole fort et le signe d’une morosité partagée par les deux réseaux d’enseignement.

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4 réponses à Public-privé combat commun

  1. baillergeau dit :

    Cette manif commune public/privé me laisse pantois!
    Le public ne défend plus le service commun pour tous, contre celui du privé qui poursuit un débat d’hier et une idée du « futur » : une école spécifique pour ceux qui pensent qu’une école pour tous conduit au communisme ! Tout cela se brise sur la réalité des éducations impossibles dans le privé et dans le public !

  2. Rodolphe BOURLETT dit :

    Un retour au principe de « à école privée, fonds privés » ferait peut-être un peu de bien à nos finances. Combien coûte le privé à la collectivité ?

  3. baillergeau dit :

    « je ne pourrais me joindre au cortège quimpérois et je le regrette. »
    Pour moi, c’est une bonne chose !
    Je suis certain que le service public doit se remettre en question et que le privé a de bonnes idées à prendre en compte, mais au final, un service public pour tous, avec des étapes, doit être notre objectif à gauche.
    Pourquoi un service d’éducation spécifique à une partie de la population, vue sur des bases conféssionnelles, serait incontournable? et les musulmans ?

  4. seb dit :

    « Aujourd’hui les deux réseaux d’enseignement sont en grève. Présent à l’Assemblée, je ne pourrais me joindre au cortège quimpérois et je le regrette. »

    Il ne faut rien regretter M. URVOAS. Si la France vous a mis à l’Assemblée…C’est pour y être ! Vous êtes le Législateur. Vous êtes beaucoup plus utile aux grévistes – ou pas – en y étant qu’en allant manifester à leur coté.

    Par ailleurs, votre groupe – le PS – a la possibilité de montrer qu’il « entend » les manifestants/grévistes : les sénateurs pourraient peut être faire un sort à la RGPP en primaire, non ? A ce qu’il parait – si l’on en croit les députés eux mêmes – lorsqu’il y a une réunion entre sénateurs et députés (7 d’un coté, 7 de l’autre) c’est le Sénat qui gagne haut la main !

    Et de leur coté, les députés PS (de gauche en général) soutenir le projet…En évitant l’incohérence de voter un budget stupide (pour changer) !

    « Cette nouvelle manifestation n’est pas un rituel. »

    Hum…Là, si. S’en est un : tous les ans, les syndicats inscrivent la « grève de rentrée ». Dixit mon épouse, enseignante. Par contre, ce n’est pas un « amusement » pour les enseignants grévistes…De donner un jour de salaire à leur Ministre ! Surtout dans la période actuelle !

    « Et de ce point de vue le ministre a tort de la banaliser. Elle traduit une exaspération profonde des enseignants et des personnels. »

    Tout a fait…Je dirai même qu’on peut la correler à la victoire sénatoriale. Comptez le nombre de directeurs d’école au bout du rouleau et le nombre de maires ayant voté pour un candidat « de gauche » !

    « On se rappelle peut-être ce paradoxe terrible où l’on vit le ministère de l’Éducation nationale contraint de « faire de la retape » auprès du grand public dans une récente campagne de communication pour recruter des enseignants en pleine période de suppressions massives de postes ! »

    Tout a fait. D’où venait l’argent d’ailleurs ? Des pseudos économies de bouts de chandelle, mis en évidence par la Cour des Comptes ?

    « Ce formidable métier n’attire plus ! »

    Faux. Il attire toujours. En revanche, ce qui « tue » les enseignants…C’est que le Gouvernement et…Les parents, attendent trop de l’école ! Un enseignant doit jouer le rôle de : mère/père, confident/confesseur, assistant social, gendarme, éducateur. Résultat ? L’enseignement passe à la trappe ! Je vous laisse d’ailleurs prendre connaissance de la lettre du Ministre : 27 fois « éduquer », une fois « enseigner » !

    « Et comment ne pas le comprendre : des rémunérations assez basses, des élèves de plus en plus difficiles, des classes qui se chargent, des garanties d’emploi stable moins évidentes qu’il y a vingt ou trente ans… Face à ce désenchantement généralisé, les vacances scolaires et le plaisir de partager son savoir avec des enfants pèsent de moins en moins. »

    Tout ceci est vrai, M. URVOAS, mais le problème c’est surtout « faire plus avec moins de moyens ». Comment fait on ?

    La première chose à faire, pour restaurer l’espoir chez les enseignants, c’est d’expliquer que leur mission originelle et actuelle c’est…D’enseigner ! D’être des « hussards de la République ».

    Enseigner c’est le boulot des enseignants. Eduquer, celui des parents.

    Alors, je ne dis pas…Un parent qui a du mal avec ses enfants peut venir voir l’enseignant. Il peut y avoir aussi besoin de conseils en matière sociale. Mais un enseignant ne devrait pas avoir à expliquer à des parents d’élèves qu’il ne va pas inscrire dans le règlement « interdiction de venir avec des billes à l’école » parce que les parents ont trop peur de l’interdire, eux, à leur progéniture ! Idem, un enseignant ne devrait pas avoir à convoquer des parents, parce que leur progéniture n’a rien trouvé de mieux à faire qu’organiser une tombola dans la cour de récréation !

    Quand les députés auront compris qu’un enseignant doit INSTRUIRE et non se substituer aux parents en mal de discipline, on aura fait un très grand pas !

    Est il normal qu’un père d’élève dise à ma femme « pour ma fille, vous êtes une mère, en mieux » ? Quel poids !

    Vous serez utile, M. URVOAS, à l’Assemblée, en demandant que l’on redonne aux enseignants leur métier. Vous serez également utile si vous « amis » du PS se décident à proposer que les enseignants puissent avoir droit à une visite médicale ! Savez vous que le taux de suicide est supérieur chez les enseignants à celui des agriculteurs ?

    Voilà en quoi n’en déplaise à Luc Chatel cette grève est particulière. Elle est le symbole fort et le signe d’une morosité partagée par les deux réseaux d’enseignement.

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