Après avoir regardé le second débat, j’en arrive paradoxalement à la conclusion que les primaires ne sont pas le temps des propositions mais celui des candidats.
Chacun des six prétendants est en effet confronté à un défi impossible à relever : faire campagne sans dévoiler les propositions qu’il présentera au pays dans quelques semaines. Le faire serait choisir de favoriser notre adversaire en lui donnant le temps de se préparer. Ils sont donc contraints de rester dans des généralités toutes puisées dans le projet que nous avons tous voté.
Du coup, il reste des impressions. D’hier soir, je retire qu’il y a des tempéraments différents. Ceux qui espèrent faire revivre un certain volontarisme de gauche, à base d’interdictions et de sanctions et ceux qui s’inscrivent dans le champ du possible pour éviter de faire croire à des solutions qu’ils savent intenables. Les premiers ont surenchéri dans le registre de l’étatisme coercitif, les seconds en rajoutaient sur le ton de l’orthodoxie réaliste.
Aussi si l’échange fut roboratif et de qualité, entre un dirigisme daté et un libéralisme tempéré, j’avais un peu de mal à suivre. Reste donc 4 hommes et 2 femmes qui démontrent à l’opinion que les socialistes ont appris à débattre sans se battre. Et rien que pour cela nous avons tous gagné.
Avons -nous encore le temps de nous livrer à ces petits jeux bien plaisants ? Non, car ils obligent à ne pas aller dans le dur, là nous n’avons pas de solution toute faite et nous le savons.
C’était déjà le cas hier ? Oui, mais nous ne savions pas que nos solutions toutes faites étaient sans effet sur le malade.
J’ai regardé le second débat. Plutôt interessant parce qu’un peu plus actif. On sent les candidats « boustés » par la victoire sénatoriale.
Seul « petit souci » pour l’heure : chacun des six candidats postulent pour une place de Premier Ministre…Et pas pour un poste de Président de la République !
Je veux dire par là qu’on les entend beaucoup nous dire comment ils vont « gouverner le pays » mais pas comment ils vont « le présider » ! C’est pourtant çà la base du « job » !
Si bien que la plupart de ces candidats préfèrent mettre l’accent sur les postes ministériels qu’ils ont occupé – nous donnant ainsi une occasion de savoir qu’ils sont très forts pour obéir – plutôt que d’accentuer leur mérite en tant que maire ! Une charge exécutive qui requière, au niveau local, les mêmes qualités/compétences que celle du Président : savoir donner des ordres, diriger une équipe, répondre à ses administrés, se mettre au dessus du lot, être diplomate, être un representant régalien !
Les socialistes…et les radicaux de gauche !!!