Il y a quelques années, j’avais signé une tribune publiée par Ouest France critiquant le Sénat. Je confesse que depuis que j’ai l’honneur de siéger à l’Assemblée, mon regard sur le Palais du Luxembourg s’est modifié.
Dans des temps marqués par la frénésie législative, les contraintes du bicaméralisme sont une chance pour la protection des libertés qu’elles soient individuelles ou collectives. Une majorité est toujours peu ou prou tentée par le manichéisme et la domination. Avoir l’obligation de discuter et donc de négocier avec un partenaire est alors salvateur.
Je l’observe dans les multiples réunions des commissions mixtes paritaires Assemblée-Sénat qui se tiennent à l’issue du processus législatif. Cela sera encore plus vrai maintenant que celle que l’on appelle la « Haute Assemblée » dispose d’une majorité de gauche.
C’est la première fois qu’un socialiste la préside. C’est pour nous tous une source de grande fierté et d’espoir. Ce doit être pour notre pays une promesse d’un Sénat pour moderne, plus ouvert et plus transparent. Un Sénat qui tiendra toute sa place dans nos institutions, face au gouvernement, pour défendre les territoires et servir les aspirations des Français à plus de justice sociale.
La question maintenant, c’est de savoir si le « changement » va vraiment se concrétiser…Ou pas.
Personnellement, j’attends du Sénat « nouveau » (qui prendra pour vin fétiche le Beaujolais ?) qu’il marque sa différence avec « l’ancien » via :
–des commissions d’enquêtes : à la lecture des médias en ce moment et de la littérature actuelle, il y a pas mal de boulots :
*par ex, en sa qualité de « deuxième personnage du pays » le Président du Sénat n’est il pas en capacité « d’ouvrir » le secret défense…A tout le moins de consulter les dossiers pour faire connaître aux juges (en tant que « témoin ») les éléments susceptibles de l’aider sans pour autant nuire à l’intérêt du pays ?
*Dans le même genre d’idée, n’est il pas possible d’auditer un certain ALEXANDRE BOUJRHI qui, selon les propos de M. PEAN, aurait une importance des plus étranges parmi les « éminences » chargées de notre industrie ? A ce propos, M. PEAN souligne l’inadéquation des « personnes » avec la « mission » (industrie) : on n’y trouve, pour ex, M. GUEANT…Qui s’y connait en Industrie, comme chacun sait !
*Idem, le brave PEAN met en valeur l’existence d’un « vrai » compte sur les listings CLEARSTREAM. Peut être serait il bon d’interroger les RG sur celui ci…?
–Un travail minutieux pour METTRE FIN AUX GASPILLAGES, une solution bien plus utile et efficace que la recherche « d’économies » qui se font toujours au détriment des plus modestes (en plus) ! Pour cela, pas besoin d’aller très loin : direction la Cour des Comptes ! Si les sénateurs voulaient bien, aussi, mettre fin aux « machins » (observatoires, instituts, groupements, etc.) dont le lourd travail consiste à se réunir une fois par an pour toucher 20 000 euros par mois, nets d’impots, cela sera une vraie renaissance !
–Via la « loi des finances »…Un rejet de la RGPP qui (selon tous ceux qui se sont penchés dessus) n’est, en rien, effisciente ! Le Sénat pourrait commencer à EXCLURE de celle ci L’EDUCATION et pour « compenser » INCLURE les CONSEILLERS MINISTERIELS et du PRESIDENT, OFFICIELS comme OFFICIEUX. Il semble, en effet, que M. FILLON veuille doter Matignon de 52 conseillers en plus !
–Pour finir, dernière mais pas la moindre des mesures…La nouvelle majorité et les députés « de gauche » pourraient envoyer un « signe » au pays…En faisant la proposition suivante :
RENONCER à 50% de leur indemnité DE BASE en tant qu’élu national…Pour le donner à la FRANCE. Un geste qui serait très bien perçu par « l’opinion » mais aussi par les « marchés » qui, s’ils voient les élus avoir confiance en leur pays…Feront également confiance à la France. C’est le principe « pour que les Français aient confiance, il faut d’abord poser soit même son argent à la banque » !
Cette proposition – qui n’est pas des plus couteuses pour des élus qui gagneront, par ailleurs leur indemnité « non de base » et seront toujours nourris, blanchis, logés, par la République – pourrait être assortie (pour bien montrer la détermination de la « gauche » à ne pas être complice des « affaires ») de propositions pour « moraliser la vie politique ».
Pourquoi pas, par ex – pour éviter la course au budget le plus pharaonique – ne pas prévoir, par la loi, que CHAQUE CANDIDAT se voit remettre, par la République française l’équivalent de 3 euros 50 par électeur ? (3,28 pour les législatives de 2002)
Une somme conséquente, AVANCEE par la République française, que chaque candidat devra payer à l’issue du scrutin…A hauteur de 100% si 0% de voix, 50% si 5% des voix, 25% si non présent au second tour, 10% si non élu au second tour, 5% si élu au second tour, 0% si réélu.
L’élu prend ses fonctions immédiatement…Mais est « en période d’essai ». Pendant les trois mois qui suivent son élection, il doit remettre les comptes de sa campagne à trois organismes :
-la Cour des Comptes
-la Commission des Comptes de Campagne
-l’association Contribuables Associés ou/et Anticor
Le nouvel élu doit, quelque soit la décision de ces trois organismes – qui doivent avoir la même vue sur les dits comptes – payer ces trois organismes pour le travail effectué.
A l’issue de leur examen, ces trois organismes donnent leur verdict au Conseil Constitutionnel :
–si unanimité…L’élu reste
–si pas d’unanimité…Nouvelle élection
–si fraude reconnue…Inéligibilité à vie et impossible de détenir une charge publique non élective
utopique mon cher seb ! nos sénateurs et députés sont trop attachés à leur privilèges pour changer quoique ce soit !
il serait bien pourtant que :
les hommes politiques n’ai enfin qu’un seul mandat !
que ce mandat ne soit renouvellé qu’une seule fois ! qu’homme politique cesse d’etre un métier qui ne sert à rien, puisque nos élus votent toujours contre nous et contre la france !
et surtout que le sénat soit élu au suffrage universel pour éviter qu’ils fassent leur soupe entre eux !
un élu devrait etre au service du peuple qui l’a élu et non le contraire !
de toutes façons, tous ces élus ne servent à rien puisqu’ils n’ont finalement aucune idées , qu’ils soient de droite ou de gauche !
Je sais, je suis un idéaliste (c’est peut être pour çà que j’ai cessé de faire de la politique : j’ai été maire « dans le temps » !) !!!
Je ne pense pas que les sénateurs et les députés ne pensent qu’à leur pomme…Je crois surtout que le tiers de députés et de sénateurs, sont assez bosseurs et honnêtes est d’une très grande lâcheté. Ce qui explique que, lors que l’un d’entre eux commet des erreurs, au lieu de voir ce 1/3 monter au créneau pour la France – mission première de tout élu qui se respecte – on s’aperçoit que ce tiers a une attitude très « centriste » au sens où ce parti est souvent très attentiste pour ne pas dire « panurgien » (oui, c’est un nouveau mot)
En fait, et c’est profondément malheureux, les parlementaires ne semblent pas (encore) avoir tiré de leçons de l’année 1793, au cours de laquelle fut voter la fameuse « loi des suspects ».
A cet époque, la majorité été en capacité de s’opposer à Robespierre et ses « insurgés ». Mais voilà…Ils en avaient trop peur ou étaient (déjà) trop lâches. Résultat ? La « Sainte Guillotine » pris une cadence infernale !
Cela me désole franchement, et j’espère que les députés comme M. URVOAS et les sénateurs qui lui sont « apparentés » vont réagir…Ne serait ce que parce que c’est dans leur intérêt.
Je sais bien que les parlementaires ne sont pas forts en maths…Mais tout de même, l’investissement demandé est minime comparativement au retour sur ce dernier !
Alors, je ne sais pas, M. URVOAS, secouez vos collègues…Histoire (au moins) qu’on voit la différence d’avec l’ancienne majorité !
belle journée : deux « L » e… SVP monsieur le sénateur !
A Mael…Pas de faute d’ortho ici. M. URVOAS fait un jeu de mots, c’est tout, entre M. BEL, le nouveau Président du Sénat et le mot « belle » pour qualifier la journée….