D’un François à l’autre, pour la victoire

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Le 19 octobre 1994, François Mitterrand était venu à Quimper pour poser la première pierre du pôle universitaire Pierre-Jakez Hélias.

Il fit ainsi dans la dernière année de son second mandat, nombre de déplacements. Une forme de « tournée d’adieu » pour saluer ceux qui, en votant pour lui, avaient permis l’alternance.

Dans la voiture de Bernard Poignant, il avait évoqué la présidentielle de 1995 qui se profilait. Le PS n’avait pas encore de candidat et attendait Jacques Delors. François Mitterrand doutait de sa détermination à se lancer et imaginait ceux qui pourraient alors relever le gant. Passant les différentes possibilités en revue, il avait conclu « des candidats socialistes qui peuvent faire 48 % au 2nd tour, ce n’est pas difficile à trouver, mais pour gagner il faut franchir la barre des 50 % et donc dépasser le périmètre traditionnel de la gauche ».

C’est aussi pour cela qu’aujourd’hui je vais voter pour François Hollande. Le rassemblement sera nécessaire si nous voulons l’emporter le 6 mai. Il ne suffira pas de compter sur les voix venues de la gauche qu’elles soient vertes, communistes ou radicales. Il faudra tendre la main à tous ceux qui veulent le changement.

Parce que François Hollande a démontré durant cette primaire sa capacité à se poser en fédérateur, il me semble bien placé pour réussir ce défi historique.

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2 réponses à D’un François à l’autre, pour la victoire

  1. RR dit :

    J’ai voté en 81 et 88 pour Mitterand. En 81, avec enthousiame. En 88, ce me fut dur.

    Mitterand avec son style pompeux (et qui me semblait hypocrite) m’irritait.
    Quasiment autant que Sarkosy maintenant (voir son dernier voyage dans le centre avec des rencontres arrangées à l’avance. Voir le petit journal qui interviewe après sa rencontre un buraliste).

    Hollande n’est ni Mitterand, ni Sarkosy.

    On a besoin d’un président ou d’une présidente qui ne prenne pas les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.

  2. seb dit :

    Pourquoi toujours comparer ce qui ne l’est pas ? Si François H est un Mitterrand bis…Ou s’inscrit dans ces pas, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France. F. MIYTTERRAND c’est, en effet, beaucoup de bonnes choses, mais gâtées par une surestime du personnage, doublée d’une démesure qui le faisait confondre sa gloire avec celle du pays. (Ce qui fit, en son temps, le jeune Louis XIV…Avant de s’amender…Contrairement à « Dieu »)

    Le PS doit arriver à surmonter l’époque mitterandienne. Oui, il s’agit du premier Président, de la Vème. Mais avant lui, il y en a eu des hommes (et des femmes) de gauche, qui (à mon sens) valent beaucoup mieux que « Dieu » ! Robespierre par ex, qui avait de grandes idées…Et qui, malheureusement, est devenu complètement dingo avec le pouvoir, voyant des ennemis de partout. D’où le coté sombre d’un homme qui, initialement, militait pourtant pour…La paix dans le monde !

    Si les héritiers de Saint Louis ont su se faire un nom, le PS doit pouvoir exister sans MITTERRAND et cie !

    Maintenant…J’observe que les deux candidats ont progressé en voix entre les deux tours, mais le résultat final est pour le moins sans appel (56/44).

    Encore une fois, victoire organisationnelle pour le Parti socialiste, victoire pour les sondages, et, sans doute, en perspective défaite probable de la droite en 2012.

    En effet, malgré la faiblesse de l’enjeu en terme de positionnements politiques entre F. Hollande et M. Aubry, les électeurs ne sont pas démobilisés pour ce second tour. La participation frôlerait en effet les 3 millions de participants.

    J’ai du mal à ne pas faire le lien entre l’insuccès presque total du mouvement global des « indignés » en France du samedi 15 octobre 2011 et le grand succès de participation de la « primaire citoyenne » du dimanche 16 octobre 2011. Bien qu’il ne soit pas du tout un parti révolutionnaire en quoi que ce soit (s’il l’a jamais été…), le PS semble bien avoir été en mesure d’offrir un moyen institutionnel d’exprimer le mécontentement montant contre le pouvoir en général (pas seulement N. Sarkozy et sa politique).

    A ce stade, nous entrons dans une période intéressante. En effet, tous les indicateurs avancés montrent que la majorité actuelle ne peut pas gagner en 2012 l’élection présidentielle. D’une part, le PS et ses alliés ont gagné toutes les élections intermédiaires depuis 2008, jusqu’à faire basculer le Sénat cette année, et le succès en terme de participation des « primaires citoyennes », qui me parait dans la droite ligne de ces élections intermédiaires, montre que le PS ne provoque pas une allergie dans une partie consistante de l’électorat.

    D’autre part, la situation économique et sociale ne semble pas du tout encourageante pour l’année 2012. Je ne cesse en effet de lire des diagnostics pessimistes et/ou alarmistes sur l’état de l’économie européenne. Au mieux, l’année 2012 sera celle d’une croissance proche de zéro, au pire, celle d’une rechute dans la récession. Dans les deux cas, même en faisant preuve d’optimisme (avec une croissance à 1,75% en 2012 comme ce que se promet le gouvernement actuel), le chômage de masse va rester le problème irrésolu de la France, et les comptes publics vont s’améliorer (s’ils s’améliorent…) avec une lenteur tout aussi exaspérante.

    Je lisais par ailleurs que des économistes allemands prédisent d’ores et déjà que la France perdrait la meilleure note (AAA) qu’elle détient encore avec quelques Etats européens dès le début de l’année prochaine… Sans fétichiser outre mesure ce genre de « notation » par des agences qui ont fait preuve de leur impéritie par ailleurs, un tel événement risque d’être vécu par les faiseurs d’opinion comme un traumatisme national, même si N. Sarkozy pourra toujours dire que ce désastre est dû à des socialistes qui ont refusé de voter sa « règle d’or budgétaire ».

    Certes, chacun sait aussi que le sommet européen des 23/24 octobre va sauver (une nouvelle fois, et cette fois-ci pour de bon!) l’Euro, et que le sommet du G20 à Cannes (France) va ensuite dans la foulée relancer l’économie mondiale… bon, chacun sait devrait savoir qu’ everything is under control, il reste que, sauf miracle économique d’ici le printemps prochain, N. Sarkozy va affronter l’élection de 2012 avec un lourd bilan économique – tout au moins le bilan qui est perceptible par les citoyens ordinaires.

    L’argument selon lequel, avec la crise économique, c’est encore pire chez les voisins, selon lequel la vraie austérité, c’est par exemple de diminuer de 20% les salaires des fonctionnaires (et pas simplement de les geler), ne risque pas de séduire grand monde.

    Bref, à ce stade, F. Hollande semble assuré de gagner. Il peut certes encore faire des gaffes énormes, et, surtout, la proximité de la victoire peut rendre fort déraisonnables les socialistes et leurs alliés, mais il me semble que, rarement, un challenger à l’élection présidentielle a eu autant de cartes en mains à l’automne.

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